Novembre, 2021

Matérialité photographique

mar09nov(nov 9)11 h 00 minsam27(nov 27)19 h 00 minMatérialité photographiqueExposition collectiveGalerie Baudoin Lebon, 21 rue chapon 75003 Paris

Détail de l'événement

Dans le cadre du parcours Photo Saint Germain rive droite et Photo Days, baudoin lebon a choisi de mettre en lumière quatre artistes proposant chacun une approche de la photographie repoussant le concept de l’image au delà du support physique et s’inscrivant dans une démarche de monstration créative. Leurs oeuvres constituent ainsi une réflexion sur la fonction et sur la matérialité de l’image, en tant qu’objet palpable et médium vecteur de messages. Chacun aura à coeur d’intégrer l’observateur au centre du projet photographique en l’impliquant physiquement et/ou émotionnellement.

Isabelle Blanc souligne la porosité de la frontière entre cinéma et photographie. Son installation rappelant le séquençage cinématographique amène le spectateur à remonter le film inquiétant d’une nuit peuplée de monstres masqués.

À travers ses photographies-objets poétiques et éthérées, Juliette-Andréa Elie sensibilise sur le climat et le danger que l’homme représente pour son environnement.

Dorian François livre une quête spirituelle, serpentant à travers le paysage de la montagne du Teide et prenant la forme d’un cahier, comme l’empreinte de vacances teintées de souvenirs chers.

Enfin, plus le propos de la recherche esthétique du land art de Mickaël Marchand s’épure, plus les compositions qu’il capture deviennent complexes et surprenantes, jouant d’un équilibre au bord de l’effondrement.

Au Pays des Hommes-Masques

Au Pays des Hommes-Masques est un livre d’artiste en édition limitée à 10 exemplaires, édité en novembre 2020 et composé de tirages originaux. Il est basé sur une série de photos réalisées en 2012 à l’occasion du Carnaval de Lôtschental. Ce rite païen est célébré en février dans le canton suisse du Haut-Valais. Les Tschaggâtta, des sorcières masquées et parées de fourrures, déambulent alors dans les rues des villages de montagne, effrayant les jeunes filles afin d’assurer fertilité et prospérité à la communauté.
Avec ces images, l’artiste cherche à capturer l’univers fantasmagorique des traditions et s’attache à retranscrire la fascination éprouvée face aux lieux obscurs et déserts. Les monstres deviennent une métaphore de la nuit mystérieuse, celle qui terrifie et fait rejaillir les peurs.
Isabelle Blanc apporte à sa série une nouvelle dimension narrative en imaginant une installation in situ reproduisant le principe du séquençage cinématographique.
C’est un jeu de plans, un cache-cache, un dédale sans chemin imposé et dans lequel le spectateur est libre de recomposer sa propre histoire.

Isabelle Blanc est artiste visuelle et réalisatrice. Elle a étudié le cinéma à l’Université de Montréal et aux Beaux-Arts de Lausanne (ECAL). Elle emprunte des formes d’écriture au cinéma, aux arts plastiques et à la littérature, et propose des dispositifs narratifs mêlant différentes approches par lesquelles les récits nous hantent : la mémoire, les fantasmes, les obsessions et les rêves. En puisant dans l’imaginaire commun et les croyances collectives, elle explore les possibilités fictionnelles de territoires. Ses courts-métrages ont été présentés en Suisse, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord. Entre frère et soeur a été distingué de nombreux prix, dont le Léopard d’Or du court métrage au Festival de Locarno. Ses travaux photographiques ont notamment été présentés aux Rencontres d’Arles, au Festival Circulation(s), au Musée de l’Elysée et à l’Institut pour la photographie de Lille. En 2016 elle est nominée au Prix ELYSEE avec Olivier Hilaire pour le projet d’édition de nouvelles photographiques The True Truth’s Stories. Elle enseigne la photographie et donne des conférences à l’Université de Paris, et prépare des projets de longs-métrages de fiction pour le cinéma.

