Mars, 2023

Théo Giacometti

ven10mar(mar 10)10 h 00 mindim21mai(mai 21)17 h 30 minThéo GiacomettiUn jour ou l'autre il faudra qu'il y ait la merLes Tours et Remparts d’Aigues-Mortes, Logis du Gouverneur 30220 Aigues-Mortes

Détail de l'événement

Dans le cadre du programme de soutien à la création artistique du Ministère de la Culture Mondes nouveaux, le Centre des monuments nationaux présente Un jour ou l’autre, il faudra qu’il y ait la mer, une exposition photographique de Théo Giacometti sur la place Anatole France, aux Tours et Remparts d’Aigues-Mortes, du 10 mars au 21 mai 2023.

Camargue, terre perdue ? Montée des eaux, augmentation des températures, pollution, tourisme de masse, la région cumule les risques liés au changement climatique. Les sécheresses fragilisent l’équilibre entre les zones humides, mer, étangs et fleuve. Terre semi-immergée, la Camargue pourrait, selon le dernier rapport du GIEC, être submergée d’ici 2100, et la ville d’Aigues-Mortes être évacuée dans moins de 50 ans. Alors que certains villages sont menacés par la hausse du niveau de la mer, de nombreux habitants essaient de préserver un mode de vie traditionnel et de réfléchir à des solutions. Cette région qui se bat contre l’érosion des terres pourra-t-elle surmonter une vague de tourisme massive ? Combien de temps les digues qui protègent les marais salants tiendront-elles face aux conditions climatiques ? Que laissera l’avenir aux habitants de la Camargue si leurs villes sont détruites ? Quel avenir pour cette terre devenue un symbole de territoires menacés ?

Le travail de Théo Giacometti, alliant photographie et écriture, raconte cette terre humide et brûlée, les enjeux écologiques, humains et économiques à l’œuvre. Trente cinq photographies argentiques grand format mêlant paysages et portraits sont exposées sur la Place Anatole France, à l’entrée des Remparts d’Aigues-Mortes. Elles dessinent la diversité de la région : des Saintes Maries de la Mer et ses abrivados jusqu’à Port-Saint-Louis-du-Rhône, terre ouvrière désertée, la Camargue s’étend de lieux touristiques et symboles de traditions jusqu’à des territoires abandonnés et désertiques. Paysages et portraits s’entremêlent : cabanons, villages et marais et étangs, dessinent le décor puissant des personnages qui l’habitent, ouvriers, éleveurs de taureaux, habitants menacés par la montée des eaux, autant de visages du territoire. Théo Giacometti fait également dialoguer ces images avec les mots, dans son texte « Le dernier homme des Marais » : l’histoire d’un personnage cheminant à travers la Camargue, comme un carnet de route ou une fiction personnelle.

Cinq tirages de la série sont exposés parallèlement à la Maison du site des Marais du Vigueirat, propriété du Conservatoire du Littoral de 1200 hectares entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau.

« C’est une île construite par les rêves de conquête des hommes à force de digues et de barrages. Une terre humide qui se débat entre le fleuve et la mer, coincée entre une station balnéaire vieillissante et un immense complexe industriel. Des hectares de marais vaseux, de plaines salées, peuplés de moustiques voraces et d’oiseaux sauvages, bien sûr, mais habités de mythes puissants portés par un peuple hors-normes qui semble lutter aujourd’hui contre la disparition de son paradis maudit.
Attaqués de toute part, par la mer qui ronge les plages, par le progrès qui veut raser les cabanes et les touristes qui submergent les villages, les Camarguais tentent de maintenir debout un rêve qui s’effondre.
Bien sûr on ne sait pas quand, mais on en est sûr, l’eau va briser les digues pour retrouver sa place, dans ce grand marais où les hommes ont voulu s’installer. Mais alors quoi, on construit des digues, encore, ou on s’en va ? On laisse nos maisons, nos terres ? Pour aller où ?
Le sel, déjà, remonte de plus en plus loin dans les terres. Les oiseaux s’en vont, les plantes ne poussent plus. Les bétonneurs sont prêts à raser le vieux monde et à faire tomber les cabanes de pêcheurs avant qu’elles ne soient englouties par la mer.

Alors, dis-moi, ça fait quoi, un peuple qui se voit disparaître ? »

Théo Giacometti

Photographe indépendant, membre du Studio Hans Lucas depuis 2018, Théo Giacometti vit et travaille à Marseille où il réalise des reportages pour la presse ou des ONG, principalement autour des questions sociales et environnementales. Il a grandi en montagne où il a appris à lire la poésie des grands espaces. C’est à travers la photographie et l’écriture qu’il s’est découvert après un parcours de chef cuisinier. Curieux des mécanismes sociaux et des humains qui façonnent notre société, il s’intéresse à de nombreux univers et aime partager et raconter les histoires qu’il traverse. Il s’est formé au portrait auprès de Richard Dumas et Eyes in Progress. Depuis plusieurs années, il consacre aussi une partie de son temps à l’organisation d’ateliers photographiques pour des publics défavorisés : centres sociaux, mineurs isolés, centres d’addictologie, jeunes aidants.
Plusieurs médias ont publié son travail : The Guardian, The New York Times, Libération, Le Monde, The Washington Post, Courrier International, Télérama, Society…
Il a été finaliste de la Bourse « Journalistes vos papiers » 2019 & 2020, de la Bourse IRIS / Terre Sauvage 2018 et 2019. Membre de l’Observatoire Photographique des Pôles, il a reçu le 2e Prix du jury du festival de photographie « Montagne en scène » en 2014.

Son premier roman Puisque chante la nuit, publié en 2013 aux Éditions AO – André Odemard, a reçu la médaille de l’Assemblée Nationale. ¡Adios España! est sorti en mars 2018.
Plusieurs de ses photographies ont été exposées au sein d’un Musée de France et son travail a fait l’objet de nombreuses expositions à travers la France.

Dates

10 Mars 2023 10 h 00 min - 21 Mai 2023 17 h 30 min(GMT-11:00)

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