Février, 2022

Lauréats du Prix Résidence pour la Photographie de la Fondation des Treilles

mer02fev(fev 2)10 h 00 minsam26(fev 26)18 h 00 minLauréats du Prix Résidence pour la Photographie de la Fondation des TreillesExposition collectiveinitial Labo, 62, avenue Jean-Baptiste Clément 92100 Boulogne Billancourt

Détail de l'événement

Initial LABO est heureux s’accueillir au sein de son espace photographique pour la deuxième année les lauréates résidents 2021 au sein de l’exposition du Prix «Résidence pour la Photographie» de la Fonda0on des Treilles.
l’exposition est l’occasion de découvrir les travaux réalisés par Bernard Descamps, Sophie Ha(er et Yusuf Sevinçli, mais également d’annoncer les futurs résidents 2022.

Les lauréats 2021
En février 2021, le jury, présidé depuis 2014 par Laura Serani (directrice artistique, commissaire d’expositions et auteur) était composé de Bertrand Eveno (ancien Président des Gens d’Images, ancien Président de l’Agence France-Presse), Claire Lebel (membre du conseil d’administration de la Fondation des Treilles), Jean-Luc Monterosso (correspondant de l’Académie des Beaux-Arts, fondateur et ancien directeur de la Maison Européenne de la Photographie), Sarah Moon (photographe, réalisatrice) et Ricardo Vazquez (conservateur en chef du patrimoine, directeur de la culture des sports et de la Jeunesse au conseil départemental du Var).

Parmi les 82 candidatures reçues et les 44 dossiers sélectionnés, il a retenu les projets de Bernard Descamps, Sophie Hatier et Yusuf Sevinçli.

Bernard Descamps

Bernard Descamps est né en 1947 à Paris. Il devient photographe en 1975. C’est la légendaire revue suisse « Camera», qui publie pour la première fois ses photographies, en 1974. Sa première grande exposition est organisée par Jean-Claude Lemagny à la Bibliothèque Nationale de Paris en 1975. La même année, il expose avec Florence Henri à la galerie «m» à Bochum (Allemagne). En 1978, il réalise une exposition personnelle au centre Pompidou, à Paris.

Il est un des membres fondateurs de l’agence VU. Il est également co-fondateur des premières «rencontres de la photographie africaine» de Bamako.

A partir de 2002, la galerie Camera Obscura le représente et l’expose régulièrement. En 2014, il participe aux expositions collectives: «Visages» à la Vieille charité à Marseille, et «Le mur», collection Antoine de Galbert, à la Maison rouge, Paris.

De 1994 à 2012, il est directeur artistique de la galerie du théâtre La Passerelle, à Gap. En 2019, paraît son 11e livre aux éditions Filigranes : «Natura». Aujourd’hui il est représenté par la galerie Camera Obscura, à Paris, et la Box galerie à Bruxelles.

Le projet de Bernard Descamps
« J’aimerais suivre un itinéraire, celui du littoral, là où la mer rejoint la terre, que cette ligne soit naturelle ou fortement urbanisée… Cette démarche a souvent été la mienne : à Madagascar en 2013, au Vietnam dans les années 2000, au Japon en 1993 en France sur les côtes du Nord ou de Bretagne… Au cours de ce “voyage”, les photographies seront des rencontres, rencontres avec un lieu, des personnes, un évènement, mais surtout des rencontres avec soi-même. Dans son autobiographie Chroniques, Bob Dylan explique qu’une chanson ressemble à un rêve qu’on essaie de réaliser… Je pense que c’est un peu la même chose pour une photographie. Suivre le littoral et photographier, tailler dans l’espace et le temps. J’ai toujours espéré que, derrière l’aspect visible des choses, se cachait un esprit. Une sorte d’animisme où la photographie pourrait révéler un peu de cet au delà… Suffirait-il d’arrêter le temps pour voir au-delà des apparences ? Attraper un peu de cet invisible dont parle Pascal Quignard: « Le visible ne suffit pas à comprendre ce qui est vu. Le visible ne s’interprète qu’en référence à l’invisible ».

Sophie Hatier

Après avoir photographié des zones de conflits (Bosnie Herzégovine, Moyen Orient…) et travaillé dans de nombreux pays (Mongolie, Namibie, Sénégal, Arménie, Kamtchatka…), Sophie Hatier s’éloigne du reportage et se concentre depuis une dizaine d’années sur une approche plus plasticienne et sensorielle du paysage (France, Islande…), du portrait et du vivant en général.
Le travail de Sophie est tourné vers la nature et sa diversité. Une approche sans a priori où elle s’attache à regarder avec la même attention une personne, un animal, un végétal…sans échelle de valeur. « Photographier une personne comme une montagne et inversement ». Amoureuse de la couleur, gommant toute anecdote, ses images sondent le “presqu’abstrait”, le point de bascule entre la photographie et la peinture. Ses travaux sont régulièrement exposés dans des galeries en France et à l’étranger.
Elle est membre du collectif “France(s) Territoire Liquide” depuis 2011. Elle collabore aussi avec de nombreux magazines : Vogue, le Monde, le M du Monde, le Figaro magazine, le Point, Libération, Première, Air France Madame, Marie Claire Maison, de l’air…

En 2004 elle publie « Portraits Académie Équestre du Cheval de Versailles » aux Éditions Belin. En 2014, « France(s) Territoire Liquide, nouvelle mission photographique sur le territoire français » paraît aux Éditions du Seuil. En décembre 2020, un livre-photo de « Grignan au temps du confinement » sort aux Éditions Temporis.

