Saison photographique 2024

Initiée par le Département de Maine-et-Loire, cette nouvelle Saison photographique croise la valorisation du patrimoine et la création contemporaine. Cette exposition s’attache à montrer combien l’inventaire, la collecte et la préservation des traces du passé sont indispensables à la construction d’une mémoire partagée. Cette seconde édition est aussi l’occasion de rayonner sur le territoire en investissant l’Abbaye de Saint-Florent-le-Vieil grâce à la commune de Mauges-sur-Loire. Plusieurs propositions photographiques composent cette exposition en trois volets. Avec Ce que l’on laisse aux vivants, le photographe Benoît Arridiaux, artiste invité, entreprend une forme d’archéologie populaire mêlant traces matérielles et paysages ligériens. Les images réalisées par les photographes des services patrimoniaux, comme les clichés d’amateurs, racontent la Fabrique du patrimoine mise en oeuvre à partir des années 1960 à travers la mission de « l’Inventaire général » du patrimoine culturel. Enfin, une sélection de photographies du début du 20e siècle, issues d’albums de famille récemment redécouverts, évoque le Temps retrouvé et la vie quotidienne d’un château de la Belle Époque. Autant d’écritures photographiques qui composent un récit en images et révèlent le patrimoine d’un territoire.

BENOÎT ARRIDIAUX
‘‘ CE QUE L’ON LAISSE AUX VIVANTS ’’
Après un cursus universitaire entre Amiens et Paris, puis dix années en tant que travailleur social en région parisienne, Benoît Arridiaux intègre l’école de photographie de Levallois-Perret en 2002. À partir de 2005, il poursuit sa pratique photographique à Nantes et participe à de nombreuses résidences et expositions notamment avec le collectif « Bellavieza » dont il est le cofondateur. En 2021, il décide de s’installer sur la commune de Montjean-sur-Loire. Benoît Arridiaux publie régulièrement dans Libération, Le Monde, L’Obs, la revue 303, 9 Lives ou encore Fisheye magazine. Récit photographique autour de la ferme qu’il a racheté, Ce que l’on laisse aux vivants est une forme d’archéologie populaire qui questionne la mémoire exhumée et la transmission d’une existence passée. En écho aux traces et objets laissés par les précédents occupants, le photographe pose également un regard sur le paysage ligérien environnant, dressant ainsi le portait d’un lieu et de son histoire

LA FABRIQUE DU PATRIMOINE
L’INVENTAIRE PHOTOGRAPHIQUE DE MAUGES-SUR-LOIRE
Depuis 2018, Mauges-sur-Loire, le Département et la Région coopèrent pour réaliser l’Inventaire du patrimoine de la commune nouvelle.
Initiée dès 1964 par André Malraux, au moment où le pays connaît une profonde mutation de son territoire et de ses paysages, la mission d’Inventaire général a pour objectif de recenser, étudier et faire connaître tout ce qui constitue le patrimoine national « de la petite cuillère à la cathédrale » selon la formule restée célèbre. Avec la prise en compte de l’architecture rurale, des témoignages de l’industrie ou de l’histoire urbaine, l’Inventaire a contribué à l’élargissement de la notion de patrimoine.
Afin de documenter et de garder en mémoire le patrimoine recensé, la photographie a constitué dès le départ un medium indispensable. Prenant en compte l’édifice remarquable comme le plus modeste objet, les images accompagnent la démarche qui est de porter à la connaissance du public la pluralité des formes d’art. De par leur qualité esthétique, elles participent à une forme d’éducation du regard et concourent à leur manière à la « fabrique du patrimoine ».

LE TEMPS RETROUVÉ
ALBUMS PHOTOGRAPHIQUES DU CHÂTEAU DE LA HOUSSAYE
Le château de la Houssaye fait partie des édifices remarquables de Mauges-sur-Loire. Située à Saint-Laurent-du-Mottay, cette ancienne seigneurie du Moyen-Âge, est acquise en 1858 par le banquier angevin Jules-Émile Bordier (1817-1893) et son épouse Angèle Haran de la Barre (1826-1897). Avec leur fils Jules (1846-1896), musicien, et Louis (1862-1903), futur maire, ils modernisent les bâtiments et accroissent considérablement le domaine.
En 2023, ses nouveaux propriétaires découvrent un fonds photographique exceptionnel appartenant à la famille Bordier. Au fil des pages de ces albums, accueillant de petits tirages instantanés, on y entraperçoit des bribes de vie joyeuse partagées par les propriétaires, leurs enfants et la domesticité d’alors : jardinier, maréchal-ferrant ou religieuse-préceptrice. Tous évoluent dans une succession d’espaces comme autant de petits théâtres qui rappellent les tableaux d’Edouard Vuillard et anticipent les photographies de Jacques Henri Lartigue.

Photo © Benoît Arridiaux