Jérémy Lempin

Ayant parcouru 5 693 km, Jérémy Lempin découvre et redécouvre la France au travers d’une course mythique. Avec son van, il suit les 28 étapes du Tour de France. Avec ces appareils photographiques et son carnet de notes, il rend compte de toute la joie, de l’émotion et de la communion que représente la grande bouc le, mais aussi des interrogations et des doutes sur notre société, partagés par les personnes qui viennent sur le bord des routes. Pour réaliser ce travail, le photographe a choisi d’utiliser des appareils photographiques d’images instantanées pour formaliser les temps éphémères, la fluidité et la vitesse de passage des coureurs. L’image qui apparaît progressivement sur une feuille blanche fraîchement éjectée par l’appareil n’acquiert sa forme définitive qu’au bout de cinq minutes. Il y a quelque chose de régressif et de magique à voir les contours de l’image se former et ses couleurs se révéler, comme finalement l’apparition des cyclistes du Tour de France qui se matérialisent très loin dans notre champ de vision, pas très nets, et qui petit à petit, prennent forme pour devenir réalité. L’instant et l’image instantanée, la distance très courte entre sujet et appareil comme entre supporters et coureurs, la révélation de l’image comme une métaphore de surprise et de légèreté, toutes ces similitudes participent à son choix technique.

Jérémy LEMPIN est né en 1983 dans le nord de la France. Titulaire d’un CAP en photographie et d’un BAC professionnel en photographie, ce ch’timi passionné de photographie multiplie les sujets de reportages du quotidien d’un pompier urgentiste au groupe fermé des ultras du Racing Club de Lens ou l’intimité des légionnaires du prestigieux 2ème REP (Régiment Étranger de Parachutistes). Il n‘a de cesse d’ »aller voir », de confronter les regards pour contrer les idées reçues. Son travail d’une durée de 4 ans « Aux Armes et Cætera » (2017-2021), sur les soldats français atteints de Stress Post Traumatique et leurs familles le prouve, et lui offre d’être finaliste en 2021 du festival MAP à Toulouse.

Très jeune Jérémy est fasciné par les photos de Robert Capa et fait ses armes dans la Marine Nationale (photographe à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle pour marcher dans ses pas, puis à l’ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense). Il présente avec humanité des conditions de vie de l’équipage en mer lors des opérations Agapanthe au large de l’Afghanistan et Harmattan près des côtes libyennes. À terre, il participe notamment à l’opération Serval au Mali et l’opération Sangaris en République centrafricaine. Décoré pour sa bravoure au feu de la médaille militaire par le président de la république François Hollande, il a documenté pendant dix ans les principaux combats menés par l’armée française.

En 2016, il décide de poser sa casquette de sous-officier pour endosser pleinement le gilet de photojournaliste. Il satisfait alors à la fois sa curiosité de tout et tous, à hauteur de sa passion pour le reportage. Sa méthode est un travail au long cours et s’il réussit à montrer des « choses différentes », c’est que ses images s’apparentent plus au documentaire photographique qu’au seul « pris sur le vif » comme témoigne « Docteur Peyo et Mister Hassen » – un reportage sur un cheval et son propriétaire qui interviennent en soins palliatif à Calais pour aider les personnes en fin de vie – multi-primé en 2021 : Istanbul Photo Award, d’un Pictures of the Year International Award, d’un World Press Photo, du Visa d’Or Magazine et du premier prix aux transphotographique de Lille

Le photographe collabore régulièrement avec de nombreux magazines et journaux Le Figaro Magazine, Le Pèlerin, Répubblica, Aftenposten, L’Equipe Magazine, Le Parisien Week-End, Zadig, Guardian, L’Obs…