Michel Eisenlohr

À l’instar d’un chemin initiatique, les séries photographiques de Michel Eisenlohr poursuivent un même processus, celui du dépouillement des apparences. « Raconter au-delà» propose ainsi une sélection de photographies issues de trois reportages.

Images de Syrie en 2002, carnet de voyage en argentique noir et blanc. Au fil des routes, d’Alep à Damas, en passant par Palmyre, il s’agit d’un hommage rendu à la beauté de ce pays et aux hommes qui l’ont bâti, aimé et protégé. Au coeur des territoires-frontières entre la France et l’Italie, Forts des confins propose une autre histoire de ces lieux, où la «grande» Histoire côtoie celle de l’infime. Où drame et mystère se rejoignent. A travers Huldufolk, Islande, le peuple caché, Michel Eisenlohr entreprend de relever un défi : photographier l’invisible … Inspiré par les contes et légendes, il rend compte par l’image de cet héritage immatériel. Et nous oblige à regarder au-delà.

Bercé par la littérature de voyage, c’est en Pays Dogon que Michel Eisenlohr réalise en 1998 ses premières images. Après des études littéraires portant sur les rites d’initiation, il poursuit ses reportages en France et sur le pourtour méditerranéen, en Afrique de l’Ouest, au Proche-Orient, en Inde, en Islande ou encore à Hong-Kong. Son approche photographique, tel un récit, s’attache à capter l’esprit des villes, la mémoire des lieux et à transcrire les relations qu’entretiennent les hommes, leur territoire et leurs croyances. Son travail illustre une grande liberté artistique, puisant tantôt dans la tradition classique du noir et blanc, ou s’inscrivant dans une photographie pictorialiste en couleur. Photographe de la trace, de la lumière et du sensible, son travail est régulièrement présenté en France et à l’étranger, et fait l’objet de plusieurs publications dont « Images de Syrie» (2017) chez Actes Sud, « Forts des confins» (2020), « HuldufoIk » (2021) et« Prendre jour» (2024) aux Éditions Arnaud Bizalion.