Le Projet de Sophie Hatier
« Après l’Islande accidentée et volcanique, et ses magnifiques lumières du Nord, sourdes, mystérieuses, je cherchais un territoire inverse, où tout ne serait qu’horizon, lumière et couleurs du Sud qui irradieraient et satureraient l’espace. Une atmosphère méditerranéenne. Peu à peu la Camargue, que je connaissais bien sans l’avoir jamais photographiée pour autant, s’est imposée comme une évidence. C’est par l’eau que je l’ai abordée. La Camargue, c’est l’inverse d’une île. Une étendue d’eau au milieu des terres. Étangs, marais, salins, eau douce, eau saumâtre… Un paysage qui parait si sauvage mais qui résulte aussi d’interventions humaines de longue date sur un biotope très particulier, une tentative de domestication par de savants transferts de fluides… Un espace méditerranéen, avec ses couleurs, sa composition et sa matière. Et sur lesquelles la lumière agit comme un révélateur. Cette spécificité du territoire camarguais, j’ai envie de la capter en élargissant mon travail à d’autres formes de vie : le végétal, la faune et le portrait… Cette recherche d’une forme, en partant de la nature pour tendre vers l’humain, a toujours été au cœur de mon travail ».

« Je reste en plein air à cause du minéral, du végétal, de l’animal qui sont en moi » (Henri David Thoreau).

Yusuf Sevinçli

Yusuf Sevinçli est un photographe turc né en 1980, qui vit et travaille à Istanbul. Diplômé de la section Communication de l’université Marmara en 2003, il intègre l’année suivante une master class consacrée à la photographie documentaire en Suède. Il participe à la « Reflexions Masterclass » avec Giorgia Fiorio et Gabriel Bauret à Venise en 2011. En 2012, il publie son premier livre « Good dog » aux éditions Filigranes et depuis, il a publié sept autres ouvrages chez différents éditeurs, dont le récent « Tourmaline » (publication personnelle, 2020). Ses expositions personnelles incluent « Post » et « Oculus » présentées à la Galerie Filles du Calvaire de Paris, au Botanique de Bruxelles, au Galerist, à Istanbul, au Château d’Eau à Toulouse, et au Filatron, à Mulhouse. Son travail a en outre été présenté dans de nombreux festivals et expositions en Europe et à travers le monde.
L’œuvre de Yusuf Sevinçli est représentée par la Galerie Les Filles Du Calvaire à Paris et par Galerist, à Istanbul.

Le projet de Yusuf Sevinçli
«Cease Fire – Cyprus» explorera l’impression de l’histoire récente et du conflit sur le paysage de l’île de Chypre. Troisième plus grande île de la Méditerranée, Chypre se situe à un carrefour culturel, linguistique et historique entre l’Europe et l’Asie. Il existe un différend de très longue date entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs et l’histoire moderne de Chypre illustre le conflit entre la politique et le nationalisme. Cet affrontement a transformé une île multi-ethnique, multi-religieuse et multiculturelle en un paysage de différends, de séparation et de méfiance. Cease Fire n’aspire pas à «écrire» l’Histoire, mais à offrir une réponse viscérale subjective à la manière dont ces ambivalences s’impriment sur le paysage et les habitants d’une île littéralement coupée en deux.

« Au cours de mes séjours prolongés à Chypre, je tenterai de retracer les zones de partition spatiales et de conflit en même temps que les traces d’unification, de paix et d’intégration. J’essaierai aussi de décoder le silence et l’absence dans un paysage où rien ne se passe en apparence, comme une porte vers des réalités passées toujours en cours. Le projet me mettra au défi de confronter, de jouer et de comprendre, à travers la photographie, les effets perturbateurs de la politique sur la géographie et les gens. Ce qui m’intéresse surtout c’est de faire ressortir la militarisation latente mais extrême du paysage dans une si petite île. Sujet de nuances politiques et historiques infinies, Chypre a été jusqu’à présent négligée dans le domaine de la photographie. Et pourtant, au regard de la polarisation actuelle et des tensions croissantes dans le bassin méditerranéen oriental, cette île fournit des sujets très pertinents aujourd’hui ».

Dates

2 Février 2022 10 h 00 min - 26 Février 2022 18 h 00 min(GMT-11:00)

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