Novembre, 2024
Traversée, un voyage photographique au cœur du Massif Central
Détail de l'événement
Photo © Anne REARICK L’Hôtel Fontfreyde – centre Photographique de Clermont-Ferrand vous ouvre ses portes pour une expérience visuelle inédite avec l’exposition collective » Traversées – Résidences photographiques en territoire « .
Détail de l'événement
Photo © Anne REARICK
L’Hôtel Fontfreyde – centre Photographique de Clermont-Ferrand vous ouvre ses portes pour une expérience visuelle inédite avec l’exposition collective » Traversées – Résidences photographiques en territoire « . Ce projet unique met en lumière le regard croisé de quatre artistes-photographes sur le territoire d’Auvergne et du Massif Central, fruit de résidences artistiques réalisées entre 2018 et 2023.
Une exploration visuelle du territoire
« Traversées » dont le commissariat est assuré par François-Nicolas L’Hardy, responsable du centre photographique municipal, invite le public à découvrir des oeuvres qui capturent l’essence de ce territoire riche et contrasté. Au fil des ans, ces résidences photographiques ont permis à des artistes de renom de plonger dans l’âme de l’Auvergne, explorant ses paysages, ses habitants, pour en restituer des visions à la fois personnelles et universelles.
Quatre artistes, quatre visions
L’exposition rassemble les travaux de quatre artistes-photographes dont les parcours se sont croisés en Auvergne et dans le Massif Central : Anne REARICK, Christophe GOUSSARD et Vincent GOURIOU. Trois regards singuliers, accueillis en résidence par l’association Clermont-Ferrand Massif Central 2028 (CFMC 2028) porteuse de la candidature à Capitale européenne de la Culture. Les trois artistes ont su capter la poésie des lieux, l’intimité des scènes quotidiennes et la profondeur des paysages du Massif Central.
Alexis CORDESSE est un artiste en résidence invité par la Ville de Clermont-Ferrand en 2023, dont le travail sériel sur les portraits plein d’humanité de la série “L’âge d’homme” révèlent une ville vibrante, une génération nouvelle, des hommes en devenir, d’un nouveau genre entre modernité et France de l’avenir.
Un événement résonant avec la Biennale d’art contemporain de Lyon
Inscrit dans le programme Résonance, « Traversées » fait écho à la Biennale d’art contemporain de Lyon 2024. Cette connexion réaffirme l’importance de la photographie contemporaine dans le paysage régional, et offre une occasion unique de découvrir ces oeuvres dans un contexte plus large de réflexion.
Christophe GOUSSARD
La 89 est-ouest
Né en 1970 à Blaye, en Gironde, est un photographe-auteur français basé à Bordeaux. Son parcours artistique et professionnel s’enracine dans une formation initiale tournée vers le reportage et une approche documentaire de l’image, ce qui a forgé son style distinctif et sa sensibilité photographique. Goussard se distingue par un regard profond et empathique qu’il porte sur les espaces riches d’expériences humaines. Pour lui, la photographie est avant tout un acte de rencontre. Chaque projet qu’il entreprend est une exploration des territoires qu’il arpente, où la proximité avec les peuples, les travailleurs, et les habitants constitue le coeur de sa démarche artistique. Il s’agit d’une photographie où l’humain est central, et où chaque image raconte une histoire, celle des autres, des lieux, et des vies qui les traversent.
L’un des éléments fondamentaux de l’oeuvre de Goussard est son approche immersive. Ses projets photographiques se développent souvent à travers des séjours prolongés dans les régions qu’il documente. Cette immersion lui permet de « sentir » les lieux, de capter leur essence, qu’il s’agisse d’un village isolé, d’un quartier ouvrier, d’un cours d’eau sinueux, ou d’un chemin oublié.
Goussard est à l’affût de ces moments subtils où le quotidien des autres se transforme en récit photographique, où l’ordinaire devient extraordinaire sous l’oeil du photographe. Son travail est marqué par une approche narrative, où chaque série de photographies forme un récit visuel cohérent et poignant. Les images qu’il capture ne sont pas de simples instantanés ; elles sont le fruit d’une patience attentive, d’une compréhension intime des sujets qu’il photographie. Ses oeuvres sont souvent imprégnées d’une atmosphère méditative, où le temps semble suspendu, permettant au spectateur de s’immerger à son tour dans ces récits visuels.
Goussard a ainsi construit un corpus photographique qui témoigne non seulement des réalités sociales et culturelles des territoires qu’il explore, mais aussi de sa propre quête de sens et de connexion à travers l’acte photographique.
