Septembre, 2024

Jean-François Spricigo

sam07sep(sep 7)12 h 00 minsam09nov(nov 9)19 h 00 minJean-François SpricigoLe vent se lèveGalerie Camera Obscura, 268 Boulevard Raspail 75014 Paris

Détail de l'événement

Ce récit ne constitue ni une série ni un concept
nulle pensée même
à l’exception de la fleur du même nom, prolonger l’effloraison des sens
la Vie ne s’exprime pas en série, tout est neuf, inlassablement
pas davantage de démarche, mais des marches
sous la pluie, le vent, le soleil, bordées de l’infini du ciel
ainsi pressentir l’infini en soi
s’envisager sans plus dévisager, chacun, ensemble
conquête à l’acuité fragile
l’issue sera la chute
mais je ne tombe pas
le vertige des gouffres est celui des révélations.

Jean-François Spricigo poursuit sa quête de vent, de nuit, de souffles animaux et humains mêlés.
Quête instinctive et sensuelle. Travail photographique centré sur la nature, les animaux, sur le lien qui nous unit à la part sauvage de ce monde que nous traitons si mal, qui s’étiole et s’abîme irrémédiablement sous nos yeux.
Ode à la complicité désirée, retrouvée, entre tous les éléments et les êtres qui composent le monde dont nous sommes partie.

Lauréat du programme de commandes artistiques Mondes nouveaux, créé par le ministère de la Culture, Jean-François Spricigo a pu travailler à Mayotte, sur l’île de la Réunion, en Guyane, territoires où la nature conserve, malgré la dégradation dont elle n’est pas exempte, une forme d’exubérance propice à nous faire sentir la très ancienne osmose entre les êtres et leur milieu.
Des résidences d’artiste en Corse, dans les Pyrénées et, à l’invitation du Conservatoire du littoral, en Normandie, ont été une ouverture vers des lieux très différents, mais pareillement habités de vent et de lumière.

Les rencontres sont plus mystérieuses lorsque le soir tombe et les chemins animaux peuplent la nuit d’une carte cachée, superposée et distincte de nos routes.
Le vent nocturne dans les arbres, comme la contemplation du ciel étoilé est certainement l’expérience ultime pour éprouver que, fragiles, nous habitons le monde et la profondeur du temps.
C’est vers l’écoute de cette vie secrète, son murmure, que la photographie de Jean-François Spricigo doucement nous guide.

À 45 ans Jean-François Spricigo a déjà une œuvre bien fournie, reflet de sa soif de création. Encouragé notamment par Antoine d’Agata et Anne Biroleau à ses débuts, repéré par Guy Jouaville qui l’expose à la Scène nationale du Parvis à Tarbes, en 2004, alors qu’il a 25 ans, Jean-François Spricigo va développer parallèlement photographie, écriture et films. Sa formation est aussi plurielle que ses intérêts. Né en 1979 à Tournai en Belgique, il suit les cours de photographie de l’Institut Saint Luc dans cette même ville, puis étudie le cinéma à l’INSAS (Bruxelles), avant d’entrer pour un an au Cours Florent à Paris où il pratique l’art dramatique. Toute sa carrière va être rythmée par des allers-retours entre ces disciplines, l’image fixe nourissant l’image animée et vice versa sans oublier sa passion pour les textes et la musique, lui qui aime citer Thoreau et Brel comme des « compagnons de vie » et donne à ses expositions des titres tels que « prélude », « notturno », « silenzio », « Sarabande »… En 2008, il rencontre Agathe Gaillard qui l’expose dans sa galerie et à Paris Photo. La même année, il est lauréat de la Fondation Belge de la Vocation ainsi que du Prix de l’Académie des Beaux-Arts Marc Ladreit de la Charrière avec sa série « anima ». Dans la Revue des Deux Mondes qui publie son portfolio Robert Delpire écrit : « Si l’animal n’est pas le thème unique de ses images, il est une constante dans sa quête de l’image juste, celle qui n’est pas faite pour décrire, pour illustrer un texte mais celle qui prouve un intérêt profond pour l’animal qui exprime une empathie, une émotion ». Ses photographies, entre poésie et rêve, sont parfois parcourues d’accidents, de traces et d’imperfections. Il les accepte, faisant du hasard une force. Il est exposé en France, en Belgique, en Espagne (où il passe une année comme lauréat à la Casa de Velasquez), à Los Angeles… En 2014, une grande exposition, »toujours l’aurore », est présentée au Centquatre-Paris dans le cadre du Mois de la Photo. Jean-François Spricigo y réunit des images noir et blanc, des tirages aux couleurs veloutées ainsi qu’un film dont le pianiste Alexandre Tharaud signe la musique. Artiste associé au Centquatre-Paris, il crée en 2018 « A l’infini nous rassembler » avec Anna Mouglalis, puis « si l’orage nous entend » avec une musique originale interprétée par Philippe Jaroussky en 2022. « à nos visages s’abandonner », sera donné dès 2024. Il a réalisé des clips pour Albin de la Simone, Dominique A et Jean-Louis Murat, des émissions pour France Culture, et continue de photographier des bribes de réel qui, mises ensemble, forment un univers vibrant et sensible qui lui ressemble. Il est représenté par la galerie Camera Obscura depuis 2016.

Dates

7 Septembre 2024 12 h 00 min - 9 Novembre 2024 19 h 00 min(GMT-11:00)

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