Juillet, 2021

Peter Beard par Marella Oppenheim

lun05jul(jul 5)23 h 00 mindim26sep(sep 26)19 h 00 minPeter Beard par Marella OppenheimGalerie Anne Clergue, 4 plan de la cour, 13200 Arles

Détail de l'événement

C’est en 1984 que Marella Oppenheim et Peter Beard sont venus à Arles, sur les traces de Van Gogh.
Mon père, Lucien Clergue, créateur des Rencontres d’Arles avait invité Peter Beard au festival cette année là. Peter était le centre du monde. Chacun de ses pas laissait une impression de liberté inaccessible. Marella et Peter s’amusaient comme des enfants faisant l’école buissonnière, je les accompagnais de temps à autre, leur servant de guide sur les routes de Provence.
Si la présence de Van Gogh occupait leurs esprits, l’espace-temps n’existait pas. Ils empruntaient les chemins du peintre, observant les paysages qu’il avait peint. Ils étaient illuminés par ses ciels, soûlés par la force de ses couleurs et la puissance du Mistral, immergés dans ses toiles.
De la Maison Jaune au café le Tambourin place du Forum, de l’hôtel d’Arlatan jusqu’à la cellule de l’Hôtel Dieu, ils étaient à sa poursuite. De l’abbaye de Montmajour à l’Asile St Paul de Mausole à St Rémy de Provence, Van Gogh était avec eux, questionnant ses toiles avec l’aide de Francis Bacon et Picasso, parties intégrantes de leurs conversations. Le temps était suspendu sur cette place auprès du Café la Nuit. On aurait presque pu imaginer que Van Gogh allait surgirsoudain derrière eux tant il était présent.
Marella prenait des photos de ces instants qui paraissaient si banals. Peter écrivait son journal intime, dessinait, méditait dans la cellule d’internement de Van Gogh. Il escaladait les murs de l’abbaye de Montmajour en quête d’une image qui lui aurait échappée, il dansait sur un fil invisible. Marella attrapait au vol ses moments fugitifs, Peter était devenu plus qu’un amant, il était son mentor et ses images reflètent leur séjour à Arles et Cassis où ils séjournaient entre deux départs.
Par la suite, Peter a fait de nombreuses haltes à l’hôtel Nord Pinus d’Arles. Dès son arrivée, sa chambre était transformée en atelier d’artiste : des photos, des collages, du faux sang pour la constitution de ses carnets, la fameuse colle U-HU, qu’il prononçait « you-hououou », mille objets incongrus jonchaient le sol et occupaient tout l’espace.
Un jour, Marella est réapparue à Arles, toujours aussi libre et passionnée, avec ces photos présentées aujourd’hui. Peter à Arles. Comment oublier ces moments magiques ? La photographe francobritannique a demandé à l’un des trois illustrateurs des photos de Peter Beard, Solomon Wasimigo de
dessiner sur ses images en mémoire du photographe disparu. On y retrouve son univers quotidien : girafes, éléphants, zèbres, le Kenya tout entier entoure les portraits de Peter, il est dans son univers, un peu plus d’un an après sa mort. Tout le monde se souvient de Peter à Arles, cet être irrésistible, libre comme un oiseau. Marella Oppenheim nous fait revivre ces moments magiques, comme si c’était hier

Dates

Juillet 5 (Lundi) 10 h 00 min - Septembre 26 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00)