Mars, 2025

Jean Cazelles

jeu13mar(mar 13)12 h 00 minsam12avr(avr 12)18 h 00 minJean CazellesMigrations ArgentiquesLa Cour des Arts - Tulle, 2 Rue des Portes Chanac, 19000 Tulle

Détail de l'événement

Ayant tiré un trait définitif sur l’illustration, la documentation ou la captation décisive chère à Cartier-Bresson, puis-je dire que je suis encore photographe ?
Dans la préface de « Méprises & Faux-semblants », mon ami Jean-Claude Gautrand prédisant déjà cette interrogation, écrivait il y a dix ans : « La photographie de Jean Cazelles n’est pas un miroir du monde mais une image inventée quoique bien réelle. Elle est l’exemple même de la différence entre « voir » et « regarder »».

Lors de cette allusion à une oeuvre en voie d’édition, ne soulignait-il pas mon désir de prioriser les apparences ? Bien sûr que si ! Moins fortuites, mais dessins d’un cheminement prémédité, ces créations argentiques, fruit de surprenantes étrangetés, franchissent un nouveau pas vers une réalité hybride ; je parle de la co-production d’une image mentale et d’une image plastique, celle d’un monde où le virtuel est immanent au réel, générant ainsi ces écarts migratoires, migrations aviaires, électro-migrations…

Car il semble bien, pour clore avec la pensée de Marc Tamisier à propos de ces sur-réalités, qu’elles « révèlent quelque chose comme un schématisme mental qui nous habite, dont nous ne sommes même pas conscients, mais qui ordonne ce que nous tenons pour la réalité ». Et le philosophe de conclure : « Cette aventure vers le surréel est ici le moteur d’une poésie rebelle qui déjoue nos schémas impensés ». Partageons cette poétique des traces (et non des preuves) car selon René Char « seules les traces font rêver ».

Jean Cazelles

Né en 1948 au coeur du bassin industriel aveyronnais qu’il ne s’est jamais décidé à quitter, Jean Cazelles pratique en autodidacte le dessin et la « photo » dès l’age de neuf ans – il vient tout juste de gagner une merveille de jouet photographique dans une pochette surprise ! Après ses études parisiennes à l’Ecole Supérieure d’Arts Graphiques (ex- Académie Julian), il devient professeur d’Arts plastiques à Rodez. Sa prédilection pour la photographie le conduit naturellement à faire d’elle sa priorité dans son enseignement, comme dans toutes ses activités artistiques, au point de rêver un jour à la promouvoir sur ses terres et dans toute sa pluralité. C’est chose faite le 1er juin 1988 lorsqu’il déclare à la préfecture de son département, la constitution de l’association Photofolies12 ; le premier festival éponyme voit le jour dans la cité ruthénoise avec Raymond Depardon à l’affiche. Dès lors, les plus grands talents accèdent aux cimaises automnales aveyronnaises, lesquels exhortent à leur tour l’organisateur Jean Cazelles à donner un véritable élan à son travail d’auteur. Ce n’est qu’après l’obtention du Prix spécial du jury qui lui est décerné en 1995 par Agfa Noir & Blanc et Photographies Magazine, qu’il voit l’opportunité de jouer avec la polysémie de l’image et la sensualité de la matière pour transgresser plus encore le réel et son emprise récurrente. Une orientation décisive qu’il revendique aujourd’hui. Outre de nombreuses distinctions que lui a values son parcours au long cours, bien au-delà de ses aires d’investigation, Jean Cazelles a été distingué dans les ordres des Palmes Académiques et des Arts et des Lettres. En 2016, il reçoit le Prix Cabrol de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, pour son oeuvre photographique.

Dates

13 Mars 2025 12 h 00 min - 12 Avril 2025 18 h 00 min(GMT+00:00)

Get Directions