Mars, 2022

Willy del ZOPPO & André LECLERCQ

mer09mar(mar 9)15 h 00 minsam23avr(avr 23)19 h 00 minWilly del ZOPPO & André LECLERCQWilly del ZOPPOGalerie Vrais Rêves, 6, rue Dumenge 69004 Lyon

Détail de l'événement

Burning Memory Devoir de mémoire
Ad memoriam Paul Sobol (26/06/1926-17/11/2020)

Je me suis rendu à dix reprises avec des élèves à Auschwitz–Birkenau et y ai réalisé à chaque fois une série de photographies. Ces visites ont été complétées par des lectures et des réflexions approfondies sur la Shoah. Parallèlement, j’ai mené une réflexion sur ce qu’il est coutume d’appeler « le devoir de mémoire ». « Burning Memory » en est l’avatar photographique.
Tout d’abord, la Shoah reste une thématique brûlante dans l’histoire de la société contemporaine. Après les camps d’extermination de 40-45, comme l’ont montré nombre d’historiens et de penseurs, l’humanité a connu une mutation existentielle et philosophique. L’inconscient collectif a été marqué au fer rouge par les meurtres de masse industriellement perpétrés par les nazis. Dans le contexte particulièrement mortifère de la deuxième guerre mondiale, Auschwitz-Birkenau, dans une volonté génocidaire farouche, a coûté la vie à près d’un 1.600.000 Juifs. A quoi il faut encore ajouter un nombre considérable de Tziganes, de résistants, d’homosexuels, de Russes, de Témoins de Jehova.
Ensuite, « Burning Memory » évoque également cette idée que la mémoire de la Shoah se consume peu à peu, malgré tous les efforts des centres et des personnes dédiées à la réanimation de ces faits qui remontent à plus de soixante ans. Peut-on ad vitam aeternam contrecarrer la dissipation de la mémoire quand l’écoulement du temps, l’urgence du présent, les nouvelles crises en atténuent les contours ? Faut-il y ajouter le travail de sape des négationnistes et des nouveaux extrémistes qui, en dépit de toutes les preuves accumulées, tentent de réfuter ce qui FÛT ?
Par ailleurs, « Burning Memory » montre également l’urgence de continuer ce combat du souvenir pour nourrir les générations futures des valeurs qui fondent la démocratie. Sans des actions adéquates, les réminiscences finiront en cendres indéchiffrables.
De plus, « Burning Memory » intègre la stratégie de liquidation mise en œuvre dans la Shoah au cœur de sa conception et de sa réalisation puisqu’il s’agit, pour rendre compte d’une mémoire évanescente, d’utiliser le feu par quoi les cadavres étaient réduits en cendres dans les crématoires des camps.
Enfin, « Burning Memory » double cette production consacrée à Auschwitz-Birkenau de considérations contemporaines sur l’image photographique. Que devient-elle dans ce monde numérique où le quidam prend des photos dont la permanence est loin d’être assurée ? Où sont passés les albums de famille et les tirages papier qui constituent leur mémoire tangible et servent de vecteurs de transmission des valeurs de toute une société ? Si la photographie imprimée n’est pas livrée au feu, elle s’éteint par négligence, souci d’économie et incurie. L’autobiographie photographique quotidienne devient désormais un ensemble de données digitales trop fragiles pour traverser les décennies.
A propos de sa création « Burning Memory » est une œuvre de photographie plasticienne qui a été réalisée en plusieurs étapes. Il y a d’abord eu les prises de vues étalées sur les quinze ans où je me suis rendu à Auschwitz-Birkenau. Puis j’ai réalisé des tirages au format 8,5 x 13 cm qui ont été soumis à l’épreuve du feu, sans que le processus soit vraiment contrôlable. Ensuite, les reliques et leurs cendres ont été collées sur une feuille de papier dessin épais. Cette étape a été réalisée de manière aléatoire, sans souci particulier pour l’esthétique, afin de rendre compte du côté hasardeux de la survie à Auschwitz-Birkenau. La surface blanche de la feuille constitue le symbole d’une mémoire que viennent maculer les cendres liées au processus de disparition. Ensuite, le tout a été recouvert d’un vernis en aérosol.

-Willy del ZOPPO

Nothing / Nowhere

Nothing / Nowhere est le résultat d’une collaboration de trois ans (de 2013 à 2015) entre Willy Del Zoppo et André Leclercq, deux pho- tographes belges vivant à Liège.
Souhaitant transcender le genre de l’Urbex, ils ont photographié à la chambre, par tous les temps, le site militaire désaffecté de la Char- treuse, dans la banlieue liégeoise. Peut-être ce site disparaîtra t-il un jour pour laisser place à un projet immobilier.
Ensuite a commencé un travail pour produire un effet onirique où le spectateur perd ses repères et s’immerge dans un univers fantasmatique, voire même poétique. Un soin tout particulier a été accordé au travail de la couleur qui rap- proche cette production à un langage propre à la peinture. Tout au long du processus, André et Willy ont étroitement collaboré et se sont consultés en permanence.
L’ensemble du travail compte plusieurs centaines d’images dont une partie a été imprimée dans des formats allant de 13/18 au grand format 70×100 cm.
Ce travail a été montré en 2015 au musée liégeois du Grand Curtius sur deux étages.
Les tirages ont effectués avec des encres pigmentaires EPSON sur le support CANSON BARYTA LUSTRE.

Dates

9 Mars 2022 15 h 00 min - 23 Avril 2022 19 h 00 min(GMT-11:00)

Galerie Vrais Rêves

6, rue Dumenge 69004 LyonOuvertures du mercredi à samedi - 15 h à 19 h ou sur RdV

Galerie Vrais Rêves

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