Janvier, 2025

NO(S) FUTURE(S)

mer15jan(jan 15)8 h 00 minlun10mar(mar 10)22 h 00 minNO(S) FUTURE(S)Une exposition du Mentorat des Filles de la PhotoTour Saint-Jacques, Square de la Tour Saint-Jacques, 75004 Paris

Détail de l'événement

Photo : De la série « Fire)(Scape ». © Juliette Andréa Elie / Lauréate du Mentorat #1 des Filles de la Photo.

Les Filles de la Photo proposent de découvrir l’exposition No(s) Future(s), un dialogue photographique entre trois artistes aux regards aussi singuliers qu’engagés, sélectionnées parmi les lauréates des deux premières éditions du programme de Mentorat.
Des forêts de Bourgogne-Franche-Comté en France à celles du Victoria en Australie, en passant par les profondeurs abyssales des océans, les photographes Amélie Chassary, Juliette-Andréa Elie et Sarah Braeck explorent avec poésie nos écosystèmes menacés.
Ces trois séries révèlent des univers oniriques, aux couleurs à la frontière du surnaturel, qui rendent compte de l’urgence climatique. Outils de sublimation et de dénonciation, les images présentées dans No(s) Future(s) invitent les spectateur.ice.s à observer le monde sous un nouvel angle, pour pouvoir envisager un avenir meilleur.

Le Mentorat des Filles de la Photo
Créé en 2020, le Mentorat des Filles de la Photo est un accélérateur de carrière dédié aux femmes photographes. Pendant quinze mois, un binôme de marraines expertes de la photographie accompagne chaque lauréate dans la réalisation de son projet et le développement de son parcours professionnel.
Le Mentorat des Filles de la Photo est soutenu par le ministère de la Culture, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Kering Women in Motion, PhotoSaintGermain, Picto Foundation et l’Adagp.

Juliette-Andréa ELIE
Accompagnée par les marraines membres des Filles de la Photo Valérie Henry et Caroline Stein, Juliette-Andréa Elie est lauréate du Mentorat #1

FIRE)(SCAPES

Juliette-Andréa Elie est née en 1985, en Auvergne, dans la région des volcans. Elle est diplômée de l’E.S.B.A.N.M à Nantes (DNSEP 2010) et de la Concordia University à Montréal. Ses préoccupations se centrent sur la représentation du paysage à l’heure de l’anthropocène, les liens souterrains que chacun entretient avec son environnement direct ou fantasmé, et les autres membres du Vivant. La photographie, le dessin, la peinture, la vidéo et la voix sont des outils qu’elle pratique, avec un intérêt marqué pour l’oeuvre unique, à rebours de la surabondance d’objets reproductibles.
La planète brûle de manière spectaculaire. Le bush et ceux qui peuplent les forêts de l’État du Victoria en Australie sont partis en fumée en 2019, et les images réalisées par Juliette-Andréa Elie seulement trois ans auparavant sur ces territoires sont trop vite devenues les archives d’un monde disparu. Sans céder à la tentation de l’évocation nostalgique, la photographe s’empare de cet état de fait pour interroger plastiquement ce basculement tragique. Les images sont colonisées de données scientifiques, se dédoublent, se superposent pour évoquer l’imbrication et la fragilité de nos écosystèmes. Une véritable constellation d’objets photographiques singuliers qui tissent des chemins poétiques entre les catastrophes amorcées et la fertilité du Vivant.
Texte de Raphaële Bertho

Sarah BRAECK
Accompagnée par les marraines membres des Filles de la Photo Marie Moulin et Valérie Cazin, Sarah Braeck est lauréate du Mentorat #2

LES COURANTS DE LUMIÈRE

Sarah Braeck travaille sur les ressources et la résilience du vivant végétal. Dans le contexte du réchauffement climatique, le principal puits de carbone que constituent les forêts terrestres est plus que jamais fragilisé. Les solutions alternatives de captation de carbone représentent alors des espoirs à étudier. Des chercheurs de l’Institut Max Planck de microbiologie marine (Brême, Allemagne) ont découvert un processus naturel exceptionnel. Les algues brunes séquestrent non seulement du CO2 dans leur biomasse comme les arbres, mais participent également à un processus de stockage dans des excrétions carbonées, le Fucoidan, qui peuvent rester durant des milliers d’années dans le fond des océans.

Le projet Les courants de lumière est un conte biologique illustrant ce phénomène naturel. Sarah Braeck collecte, auprès de chercheurs, des archives photographiques sur lesquelles elle intervient en couches de gestes : plongée des tirages dans l’eau, réhausse à l’encre, aplats de matières réfléchissantes pour révéler le carbone dans les courants de l’air et de l’eau, re-prises de vue au flash. L’ensemble du corpus se construit par strates, de la surface vers les profondeurs, pour suivre cette descente du carbone. Une galerie de portraits d’algues brunes dévoile la diversité des espèces à travers le monde. L’esthétique picturale des images fait écho à cette magie aquatique et au rôle extraordinaire que les algues jouent dans la régulation du carbone dans l’atmosphère.
Texte de Virginie Chardin

Amélie CHASSARY
Accompagnée par les marraines membres des Filles de la Photo Julie Champin et Clémentine de la Féronnière, Amélie Chassary est lauréate du Mentorat #1

FLORE D’AUTOMNE
Amélie Chassary est une artiste photographe française née en 1980. Diplômée de l’école d’art Met de Penninghen (Paris), elle démontre dans son approche de la photographie l’importance de ses études académiques. Amélie aime se promener et flâner parmi les arbres et les fleurs. Dans un engagement écologique poétique, l’artiste parle de sa relation quotidienne à la nature, devenue le sujet privilégié de ses photographies. Elle nous offre une vision esthétique et sensuelle. Fruits et légumes, fleurs et branchages sont photographiés comme des tableaux et des ornements. Amélie retrouve le geste du peintre en créant les teintes de ses compositions ou en rehaussant ses tirages de peintures par touches successives au rythme ralenti de la contemplation. En procédant de la sorte, elle renforce ce qu’il y a de précieux dans la restitution du réel et affirme que la nature est déjà un « tableau vivant » à admirer sans relâche. Flore d’automne est comme un poème où la nature s’éveille chaque jour de l’automne. Amélie Chassary est allée arpenter les forêts de Bourgogne Franche Comté pour glaner les teintes de ces mois spectaculaires, où la nature passe de vie à trépas dans un drapé aux couleurs toujours changeantes. Branchages, champignons et baies sont saisis dans l’atelier à la faveur des lumières du jour, les pinceaux viennent ensuite chatouiller les feuilles des arbres. Du dehors à l’intime, de la photographie à la peinture, Amélie Chassary nous rappelle humblement la puissance enchanteresse de cette nature familière.
Texte de Raphaële Bertho

Dates

15 Janvier 2025 8 h 00 min - 10 Mars 2025 22 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

Tour Saint-Jacques

Square de la Tour Saint-Jacques, 75004 Paris

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