Juliette Agnel

La photographe Juliette Agnel a arpenté l’Afrique, voyagé au Groenland et au Soudan. Elle a su capter les forces secrètes de ces paysages extrêmes. En recourant à l’assemblage de deux images, entre jour et nuit (Les Nocturnes, Taharqa et la nuit), et au passage au négatif (Les Portes de glace), elle métamorphose le paysage jusqu’aux frontières du réel, à égale distance du sublime et de l’étrange.

Chez Juliette Agnel, le minéral est vivant et murmure les secrets des siècles passés ; les ciels étoilés nimbent l’humanité d’une intensité vertigineuse ; les fougères s’érigent en majesté. Et lorsque s’inversent lumière et ombre, le seuil d’un monde-miroir énigmatique apparaît sur de mystérieux icebergs.

Son regard inspire, dans l’exposition, une méditation sur notre place au coeur de l’univers, mais aussi sur ce qu’être vivant veut dire.

Les Nocturnes
Juliette Agnel débute ce travail à l’été 2016 dans le désert espagnol et dans les hauteurs des Pyrénées. Cherchant depuis plusieurs années à travailler sur les nuits étoilées, l’artiste trouve ici le point de départ d’une série au long court, Les Nocturnes. En photographiant des paysages de jour auxquels elle associe d’autres photographies de ciels qu’elle capte la nuit, elle crée des paysages oniriques : des lieux devenant nonlieux, à la fois chaos et cosmos, transcendant la réalité.

Taharqa et la nuit
En 2019, Juliette Agnel se rend dans le désert des mystérieux « pharaons noirs », au nord du Soudan. Elle y photographie les sites archéologiques de Méroé et de Khartoum. Ces vestiges antiques sous nos yeux sont-ils en train d’apparaître ou de disparaître ? Interrogeant la question des origines, l’artiste nous offre la trace d’un monde disparu, comme un mirage.

L’Invisible
En résidence à Plounéour-Ménez, Juliette Agnel a parcouru les monts d’Arrée en ethnologue. L’artiste nous offre un relevé topographique de « l’invisible », une tentative d’inventaire des lieux rencontrés tout comme des forces qui nous entourent mais que nous ne voyons pas, les énergies insaisissables des lieux.

Cratère rouge | Cratère bleu
Juliette Agnel a fabriqué en 2011 une camera obscura numérique, outil d’expériences mêlant l’esthétique « primitive » des premières chambres photographiques et celle, contemporaine et novatrice, du numérique. Cet appareil lui permet également de filmer en sténopé. Le grain et le cadrage serré des Cratères – associés au flou du miroitement du ciel dans l’eau – dilatent le temps.

Nocturnes (installation vidéo)
Juliette Agnel place côte à côte deux grandes images nocturnes, sur lesquelles elle projette deux time-lapses (images prises à intervalles réguliers puis assemblées sous forme de vidéo) de ces mêmes points de vue. Les deux projections animent l’arrêt sur image. On voit ainsi se dérouler le temps en même temps que les étoiles se déplacent.

Soleil gris
Dans Soleil gris, la chambre noire film l’imperceptible mouvement d’un soleil qui tombe dans la mer en un crépuscule impossible…

Les Étoiles pures
Avec la série Les Étoiles pures, les paysages s’ouvrent sur l’infini.

Les Portes de glace
Cette série est constituée de très grands clichés d’icebergs prises au moyen format numérique depuis un bateau. Juliette Agnel a retouché ses images, les passant en négatif ou les densifiant pour les plonger dans une pénombre crépusculaire. Le réel du paysage photographié se mue en une vision métaphorique de l’inconnu. Les Portes de glace jaillissent des mers, telles les seuils d’univers mystérieux.

Fermeture du 7 au 22 août 2022 inclus