Paolo Roversi

Nous sommes heureux de présenter cette nouvelle exposition de Paolo Roversi, la quatrième que nous consacrons à son travail depuis l’ouverture de la galerie (Angeli en 1993, Studio en 2002 et Secrets en 2014). Comme fil conducteur et titre, nous avons choisi tout simplement un mot qui évoque la substance de son travail :

Portraits

Mais on ne doit pas s’étonner d’y trouver aussi bien des portraits au sens strict que des natures mortes et des photos de mode. En effet, que Paolo photographie un de ses modèles favoris, une création de Dior, une cafetière ou un oiseau, c’est toujours d’un portrait qu’il s’agit :
Toute photographie est à la fois un portrait et une autobiographie

Mais ne pourrait-on pas dire aussi que toute photographie est un autoportrait ?
Cette obsession du photographe qui cherche passionnément à extraire des fragments du monde, finit en effet par le décrire et le raconter lui-même.

Pour moi tout est portrait.
Et tout est autobiographie
Chaque portrait est une rencontre, un échange, une mutuelle et intime confession. Je me regarde dans mon sujet et lui se reflète en moi dans un jeu captivant et mystérieux de lumière, de sentiments et d’émotions.
La photographie regarde droit dans les yeux de qui l’observe et l’émotion naît quand les deux regards se touchent, la camera devenant une lanterna magica qui transforme tout ce qui est matériel en spirituel.
– Paolo Roversi

Je n’ai jamais essayé de donner une explication logique ou rationnelle à mes émotions et mes sentiments.
Je n’ai jamais recherché de certitude – et ceci m’a peut-être aidé à tomber amoureux du monde, les yeux pleins de lumière, de beauté et d’enchantement.
– Paolo Roversi

Né à Ravenne, en Italie, en 1947, Paolo Roversi vit et travaille à Paris.
Son intérêt pour la photographie date de l’adolescence et s’enflamme lors de vacances familiales en Espagne, en 1964. De retour chez lui, il installe un laboratoire photo dans une cave avec un autre amateur passionné, le facteur Battista Minguzzi et commence à développer et tirer ses propres images en noir et blanc. L’amitié avec Nevio Natali, photographe professionnel local, lui offre l’opportunité de se perfectionner et Paolo passe de nombreuses heures d’apprentissage dans son studio.
Peter Knapp, rencontré par hasard, l’encourage et l’incite à venir travailler à Paris, où il débute comme reporter photographe pour l’agence Huppert.
Son intérêt se porte rapidement vers la photographie de mode et il devient l’assistant du photographe britannique Lawrence Sackmann en 1974. Expérience exigeante mais très formatrice.
Sackmann était très difficile, mais il m’a appris la créativité. Il disait toujours « Ton trépied et ton boitier doivent être bien fixés, mais tes yeux et ton esprit doivent rester libres »
Après neufs mois de cet apprentissage, Paolo commence à réaliser de petites commandes pour des magazines comme Elle et Dépèche-Mode, avant que Marie-Claire ne publie sa première série importante. Une campagne de beauté réalisée pour Christian Dior lui apporte la reconnaissance en 1980, année où il commence à utiliser le format Polaroid 20 x 25 cm qui deviendra sa marque de fabrique.
Son travail pour des créateurs comme Dior, Cerruti, Yôji Yamamoto, Comme des Garçons, Yves Saint Laurent… et de nombreux magazines lui ont apporté une reconnaissance internationale.
Au cours de ses quarante ans de carrière, il a publié une quinzaine de monographies et a été exposé dans des musées et galeries à travers le monde.