FIRE)(SCAPES

FIRE)(SCAPES repousse les limites de l’image en incarnant un projet artistique et scientifique faisant appel à la météorologie, la philosophie et la sociologie. Il naît d’une prise de conscience et du constat d’impuissance face aux méga-feux qui ont ragé la planète ces deux dernières années et qui ont particulièrement touché l’Australie.
En 2016, Juliette-Andréa Elie photographie le bush et les forêts du Victoria. Peu après, la région s’envole en fumée, à cause du réchauffement climatique et des mono-cultures hautement inflammables qui transforment la forêt en agriculture intensive. De nombreuses espèces se retrouvent de fait menacées et en exil. En s’inspirant des Aborigènes d’Australie et de leur relation avec leur milieu FIRE)(SCAPES amène à se questionner sur notre place et notre impact sur l’environnement en tant qu’humain. Le programme s’articule en deux temps : un temps de recherches, de cartographies de pensées et de créations sonores au travers de podcasts, soutenues par la mise en place d’une équipe scientifique composée d’une météorologue, d’une modélisatrice en feux de forêt, de philosophes et d’experts aborigènes. Dans un deuxième temps, l’artiste a produit des objets photographiques sur papier calque, retravaillés au gaufrage et en pyrogravure à partir de ses images d’archives des forêts du Victoria. Ces nouveaux paysages se superposent à des photographies de peau humaine, de manière à créer une forêt nimbée d’un halo orangé, semblable à la couleur des cieux d’incendies, rappelant la responsabilité dramatique de l’homme dans ces catastrophes.
La forêt, et avec elle les formes du Vivant qu’elle abrite, est plus que jamais un espace urgent à représenter, à écouter, à rêver et avec lequel dialoguer.

Née en 1985, Juliette-Andréa Elie est diplômée de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Nantes Métropole (DNSEP 2010) et a étudié les techniques de la gravure à la Concordia University à Montreal. Lauréate de plusieurs prix (Mentorat des Filles de laPhoto 2020, Foire de photographie Fotofever 2016), elle a été pensionnaire en 2016 de la Cité Internationale des Arts à Paris, pour mener à bien ses recherches sur la question du paysage et de l’anthropocène. Son travail a été exposé dans 11 stations du métro parisien à l’occasion du festival Paris Expériences Photo organisé par le magazine Fisheye. L’année dernière, la photographe plasticienne fut sélectionnée pour la commande photographique annuelle du TCI – Théâtre de la Cité Internationale (Paris) et ses photographies sculptées ont été exposé à Shangai (Chine) pour représenter la jeune scène française. Elle conçoit régulièrement des actions pédagogiques comme depuis 2016 avec le Cent-Quatre-Paris. Juliette-Andréa Elie pratique une photographie expérimentale où ses oeuvres, pièces uniques retravaillées à la pointe sèche, deviennent des photographies- objets qui questionnent la délicate représentation du paysage et la relatlon complexe que l’humain entretient avec son milieu. La photographie, le dessin, la peinture, la vidéo et la voix sont des outils qu’elle pratique, avec un intérêt marqué pour l’oeuvre unique, à rebours de la surabondance d’objets reproductibles.

Berlin 2009

Berlin 2009 est une série constituée d’un segment noir et blanc et d’un segment couleur, rassemblant 40 tirages argentiques titrés. À l’aide de matériaux trouvés sur place, Mickaêl Marchand élabore divers assemblages ephémères dans les rues de Berlin avant de les photographier. Chaque composition emprunte un élément de l’urbanisme, le détourne, s’appuie contre ou bien se l’approprie. De ce fait, structures et environnement s’imbriquent dans un tout indissociable, incongru et surprenant. D’abord travail de détournement dans sa série en noir et blanc, l’agencement de ses installations évolue en se complexifiant tandis que la recherche s’épure, aboutissant à une Interrogation sur l’équilibre, la composition et le contexte.

Mickaël Marchand, né en 1982, est un artiste plasticien français diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art de Grenoble et de l’UDK de Berlin, dans la classe de Florian Slotawa. À partir de 2007, il participe régulièrement à des expositions personnelles ou de groupes, notamment dans des institutions telles que le CNAC Grenoble, le Palazzo Risa (Musée d’art contemporain de la Sicile à Palerme), le Latvian Centre for Contemporary Art de Riga, la Künstlerhaus Bethanien à Berlin, le Muesum für photographie Braunschweig et le I MCT/CACT de Bellinzona en Suisse. Il propose une approche conceptuelle de l’installation qui inclut un travail de documentation photographique et/ou vidéo. De cette manière, et en appuyant son protocole de recherche sur la répétition, il crée des séries de travaux liés aux villes dans lesquelles il voyage (Berlin, New-York, Istanbul, Lisbonne…). Si une forme d’humour peut être perçue dans sa production de par l’incongruité des situations, l’axe principal de ses exploratlons reste lndéniablement I’Architectonique : tout ce qui a trait à la structure, la construction, les limites physiques de l’équilibre et des matériaux. De ses images transparait son ethique de travail, fil rouge de l’ensemble de son oeuvre, qui atteste de la volonté profonde de ne rien cacher.

Photo : © Juliette-Andréa Elie, Fire)(scapes 2021, Impressions pigmentaires sur papier végétal et papier mat, gaufrage à la pointe sèche, 40 x 60 cm © Juliette-Andréa Elie courtesy baudoin lebon

Dates

9 Novembre 2021 11 h 00 min - 27 Novembre 2021 19 h 00 min(GMT-11:00)

Galerie Baudoin Lebon

21 rue chapon 75003 ParisDu mardi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous

Galerie Baudoin Lebon

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