Roberto Badin

L’émotion des images de Roberto Badin nous laissent une empreinte indélébile.

Séduit par le renouvellement incessant des lumières et des tons et par une qualité de vie plus préservée il décide de s’installer avec sa famille au bord de la mer à Biarritz, sur la Côte Basque. Il emmène le visiteur dans un monde loin de la cohue du temps de vacanciers, dans un havre de paix sans bruit et sans fureur qui nous rassure et nous rappelle peut-être l’essentiel. Par ce spectacle du décor, on assiste à des moments privilégiés, immuables, saisis sur son objectif comme autant de fragments d’un monde où règnent des airs suspendus où le temps s’est arrêté.

Cette attention au quotidien observe une modestie et une réserve de principe, avec tout au plus une concession à l’esprit de jeu, l’un des fils conducteurs de la démarche du photographe.
Ses images sublimes et singulières aux décors insolites – et pourtant si familiers – sont classées autour d’un thème, la ville et la mer, parfois l’architecture. Leur beauté tient de l’immobilité et du mouvement, tantôt des maisons aux fenêtres fermées que de vastes horizons marins, comme autant de marqueurs intemporels nous plaçant face à notre condition passagère d’être humain. Difficile que la quiétude de ses compositions nous laisse insensible. Elles nous disent à la fois tout et rien. Elles s’imposent à nous par leur vérité, comme des fragments du quotidien qui nous obligent à méditer.
Qui sommes-nous vraiment, que voulons-nous, et où allons-nous ? Oui, ce sont bien des sentiments de repos et de détente que l’on éprouve à regarder les images du photographe, mais de sentiments qui vont bien loin et qui nous donnent à réfléchir.

Ana Cardinale