Juillet, 2022
Natuur
Détail de l'événement
« Quand je donne aux choses communes un sens auguste, aux réalités habituelles un sens mystérieux, à ce qui est connu la dignité de l’inconnu, au fini un
Détail de l'événement
« Quand je donne aux choses communes un sens auguste, aux réalités habituelles un sens mystérieux, à ce qui est connu la dignité de l’inconnu, au fini un air, un reflet, un éclat d’infini : je les romantise. » Novalis 1798.
« Je me baladais le long de la Loire. Je ressentais un infinie quiétude. Un arrêt du temps. Un bref instant, j’y ai vu un tableau hollandais du 17e siècle. Une période où la peinture de paysage finissait d’être réaliste et cherchait à exprimer l’émotion du peintre à travers celui-ci pour aboutir à la fin du 18e à la peinture romantique. Je me posais alors une question : à quel moment la nature ne nous a plus suffit, n’a plus créer en nous d’émotions assez fortes pour que l’on veuille en créer autre chose ? J’ai toujours était fasciné par ceux qui gravissent une montagne, arrivent au sommet au coucher du soleil et sortent immédiatement leur appareil photo pour redescendre aussi vite partager leur image à qui veut. Quelle émotion ont-ils pu avoir ? Il me semblait que cette émotion pure que l’on ressent parfois face à la nature disparaissait dans l’acte de photographier. Je décidais de tenter de faire le chemin inverse quand l’occasion se présenterait. Quand je ressens une émotion forte face à un paysage, je le photographie et je le transforme numériquement dans une longue recherche de couleurs et d’ajout de matières pour m’approcher au plus près de mes émotions à la manière d’un peintre romantique. La série des photographies en noir et blanc qui accompagne ces photo-peintures sont intimements liés aux lieux, au moments et aux émotions de celles-ci pour ne pas oublier que tout cela était bien réel. Comme des croquis pris sur le vif. »
Cette série est actuellement exposée à la Galerie Far West à Penmarch dans le Finistère jusqu’au 26 août.
Directeur artistique, graphiste, plasticien et photographe indépendant, Stéphane Perche traduit le réel en images. Dans sa démarche artistique personnelle, il se penche en particulier sur notre capacité d’empathie instinctive avec la nature. Lors d’une résidence artistique à Briare (Loiret), il transforme ses photographies de la Loire pour leur donner un aspect pictural, questionnant indirectement la démarche des peintres romantiques à utiliser la nature comme le reflet de leurs émotions. Il a réalisé un film court mettant en scène une mante religieuse dans un décor en miniature d’un appartement citadin. Il travaille à une installation vidéo à partir de photographies animées de forêt et à la création d’un rocher recouvert de (fausse) peau humaine dans un jardin zen sec. Avec l’installation immersive « murmuration » (Résidence au Parc de la Villette), il propose avec le créateur sonore Jérôme Hoffmann, un voyage émotionnel dans un artefact de paysage construit à partir de matières non-organiques et d’objets manufacturés. Il participe en 2021 au projet « Effet Doppler » pour le Parc National de l’Aubrac en transformant graphiquement des photographies de paysages pour perturber leurs lectures. En tant que directeur artistique et graphiste, il travaille particulièrement pour des domaines vinicoles et des structures culturelles.
https://www.stephaneperche.com
https://www.instagram.com/stephaneperche1/
Dates
6 Juillet 2022 11 h 00 min - 26 Août 2022 19 h 00 min(GMT-11:00)