Février, 2023

Pascal Michalon

jeu02fevsam01avrPascal MichalonLa merPoltred, La Maison des Photographes, 54 Cours de la Liberté 69003 Lyon

Détail de l'événement

« C’est une mer un peu comme ça ; c’est le bord de mer » P. Michalon
Pascal Michalon aime la mer, le plus souvent hors saison. Il aime à photographier ces paysages vides de monde, silencieux, laissant le spectateur imaginer les vacanciers se laissant aller aux activités balnéaires.

Voici plus de vingt ans que Pascal Michalon explore des paysages balnéaires et en propose la vision d’un territoire sans cesse changeant et toujours identique. Cette divagation littorale, cette errance qui l’invite aussi à la connaissance de lui-même se déroule à un rythme incertain, dicté par une marche sans réelle mesure ou l’arrêt photographique agit comme un silence entre deux mouvements.

Photographier la mer c’est aussi une manière de prendre conscience de la solitude lorsque dans une promenade parallèle on se frotte à l’immensité fluctuante. Le face à face avec la ligne d’horizon, cette ligne imaginaire et réelle qui sépare le ciel et l’eau devient alors le punctum remotum sur lequel l’image s’articule et, par la grâce de l’objectif, garde une netteté illusoire jusqu’au pied du photographe.

C’est autour de cette ligne fascinante qu’il construit le carré de son image. Les éléments naturels – sable, galets, nuées – assurent une indispensable toile de fond sur laquelle viennent se plaquer les innombrables artifices dont l’humanité aime à s’encombrer. Ces excroissances dédiées à un divertissement balnéaire deviennent, hors saison, la matière première d’une construction photographique qui paradoxalement joue avec les équilibres et tend vers l’épure.

Ces agencements de quatre sous, ces pauvres résidus bariolés, ne sont que les vestiges d’une «archéologie du bonheur estival». Et, même si émergent parfois des silhouettes évanescentes ou quelques morceaux de corps tronçonnés, le profond sentiment d’une disparition l’emporte.

Mais photographier la mer c’est aussi avouer notre limite face à l’étendue infinie. Nous ne pouvons que rester timidement devant cette barrière liquide, arpenter la plage ou bien nous allonger sous un soleil brunisseur avant de tenter quelques brasses ; seule l’image d’un lointain navire offre parfois une perspective illusoire vers un ailleurs exotique.

Néanmoins, il y a aussi dans chacune de ces photographies de plages, la capture d’une infime portion de temps qui nous renvoie irrémédiablement aux réminiscences d’une enfance évanouie et forme une sorte d’écho à tous ces vieux souvenirs de vacances que l’on persiste à conserver précieusement au fond d’une boite à chaussures.

Dates

2 Février 2023 10 h 00 min - 1 Avril 2023 20 h 00 min(GMT-11:00)

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