Juin, 2023

Régis Feugère

mar20jui10 h 00 mindim20aou19 h 00 minRégis FeugèreUn souvenir de soleilMédiathèque de Mérignac, 19 Pl. Charles de Gaulle Cedex, 33700 Mérignac

Détail de l'événement

La Ville de Mérignac accueille régulièrement des artistes en résidence sur le territoire. En 2022, le photographe Régis Feugère a été invité à réaliser un travail photographique sur la ville, pendant une durée de quatre mois qui a donné lieu à une série photographique intitulée La patience des ombres.
L’exposition Un souvenir de soleil, présente deux séries photographiques de l’artiste. La patience des ombres réalisée à l’automne 2022 à Mérignac et une deuxième, Des soleils maladroits, que Régis Feugère a réalisé à Monflanquin durant sa résidence de création à Pollen, une résidence d’artistes dans le Lot-et-Garonne également en 2022. Cette sélection d’images produites sur deux territoires différents, viennent se mélanger et révèlent un seul et unique univers, celui de Régis Feugère.
Claire Delmas, chargée de mission arts visuels, Ville de Mérignac.

Dans les lieux délaissés, dans les moment ténus, Régis Feugère fixe le célibat des choses. Que le bitume soit gagné par l’obscurité, que les frondaisons d’arbres majestueux soient absorbées par une brume probablement tératogène, ou, comme dans la série Des soleils maladroits, que la façade d’un immeuble abandonné s’expose généreusement à l’obscurité, à la pluie et au regard, l’artiste parvient à saisir l’imminence jouissive du désastre, l’euphorie de la disparition, le mystère de ce qui va bientôt atteindre le seuil. Si le rapprochement avec les vanités peut en constituer une première expérience, dans la mesure où la limite, la finitude sont ici omniprésentes, ce travail se signale également par la tension, si ce n’est la lutte, dans laquelle ces objets tentent de se maintenir par-delà l’image.
Jean-Christophe Arcos.
Commissaire d’exposition indépendant et critique d’art.

Régis Feugère est né en 1976, après des études d’Histoire de l’Art et une formation technique en photographie, il intègre l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulême de 2002 à 2007 où
il établit les bases de son langage plastique. A rebours d’une photographie de l’effet, sa démarche, patiente, réfléchie et mesurée, est celle d’une contemplation qui, à notre époque d’accélération généralisée est aussi une forme d’engagement voire de résistance.
Dans ses compositions le vernis du monde que nous croyons connaitre se fissure, laissant entrer le doute, le trouble et l’inquiétude devant le regardeur.
Son travail a été exposé aux Rencontres d’Arles, aux TransPhotographiques de Lille ainsi qu’à Summer of Photography à Bruxelles. Les différentes résidences, expositions et projets réalisés ces
dernières années lui ont permis d’affirmer son écriture photographique qui, éloignée des bavardages visuels et des complaisances stylistiques, fait écho au tumulte du monde et de son Histoire.
Philippe Bazin, Villejuif, 2021.

Je photographie un territoire poétique.
Je me lève tôt ou je rentre tard, j’attends le mauvais temps, le froid et l’eau suspendue dans l’air, j’aime les temps ombrageux et les heures qui ne sont plus du domaine de la journée.
Vous savez ces heures où l’imaginaire et le fantastique peuvent enfin reprendre le pas sur le côté rationnel de l’existence. Quand l’esprit et le regard prennent la clé des champs, je commence à
photographier. Vous comprendrez, après ces quelques lignes d’introduction, que mon travail est une méditation photographique baignée d’états contemplatifs et solitaires, une poésie affranchie de
repères géographiques et temporels.
Il s’agit moins de représenter le monde qu’à en élaborer d’autres, parallèles et mentaux. Cette mise en fiction d’un territoire, déploie un espace plus intime que démonstratif et joue une partition plus éthérée que sentencieuse. Ma volonté est de faire l’expérience du paysage sans approche documentaire ou objectiviste. Aussi mes images sont plus allégoriques que littérales…
Mon écriture photographique s’attache à une mise en récit des territoires rencontrés au fil d’espaces toujours multiples et certaines fois indéfinis. Au fil de ces lieux s’enchevêtrant au gré de mon exploration, ma sensibilité tisse une toile sensible devant vos regards. Au fil des résidences et des projets que je mène je crée un paysage intime et mémoriel aux apparences mobiles et difficiles à circonscrire. La subjectivité et l’introspection aiguillent ma façon de travailler qui est une façon d’être au monde. Les lieux que je rencontre lors de mes projets, et le terme rencontre est important dans mon travail, n’existent pas en dehors de la relation que j’entretiens avec eux, je fais mouvement vers eux et ils font mouvement vers moi. Un lieu me donne pleinement le sentiment d’être là,
d’exister sans pénibilité. Un lieu c’est un endroit mêlé avec la durée d’un monde et ses fantômes, et quand je le photographie, je témoigne de cette rencontre sensible aussi ce n’est jamais un
instantané que je donne à voir mais un dialogue.
Régis Feugère, mai 2023.

Photo : Sans titre, série Des soleils maladroits, 2022.

Dates

20 Juin 2023 10 h 00 min - 20 Août 2023 19 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

Médiathèque de Mérignac

19 Pl. Charles de Gaulle Cedex, 33700 Mérignac

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