Mai, 2022

Lumière Passion

ven27mai(mai 27)14 h 00 minsam10sep(sep 10)18 h 00 minLumière PassionThomas MailaenderCentre Photographique Marseille, 74 rue de la Joliette 13002 Marseille

Détail de l'événement

L’on connaissait Thomas Mailaender en franc-tireur de l’exposition, en pirate de la technique, en collectionneur de bizarreries, bref, en bandit des grands chemins de l’art ; le voilà qui se présente à nous sous la double casquette de l’artiste industrieux et du contremaître. Il entend enduire, insoler, couper, coller, tirer, relier, projeter, plonger, recycler, détruire et, d’un même mouvement, exposer tous ces faits et gestes. Une fabrique donc, au beau milieu du Centre Photographique Marseille, qui tourne à plein temps et à plein régime. Là où, dans les musées, l’on accorde au moins un jour de repos aux oeuvres pour les laisser respirer, Mailaender fera du sans relâche, 24/7, et avec lui quelques mains et têtes supplémentaires.

À l’encontre du modèle normatif de la rencontre avec l’oeuvre – produit du génie de l’artiste, livré tel quel depuis les méandres de sa subjectivité unique –, c’est ici tout le processus créatif qui est mis en jeu et sous nos yeux, plutôt que sa seule finalité. Dans la lignée d’un Duchamp, qui parlait d’une « chaîne de réaction » pour qualifier le travail de l’artiste, la proposition de Mailaender se tient entre l’installation performée et la performance installée. C’est, en somme, une unité de production artistique qui sera donnée à voir, au sein de laquelle l’art, in statu nascendi, fait les trois-huit, pour enfanter des résultats suspendus à l’enchaînement des décisions, des repentirs, des échecs et des succès, de la volonté des matériaux et du temps passé en salle de repos, entre bières et pizzas.

Entrons donc dans le joyeux bazar organisé par l’artiste, nommé comme l’une de ces boutiques photographiques des « trente glorieuses » : Lumière Passion. À tout prendre, l’on devrait s’y sentir comme dans une fête foraine, dans la chambre risquée d’un chimiste en herbe ou dans le garage fourmillant d’un mécanicien amateur. L’on y verra les heureux stigmates du travail cérémoniel, fondé sur des protocoles variables, qui aura permis de faire des livres, des cyanotypes monumentaux à même les murs, un film, et d’autres objets vendus comme ceux qui sortent d’une usine.

Connu pour son utilisation d’un large éventail de médiums, dont la céramique, le cyanotype, la photographie et le collage, Thomas Mailaender (né à Marseille en 1979, vit et travaille à Paris) incorpore souvent des images et des objets trouvés dans ses oeuvres, remettant au goût du jour des procédés photographiques obsolètes, en parfait touche-à-tout et archéologue du temps présent.
Collectionneur et archiviste, il a rassemblé une importante collection – « The Fun Archaeology » – dont les documents mettent en évidence l’absurdité même de leurs sujets, la richesse vernaculaire de leur langage et leur poésie accidentelle.

Parmi les récentes expositions personnelles de Thomas Mailaender, citons notamment sa première rétrospective dans un musée européen, « The Fun Archive » au NRWForum de Düsseldorf (2017). Ses oeuvres ont fait partie d’expositions collectives et individuelles dans d’importantes institutions artistiques, foires et manifestations internationales, comme le MOMA de San Francisco (« Don’t ! Photography » et « Art of Mistakes » organisé par Clément Chéroux en 2019), la Saatchi Gallery de Londres (« Iconoclast »), la Tate Modern de Londres (« Performing For The Camera »), le Palais de Tokyo à Paris (« Do Disturb »), les Rencontres d’Arles (« From Here On »). De nombreux livres d’artistes ont été publiés sur le travail de Mailaender et son Illustrated People (publié par AMC / RVB books) a reçu le prix du livre de photos de l’année lors de l’édition 2015 des Aperture Foundation PhotoBook Awards. En 2016, il a été résident de la résidence LVMH Métiers d’Art aux Tanneries Roux pour son projet « Skin Memories ». Son travail de curateur comprend « Hara Kiri » (Rencontres d’Arles 2016), « Night Climbers of Cambridge » (Festival Images, Vevey 2015) et « Photo Pleasure Palace » avec Erik Kessels (Unseen, Amsterdam, 2017), avec qui il collabore régulièrement sur des projets fortement orientés vers la question de la réappropriation de l’image.
Thomas Mailaender est représenté par la galerie Michael Hoppen (LONDRES).

Dates

27 Mai 2022 14 h 00 min - 10 Septembre 2022 18 h 00 min(GMT-11:00)

Centre Photographique Marseille

74 rue de la Joliette 13002 MarseilleOuvert du mercredi au samedi de 14h à 18h

Centre Photographique Marseille

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