VINGTQUATRE

2020 ou le temps du confinement, de la mise en boîte.
Loin des  crans XXL de mon atelier, je travaille des carrés 20 x 20.
Dans cette surface à quatre côtés fermés,
je découvre une multitude de mondes indépendants.
Chaque carré sa propre vie, son histoire, sa texture.
Associé à d’autres, il devient un élément d’un récit plus large.
Les 24 fragments dialoguent, s’organisent ou s’opposent.
Dès lors que l’encre s’applique sur le papier, je perds le contrôle
et les laisse écrire un nouveau scénario. À chaque tirage, je suis
embarqué par une histoire, qui n’a de cesse de m’échapper.
Trois temps sont nécessaires.
Le temps photographique :
je saisis des paysages urbains ou naturels, des lieux habités
dans lesquels j’évolue quotidiennement et qui me touchent
par leur composition ou par leur énergie.
Le vivant y est toujours pr sent.
Le temps de la couleur :
J’y d finis les tonalités qui laisse entrevoir le scénario pictural.
Le temps de l’impression :
J’imprime la photographie tramée
à l’encre noire sur le papier.
En bas à gauche, je crée le premier carré
et, jusqu’au coin sup rieur droit, lance une réplique
au rythme des coups de racle.