Il a exposé son travail dans divers festivals et galeries, où ses séries sont régulièrement saluées pour leur profondeur émotionnelle et leur humanité. En somme, Christophe Goussard est un photographe pour qui la rencontre humaine est à la fois le point de départ et l’aboutissement de chaque projet. À travers son objectif, il écrit des histoires visuelles où l’âme des lieux et des gens qu’il côtoie se dévoile avec une authenticité rare.
Le voyage photographique
sur la RN89 par Christophe Goussard
Autrefois artère vitale du territoire, la RN89, désormais déclassée au profit de l’autoroute A89, demeure un témoin de l’histoire et de la géographie de la région. Ce tracé, qui traverse les départements de la Loire, du Puy-de-Dôme et de la Corrèze, est souvent surnommé « la route d’avant » en raison de son importance passée. Pour inaugurer la collection Traversée, Christophe Goussard a entrepris de redécouvrir cette ancienne route sous un nouveau jour, en y apportant son regard de photographe de reportage.
En suivant la RN89, de Feurs (Loire) à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Goussard s’est lancé dans une traversée d’est en ouest du Massif Central. Ce territoire, encore largement inconnu pour lui, se révèle au fil de ses explorations intimes. Pour aborder ce nouveau voyage, Goussard choisit de parcourir les lieux à pied, s’immergeant progressivement dans les paysages et les ambiances qu’il rencontre. Ces temps de marche, préalablement guidés par des lectures et des échanges avec les habitants, sont essentiels pour lui permettre de s’imprégner des lieux et de capter l’essence de ce territoire. Mais le projet de Goussard dépasse une simple lecture du territoire. Il s’agit pour lui de se laisser emporter par un temps autre, un temps propice à l’émergence de rencontres fortuites avec les habitants qui vivent et travaillent au bord de cette route.
Ces échanges, spontanés et naturels, permettent de capturer des portraits immédiats, empreints de sincérité et de vie .Le travail de Goussard sur la RN89 est aussi marqué par une démarche de retour sur ses pas, de patience et d’observation.
Il attend la lumière parfaite, observe les détails du quotidien, et laisse une place au hasard dans son processus créatif. En empruntant des sentiers parallèles, en regardant de côté, il capture des éléments qui viennent nourrir son récit visuel, oscillant entre la réalité brute et une forme de fiction poétique.
insi, ce projet photographique devient une exploration profonde et personnelle du territoire. Goussard, à travers son objectif, tisse une histoire où chaque image participe à une traversée qui n’est pas seulement géographique, mais aussi humaine et émotionnelle. Cette série d’images propose une nouvelle manière de voir et de comprendre la RN 89, non plus seulement comme une route déclassée, mais comme un fil conducteur reliant des histoires, des vies et des paysages qui constituent le coeur même de cette région.
Vincent GOURIOU
Champ d’amour
Né en 1974 à Brest, Vincent Gouriou est un photographe dont le travail se distingue par une exploration profonde de l’identité et des corps. Vivant et travaillant dans sa ville natale, il a développé une démarche artistique centrée sur la révélation des nuances infinies des corps singuliers, loin des canons de beauté conventionnels.
a démarche de Vincent Gouriou est avant tout une quête de vérité, où l’acte photographique devient un moyen de déconstruire les stéréotypes et de donner voix à la diversité des corps et des identités. Lors de ses séances de pose, Gouriou crée un espace de confiance et d’intimité, où chaque modèle, souvent non professionnel, est accueilli avec une bienveillance totale.
Ces séances ne sont pas de simples captures d’images, mais des moments de transfert émotionnel, où la liberté d’expression des modèles est mise en avant, leur permettant de dévoiler une part d’eux-mêmes souvent occultée dans la société. La beauté qui émane des photographies de Gouriou n’est pas celle d’une esthétique superficielle ou d’un maquillage mondain. Au contraire, elle réside dans la célébration de l’authenticité et de la vulnérabilité de ses sujets. Ses modèles, en se livrant devant l’objectif, partagent des fragments d’intimité qui sont rarement exposés au grand jour.
Gouriou capte cette essence avec une sensibilité qui transcende le simple portrait pour en faire une oeuvre d’art vivante, vibrante de vérité et d’émotion. Se déclarant féministe, Gouriou porte un regard engagé sur le monde, cherchant à bâtir une véritable démocratie des corps et des sensibilités.
Son travail milite pour une reconnaissance de la diversité, non seulement en termes de genre, mais aussi en termes d’expression personnelle et de différence.
travers ses mises en scène photographiques, il explore comment la fragilité apparente des corps peut se transformer en une force narrative puissante, capable de raconter des histoires universelles. Chaque photographie de Vincent Gouriou est une invitation à repenser les normes, à accepter les différences, et à voir la beauté là où elle se trouve réellement : dans l’humanité partagée et la singularité de chaque individu. Son oeuvre, à la fois poétique et politique, est un hommage aux identités plurielles, à la fragilité et à la force qui coexistent en chacun de nous. Ses oeuvres font partie des collections de la Maison Européenne de la Photographie et de la Bibliothèque nationale de France.
