Mai, 2024

PRÉSENCES

jeu23mai(mai 23)14 h 00 mindim17nov(nov 17)18 h 00 minPRÉSENCESTrésors photographies de la collection Gilman et Gonzalez-FallaMaison Caillebotte/ Orangerie, 8 rue de Concy 91330 Yerres

Détail de l'événement

Roland Barthes disait de « la photographie [qu’elle] est un certificat de présence […]. Cela que je vois s’est trouvé là, dans ce lieu qui s’étend entre l’infini et le sujet. Il a été là, et cependant tout de suite séparé.
Il a été irrécusablement présent, et cependant déjà différé… Plus qu’un autre art, la photographie pose ;une présence immédiate au monde. Mais cette présence est aussi d’ordre métaphysique. »
L’exposition « Présences » offre aux visiteurs de la Maison Caillebotte, du 23 mai au 22 septembre, 140 chefs-d’œuvre de la photographie de la célèbre collection Gillman et Gonzalez-Falla. Cette collection force à l’humilité.
Comptant près de 1500 photographies, c’est l’une des plus belles au monde, reconnue comme telle et initiée il y a près d’un demi-siècle par Sondra Gilman après qu’elle a découvert puis acheté, lors d’une vente organisée par le Museum of Modern Art de New York, trois photos d’Eugène Atget, une révélation pour la collectionneuse, une « épiphanie » confiait-elle !

À partir des années 1980, Sondra et Celso recentrent leur collection sur les artistes de la scène contemporaine.

C’est une collection exigeante quant au choix des œuvres : ils privilégient la puissance des photographies et non la renommée des artistes alors même que les jeunes talents découverts sont devenus aujourd’hui les artistes majeurs de leur génération et que la collection rassemble les plus grands noms des XIXe et XXe

siècles.
Une collection exigeante quant à la qualité des œuvres car ils s’intéressent autant aux photographies réalisées à la chambre analogique qu’aux tirages numériques, ils n’achètent que des épreuves d’époque (vintage). Ce terme, qui définit un tirage réalisé par l’auteur au moment de la prise de vue ou dans les cinq ans, représente l’aspect le plus important dans la valeur historique de l’œuvre, la certitude du lien entre l’auteur et l’objet photographique.
Aujourd’hui, la réunion de ces trésors nous permet d’apprécier combien, pour une même image, la photo peut être différente en fonction du tirage et comment le choix réalisé par l’artiste lui donne sa propre signature, son propre style.

Une collection exigeante enfin par leur manière de procéder : ils prennent eux-mêmes leurs décisions sans s’adjoindre de conseils, ils font toujours leur choix à deux, de concert et avec droit de veto (pourtant jamais exercé !).

Des collectionneurs engagés

À une époque où il n’en est pas encore question, ils n’ont de cesse de défendre la photographie comme un art à part entière, au point que Sondra Gilman devient très vite membre puis présidente du comité d’acquisition des photographies du Whitney Museum de New York – où une salle porte leur nom – et que Celso Gonzalez-Falla est toujours membre de ce même comité d’acquisition. Tous deux siègent en outre dans de très nombreux conseils d’administration de fondations en faveur des artistes et des photographes et ils soutiennent la plus célèbre, la Fondation Aperture dont Sondra deviendra la première femme vice- présidente et que Celso présidera plus tard pendant neuf ans.

Avec leur sensibilité, ils repèrent les jeunes talents. Très vite, leur collection suscite l’admiration de tous, à l’occasion de nombreuses expositions organisées aux États-Unis et en Europe (une exposition préparée par le musée de l’Elysée de Lausanne a été montrée en France en 2018 à la Maison Caillebotte puis en Espagne à la Fundación Colectania). Aujourd’hui « Présences. Trésors photographiques de la collection Gilman Gonzalez-Falla » vous présente quatre-vingt-onze artistes dont 24 artistes femmes, parmi les grands noms de la photographie des XIXe et XXe siècles, américains, européens ou sud-américains. Pour n’en citer que quelques-uns dans un ordre alphabétique, Arbus et Brassaï, Cameron et Callahan, Cartier-Bresson et Doisneau, Cunningham et Eggleston, Frank et Goldin, Levitt et Lyon, Mapplethorpe et Model, Neshat et Outerbridge, Woodman et Warhol…

