Jean-Louis Garnell

C’est à la suite de la visite de la collection Pinault à l’ancienne Bourse du commerce où tant d’argent a été englouti dans la rénovation et l’achat des pièces présentées (dont la copie de l’Enlèvement des Sabines réalisée en cire et vouée à la fonte), que s’est formalisé le désir de réaliser la série des pièces Zéro euro.
Dans le passé, Jean-Louis Garnell a réalisé plusieurs séries avec des choses trouvées : notamment ses Compositions photographiées de résidus ramassés en chemin (2009), et les Murs, installation murale qui réunit une collection d’éléments (2013)… Mais dans ce nouvel ensemble, la logique d’un coût de revient nul pour leur production est poussée à l’extrême.

Pour cette exposition, l’artiste rassemble une sélection de pièces réalisées avec des choses trouvées, en droit romain Res derelictae. Exposées au Musée départemental Arles antique, elles entrent en résonance avec les collections qui sont souvent elles aussi constituées de pièces trouvées lors des campagnes de fouilles, et ce dans divers états allant du fragment abîmé à la totalité préservée.

Ces pièces, toutes inédites, constituent une sorte d’archéologie improbable de l’aujourd’hui, elles répondent à l’exigence -et la nécessité- contemporaine de faire avec le minimum, sans oublier le poétique qui a imprégné leur réalisation.