Avril, 2022

La vie invisible

dim24avr(avr 24)14 h 00 minven17jui(jui 17)18 h 30 minLa vie invisibleExposition collectiveCPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France, 107 Avenue de la République, 77340 Pontault-Combault

Détail de l'événement

Avec Rita Barros, Carla Cabanas, Bárbara Fonte, Ana Janeiro,
Manuela Marques, Brígida Mendes, Rita Castro Neves, Margarida Paiva, Ção Pestana, Graça Sarsfield, São Trindade et Júlia Ventura

Commissariat : Raquel Guerra

Dans les dernières décennies du XXe siècle, les Études de Genre (dans leurs nombreuses perspectives) se sont concentrées sur les pratiques artistiques et les théories conçues, pensées et générées par les femmes. De nombreuses femmes-auteures-artistes ont approfondi et élargi des problématiques qui reflètent leurs convictions et établissent des intentions. Cependant, ce corpus de travail, cette pensée, cette réflexion, demeurent mal connus.

Dans ce contexte, curieux de la scène portugaise, le CPIF a invité Raquel Guerra*. Celle-ci a conçu une exposition dont elle emprunte le titre au livre de l’auteur brésilienne Martha Batalha, La vie invisible. Elle présente le travail de douze femmes artistes portugaises de différentes générations, qui utilisent la photographie comme outil opérationnel et travaillent l’image au sens élargi du terme.

Ève cesse d’être une côte**

L’invisibilité est une construction. Nous pourrions considerer que l’appréhension du réel se situerait entre ce qui est observable et l’ensemble des valeurs qui rendent les choses visibles. Ainsi, l’invisibilité résulte de la non-reconnaissance d’autrui pour des raisons d’ordre culturel. L’invisibilité, contrairement à la privation de la vision, n’est pas une donnée biologique.

Dans la société actuelle, caractérisée par l’insatiabilité visuelle, être invisible tend à signifier que l’on est inexistant ou insignifiant. Dans cette acception, l’invisibilité peut relever tantôt d’un acte volontaire et conscient, tantôt d’un acte inconscient résultant d’une construction sociale enracinée, structurelle et presque universellement acceptée.

Les sociétés contemporaines perpétuent un modèle d’invisibilité féminine. Aux femmes, il échoie, le plus souvent, le rôle inhérent à leurs prétendues “qualités naturelles”. Face à un modèle essentiellement masculin fait d’action, de pouvoir et de force, il est encore attendu des femmes une certaine forme de soumission et de passivité. L’utilisation quasi paternaliste de leur corps comme objet reproducteur induit l’idée de leur incapacité (ou de leur invisibilité) en tant qu’êtres pensants et agissants.

L’émancipation et la visibilité sociale sont quelques-uns des points importants des Études Féministes. Disposer librement de son corps. Exprimer son opinion (ou sa vision) du monde. Sortir de l’ombre des hommes. Tout cela nous a poussées à une lutte que nous, les femmes portugaises, continuons de mener.

L’exposition La Vie Invisible est une réflexion sur la condition féminine, sur la condition de l’artiste femme, sur la condition d’être femme artiste au Portugal, pays où les droits les plus basiques sont loin d’être respectés entre les genres.

Cette exposition réunit les œuvres de Rita Barros, Carla Cabanas, Bárbara Fonte, Ana Janeiro, Manuela Marques, Brígida Mendes, Rita Castro Neves, Margarida Paiva, Ção Pestana, Graça Sarsfield, São Trindade et Júlia Ventura. Elle établit un dialogue autour des questions identitaires à travers l’autoportrait comme possibilité de reconstruction de sa propre identité ; autour des artistes femmes montrant d’autres femmes pour questionner leur propre condition ; et, enfin, autour d’un dialogue, mais cette fois métaphorique, de cette notion d’invisibilité.

Dans cette exposition, nous proposons de donner à voir l’image de la force féminine, de contrer la vie invisible qui nous est très souvent imposée, de prouver que nous sommes bien plus que la simple côte d’Adam.

Raquel Guerra

* Raquel Guerra a été accueillie en résidence au CPIF en 2021.
**Extrait du poème Eva, de Silvio Rodriguez, 1989

Photo : Graça Sarsfield, Sans titre #2, série Nem 3 dias o Mundo vê passar, 2021, tirage jet d’encre pigmentaire d’après négatif numérisé, 82 x 100 cm, courtesy Graça Sarsfield

Dates

24 Avril 2022 14 h 00 min - 17 Juin 2022 18 h 30 min(GMT-11:00)

CPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France

107 Avenue de la République, 77340 Pontault-CombaultDu mercredi au vendredi de 13h à 18h. Les samedis et dimanches de 14h à 18h. Autres créneaux horaires sur rendez-vous. Entrée libre

CPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France

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