Michel Lamourdedieu

Je n’ai jamais connu « STOP »

Son existence m’a été révélé par ce qu’il convient d’appeler un cénotaphe.

Trônant au portail d’entrée d’un des nombreux pavillons du quartier de la Fontone à Antibes un modelage en plâtre ou en ciment peint, le représente en vie devant sa niche.
D’autres animaux l’accompagnent.
A ses pattes les galets avec lesquels Stop aimait jouer. Sur l’un d’eux le bref épitaphe « Je m’appelais stop  » révèle l’identité du héros à la gloire duquel est érigé ce monument.

Depuis cette photo prise en 1988, le cénotaphe a sans doute disparu lessivé par la pluie ou purement et simplement détruit par le vandalisme de nouveaux habitants ayant trouvé l’oeuvre vulgaire et de très mauvais goût, précipitant la mémoire du pauvre Stop dans les ténèbres de l’oubli…

Sauf que la photographie est un remède contre l’oubli:
On connaîtra l’existence de Stop grâce aux images photographiques qui en ont été données.
Ce qui est très banal, voir simpliste, mais terriblement efficace et qui révèle l’une des fonctions de la photographie.

Je ne m’étais pas donné de mission d’archiviste à l’époque. C’est le plaisir de regarder la vie dans le viseur d’un bel appareil photo qui m’a motivé plus de cinquante ans. N’étant ni explorateur ni reporter, je n’ai fréquenté que des endroits pas très éloigné de chez moi et d’où personne ne m’a demandé de rapporter des photos…. Aucun exotisme…

J’ai tenté de faire avec la banalité des lieux et des situations, voir de magnifier la banalité du monde.

Toutes les images en noir & blanc sont des tirages de scans de photos argentiques prises au format 24×36 au moyen de caméras Leica M (M2, M6) le plus souvent équipé d’un objectif de 35mm sur de la pellicule Kodak TRIX.
Celles en couleur avec une caméra M10 équipée d’un objectif de 35mm ou 21mm.

Michel Lamourdedieu le 7 janvier 2025