Son travail a fait l’objet de publications sur CNN International, Lensculture, Fisheye, Réponse Photo, Gateway (compagnie aérienne China Southern Airlines) … Vincent Gouriou travaille également pour des quotidiens et magazines tels que Libération, Télérama, Le Monde, Les Inrocks, L’Obs, La Croix, etc. Il travaille aussi pour des commandes institutionnelles.
Anne REARICK
The Heartland – Terre de coeur
Anne Rearick est une photographe américaine, membre de l’Agence VU’ depuis 1993, elle vit et travaille à Gloucester (Massachusetts, USA). Diplômée des Beaux-Arts du Massachusetts College of Art en 1990, Anne Rearick exerce depuis lors à la fois comme professeure et comme photographe.
« En 2023, Anne Rearick a passé plusieurs semaines en Auvergne, auprès de ses habitants, de leurs animaux et de leurs paysages. Sa photographie décrit l’expérience quotidienne des univers dans lesquels elle s’immerge et qu’elle célèbre avec délicatesse.
Que ce soit aux États-Unis, en Afrique du Sud, au Pays Basque, à Sète, dans Le Perche ou en Auvergne, elle porte ce même regard généreux sur les êtres pour saisir des images qui cherchent, avant tout, à exprimer le plaisir de l’instant et la qualité de la rencontre.
Travaillant sur des sujets au long cours, Anne Rearick s’inscrit dans la grande tradition photographique documentaire, en s’attachant principalement au quotidien et à la ruralité. Cherchant une forme d’intemporalité, elle magnifie le banal en s’intéressant à la nature et à l’environnement des personnes qu’elle rencontre, tout en gommant les signes qui distraient les spectateurs de l’authenticité de sa narration. Elle s’immerge le plus souvent dans des lieux à forte identité, explorant la notion de communauté, centrale dans son travail. ». Source : Filigranes Éditions, Collection Traversée.
Alexis CORDESSE
L’âge d’homme
Né à Paris en 1971, Alexis Cordesse est un photographe dont les travaux abordent aussi bien les thèmes de la représentation de la violence politique et de la mémoire que ceux de la frontière, de l’isolement ou de la jeunesse. Procédant à des va-et-vient entre les différents genres, associant à l’occasion à son travail avec l’image un travail avec les mots ou le son, sa re-cherche explore la part de manque des images et leur relation au récit historique.
D’abord photoreporter, il couvre les conflits ma-jeurs de l’après-guerre-froide. Ses photographies sont publiées dans la presse française et étran-gère, exposées au festival Visa pour l’Image (1992). Il participe au premier World Press Mas-ter Class (1995). À partir du milieu des années 1990, il introduit dans sa pratique une distancia-tion et une durée incompatible avec la pratique du photojournalisme. Il retourne sur les terrains de l’actualité (Rwanda, Palestine…) avec d’autres exigences plastiques pour proposer des formes susceptibles de traduire une autre réalité que celle qui nous parvient généralement par le biais des médias. Sa démarche se nourrit d’une réflexion sur l’éthique du témoignage.
Ses travaux ont été présentés à la Dokumenta XI à Kassel (2002), à l’ICP à New York (2003), à The Image Centre de Toronto (2024), à Paris lors du Mois de la Photo (2010 & 2017), au musée Nicéphore Niépce de Chalon s/s Saône dans le cadre d’une exposition rétrospective (2021) ainsi qu’aux Rencontres d’Arles (2022).
Ils sont présents dans de nombreuses collections publiques et privées, dont le Fonds national d’art contemporain, le FRAC Auvergne, le musée Nicé-phore Niépce, la Bibliothèque nationale de France, les Rencontres d’Arles, la collection Neuflize Vie ABN AMRO. Le court-métrage Itsembatsemba a reçu, en 1997, le Merit Winner au San Francisco International Film Festival, ainsi que la mention spéciale au Festival du cinéma documentaire de Bilbao la même année. Alexis a reçu le Prix Lucien & Rodolf Hervé en 2010, le Prix Arcimboldo, en 2011, pour son projet Borderlines.
Dates
21 Novembre 2024 14 h 00 min - 18 Janvier 2025 19 h 00 min(GMT-11:00)
Lieu
Hôtel Fontfreyde - Centre photographique
34, rue des Gras 63000 Clermont-Ferrand