Les photos sont réparties par thèmes avec une présentation chronologique au sein de chacune des sections mais en privilégiant les rapprochements esthétiques : Sondra et Celso, collectionneurs et mécènes américains nous accueillent, photographiés comme tels par les artistes de leur génération.
Suivent des artistes et modèles qui ont marqué le monde de l’art dont la personnalité saisie en un seul cliché fascine. Le portrait, genre majeur de la photographie, y est décliné à travers les nombreuses « écoles », des pictorialistes aux réalistes. Les compositions, réalisées grâce aux avancées scientifiques et techniques, marquent la recherche esthétique des artistes à laquelle les collectionneurs étaient si sensibles.

Une quatrième partie est construite autour d’une Amérique emblématique entre grandeur et désenchante-
ment, observée depuis le brillant New York de Sondra et le Texas où elle résidait avec Celso.

Fragiles ou insolents, les enfants suscitent ensuite tendresse, amusement et amour inconditionnel. Le sujet y est ici traité, selon les artistes, pour sa beauté simple et authentique ou pour le trouble qu’il peut créer.
La poésie du quotidien apparaît plus tard dans les rues : les passants, cibles privilégiées, dévoilent leur humanité à l’état pur.
Suivent les solitudes au milieu d’une foule, dans des lieux publics ou dans l’intimité, face à l’inévitable, qui nous renvoient à notre condition.
Les joies de moments partagés viennent alors nous ravir.
Enfin, miroir du monde, regroupe les dernières œuvres de l’exposition, essentiellement en couleurs et en grands formats et nous rappelle que sous toutes les latitudes, nous partageons tous les mêmes émotions.
Cette collection photographique et cette exposition ne sont pas simplement une série d’images figées, mais un voyage sensoriel, également joyeux, à travers les nuances de la condition humaine. Toutes les photographies sont des portraits où la plupart des sujets regardent l’objectif. Face à face, côte à côte, tous ces personnages célèbres ou anonymes s’offrent à nous dans des situations les plus diverses, en public, en privé, en action, dans les rues, les bars, les intérieurs ou dans le studio du photographe.
« Présences » nous parle de passion, de désir, de pulsion à l’image de ce couple de collectionneurs qui a dédié sa vie à l’acquisition de photographies uniquement « vintage ». Par son ampleur et sa diversité, cette exposition nous parle avec simplicité d’êtres et de différents types d’existences. C’est le reflet de l’humanité qui nous entoure.

Cette exposition est aussi un hommage à Sondra Gilman qui nous a quittés récemment. Puissent ces « Présences », qui vont nous côtoyer quelques semaines à la Maison Caillebotte, composer un hymne à la vie que célébraient ensemble et à travers leur collection Sondra et Celso Gonzalez-Falla !

Un catalogue bilingue français anglais sera publié sous la direction de Valérie Dupont-Aignan, à l’occa- sion de l’exposition, en partenariat avec les éditions In Fine.

Textes de Celso Gonzalez-Falla, Charles E. Gilman III, Peter MacGill (Fondateur de la Pace MacGill Gallery, New York, trustee de la Gilman and Gonzalez-Falla Arts Foundation), Viviane Esders, Expert près la Cour d’appel de Paris, Collectionneuse, Fondatrice du Prix de photographie Viviane Esders.

La Maison Caillebotte remercie Celso Gonzalez-Falla et Charles E Gilman III, respectivement présidents de la Celso Gonzalez-Falla Arts Collection et de la Sondra and Charles Gilman Jr Foundation Inc. Elle les re- mercie également en leurs qualités respectives de trustees de l’Estate of Sondra Gilman (ainsi que les autres trustees, Guy Robinson et Lee Black) et de la Gilman & Gonzalez-Falla Arts Foundation.

Photo : Entre raíces y aire (détail), 1996-1997,tirage argentique rehaussé et teinté, 107,8 x 101,6 cm. Estate of Sondra Gilman. © Luis González-Palma

Dates

23 Mai 2024 14 h 00 min - 17 Novembre 2024 18 h 00 min(GMT-11:00)

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