Isabel Perez del Pulgar

D’Isabel Pérez del Pulgar, d’origine andalouse qui vit dans le Finistère depuis de nombreuses années, on sait qu’elle est une figure énigmatique, déroutante et intense de la création internationale de l’art-vidéo, qu’elle est auteure, réalisatrice, monteuse, performeuse, manipulatrice et compositrice sonore, et que son œuvre, reconnaissable entre toutes, est diffusée dans tous les événements et festivals consacrés à l’art-vidéo que compte la planète : Serbie, Portugal, Grèce, Mexique, Cuba, Colombie, Allemagne, USA, Espagne, Autriche, Italie, France…

Or voilà qu’une bourse d’aide à la création du Ministère de la Culture doublée d’une résidence au Larvoratoire Photographique de Douarnenez lui ont permis de se saisir à bras le corps du médium photographique, quittant en partie l’image animée de ses films pour parcourir l’image fixe et entreprendre un travail de sape qu’elle a rapidement intitulé Reconsolidation, une expérience artistique inédite devenue exposition-dévoilement, quasi cathartique, faisant jonction entre son histoire personnelle et intime avec des histoires collectives tout aussi intimes.

Reconsolidation, est à l’évidence un prolongement politique de ce qui a été écrit ici et là sur son univers cinématographique : « une œuvre sobre, des songes erratiques et habités, métaphoriques ou non, âpres ou crus, empruntant souvent des chemins sombres, vertigineux, mettant en scène l’obscurité de l’âme humaine, n’hésitant pas à longer les contours de la mort, de la cruauté, de la perte ».

Nous sommes une fois encore, avec Isabel Pérez del Pulgar, en face d’un manifeste, d’une urgence, d’une effraction dans l’apparence des choses, du monde, qui bougent nos lignes de raison ou de déraison.