Mai, 2025

Sur les traces de la ligne de démarcation

lun19mai(mai 19)8 h 30 minmar30sep(sep 30)17 h 00 minSur les traces de la ligne de démarcationThomas Ermel et Cyril LafonArchives départementales de la Dordogne, 9 Rue Littré, 24000 Périgueux

Détail de l'événement

Notre projet photographique, vidéo et digital a pour but d’explorer les traces de la ligne de démarcation de la Seconde Guerre mondiale. La ligne de démarcation, qui partait de la frontière suisse et se terminait à la frontière espagnole, a coupé la France en deux. Une frontière intérieure qui séparait la zone libre de la zone occupée.

Conséquence de la défaite de la drôle de guerre, la ligne de démarcation est une humiliation imposée par le Diktat nazi et acceptée par Pétain, nous rappelant ainsi à Vichy et son passé honteux. Mais la ligne est aussi marquée par la figure du passeur, des évadés, des Juifs, des clandestins, de réseaux de résistance… La mémoire de la ligne est plurielle et complexe.

Pourtant, aujourd’hui, la ligne de démarcation est le plus souvent invisible.
Enfouie dans un paysage et un passé de plus en plus lointain, elle laisse quelques rares traces qui nous renvoient à la question de l’oubli et du devoir de mémoire. Ainsi, à travers une mise en image des lieux de mémoire, nous explorons le passé de notre pays. Grâce à la vidéo et la photographie, nous révélons ses zones d’ombres et refoulées.

Cette exposition aborde les enjeux de la mémoire et de sa transmission, que nous avons explorés en partant filmer et photographier à travers la France les traces de l’ancienne ligne de démarcation. Le but est de questionner les lieux et les non-lieux de la mémoire, comme l’indique Pierre Nora : « Un objet devient lieu de mémoire quand il échappe à l’oubli, par exemple avec l’apposition de plaques commémoratives, quand une collectivité le réinvestit de son affect et de ses émotions ». De fait, les lieux qui ne sont pas commémorés font l’objet d’une omission, d’un oubli, d’un refoulement collectif… Ainsi, notre démarche s’inspire de Didi-Huberman et de son idée d’archéologie du présent: « regarder les choses d’un point de vue archéologique, c’est comparer ce que nous voyons au présent, qui a survécu, avec ce que nous savons avoir disparu ». Il s’agit ainsi de réaliser des images sur les traces mais aussi l’inexistence de cette ancienne frontière. Notre approche questionne à la fois les preuves et l’absence de traces. L’enjeu esthétique de notre projet est de mettre en image une frontière imperceptible, qui n’existe plus, mais qui a marqué la mémoire collective. A travers ce projet, nous devenons nous-mêmes acteurs et « passeurs » de cette mémoire. A travers notre engagement, nous souhaitons aussi transmettre une mémoire aux générations suivantes.

Dates

19 Mai 2025 8 h 30 min - 30 Septembre 2025 17 h 00 min(GMT-11:00)

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