Octobre, 2023

Victor Burgin

sam14oct(oct 14)13 h 00 min2024dim28jan(jan 28)18 h 00 minVictor BurginCPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France, 107 Avenue de la République, 77340 Pontault-Combault

Détail de l'événement

Place(s) présente un ensemble de pièces emblématiques de l’artiste, théoricien et enseignant, figure majeure de la scène artistique internationale, Victor Burgin (1941, Royaume-Uni).
L’exposition, qui se déroule en parallèle de la monographie au Jeu de Paume à Paris intitulée Ça, retrace l’évolution décisive de ses recherches entre 1976 et 1984. Ainsi, après une période de réappropriation d’images publicitaires, l’artiste réalise ses photographies en N&B adoptant l’esthétique de la Street photography. Associant textes et images, sa démarche se développe autour de questions telles que la lutte des classes ou la différence de genre. Étroitement liée à l’analyse critique des politiques de représentation et de fabrique d’idéologie, elle explore le développement multiforme de la conception d’image.

Réalisées entre 1976 et 1984, les pièces présentées font état d’une recherche artistique qui, ancrée dans la réalité sociale, répond à une intention d’analyse et de déconstruction des façons dont – consciemment ou pas – nous représentons le monde. Victor Burgin emploie deux des vecteurs de narration par excellence, l’image et la parole, en développant une pratique qui trouve son aboutissement formel dans l’association de photographies et de textes. Il propose ainsi un contre-discours qui déjoue et rejoue les codes idéologiques. Il le fait selon des stratégies évolutives, fruits d’un questionnement qui ne cesse de s’enrichir.

Entre 1973 et 1976, en réaction à la surabondance de photographies, Victor Burgin développe une pratique basée sur la réappropriation. Il réutilise des images commerciales et conçoit des textes en empruntant les codes de la publicité. Mettant l’accent sur les contradictions de la société capitaliste, ses pièces cherchent à éveiller le regard critique du spectateur et sa conscience de classe (comme on peut notamment le ressentir dans Think about it, 1976).

Cependant, à partir de 1976, l’artiste décide de réaliser lui-même ses images pour une plus grande liberté d’action. Il puise ainsi dans le répertoire stylistique de la « street photography » (comme à titre d’exemple dans la série King’s Road, 1976 – 84) qu’il considère comme l’une des expressions photographiques par excellence. En parallèle, si la combinaison de textes et d’images demeure, elle s’appuie désormais sur un jeu d’associations faisant appel à l’inconscient. La réflexion de Victor Burgin, qui s’appuyait notamment sur la lecture de Roland Barthes, s’enrichit des apports de la psychanalyse. Autrement dit, il souhaite dorénavant dévoiler « l’inconscient des images ».

Cela correspond à un déplacement des interrogations qui glissent de la représentation du fait politique aux politiques de représentation.

Au même moment, un autre changement se produit touchant aux thèmes investis. Victor Burgin, jusque-là attentif aux inégalités de classe, se saisit plus spécifiquement de celles liées au genre. Il traite ainsi de questions étroitement liées entre elles telles que le patriarcat, la construction de la subjectivité et la sexualité (comme en atteste notamment Zoo 78, 1978). Enfin, dès cette période, au sein de ses œuvres, il accorde une importance centrale aux lieux. Ici, il s’agit principalement du milieu urbain comme dispositif, par exemple la ville de Lyon ou Grenoble dans les séries In Lyon, 1980 et In Grenoble, 1981. Ainsi, comme son titre le suggère, cette exposition pourrait s’apparenter à une déambulation à travers la ville et ses rues envahies d’images. Les pièces de Victor Burgin semblent alors se situer dans un territoire dual, donnant toujours à appréhender aussi bien un espace physique qu’un espace psychique.

Dates

14 Octobre 2023 13 h 00 min - 28 Janvier 2024 18 h 00 min(GMT-11:00)

CPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France

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