Obsession Dietrich

D’après la collection de photographies de Pierre Passebon

« J’éprouve pour Marlène, et depuis toujours une véritable obsession. Elle m’obsède par ses faits, par ses gestes, par son allure, par ses images, par son image. Et cela, depuis longtemps, bien avant que je ne commence ma collection de photos. (…) La modernité de Marlène, je le pense sincèrement, repose sur sa manière de vivre et de conduire sa carrière. C’était une femme libre et tolérante, avec une éthique et profondément humaine. »
Pierre Passebon Extrait de l’entretien de Henry-Jean Servat avec Pierre Passebon pour Obsession Marlène, paru chez Flammarion en 2017.

RENCONTRE AVEC EDOUARD TAUFENBACH & BASTIEN POURTOUT «Pierre découvre notre travail à Paris Photo en 2018. La série Spéculaire — ensemble de photocollages réalisés à partir de la collection de Sébastien Lifshistz — lui donne l’idée de nous faire réinterpréter sa propre collection de photographies de Marlene Dietrich. Pour faire suite à l’exposition de la MEP en 2017 : Obsession Marlene, nous présentons aujourd’hui : Obsessions Dietrich. Notre rencontre a lieu dans la galerie de Pierre où sont entreposés les tirages. Après quelques minutes, l’étendue et la richesse de cet ensemble exceptionnel nous saute aux yeux. Nous sommes d’abord surpris par la diversité des types d’images  — photographies de plateau, de presse, de mode, de scène, des portraits réalisés par de grands noms de la photographie ou encore des photographies d’anonymes, familiales et privées — et par la variété des supports. En traversant le siècle de la photographie, Marlène Dietrich y apparaît plurielle et résolument moderne. On peut la voir se réinventer par et dans les images qui finissent par dessiner un portrait aux multiples facettes. Bien plus que son personnage, c’est la force graphique de cette icône qui nous a convaincus. À travers l’obsession et le fétichisme d’un collectionneur plus attaché à la forme qu’à l’anecdote, Pierre nous donnait l’occasion de puiser dans cet incroyable réservoir visuel. Il nous permettait de jouer à composer et à recomposer librement une Marlène plastique et d’interroger la construction d’une figure — entre l’image que l’on donne, l’image qui se fait et l’image que l’on collectionne.»