Idéal Blanc®

IDEAL BLANC ® n’est pas une exposition photo à proprement parler. C’est une installation.
Y interfèrent :
Un imperméable vinyle blanc dans une vitrine horizontale (une vitrine de musée, ou un reliquaire, ou le cercueil de Blanche Neige)
Des fausses perles dans un haricot chirurgical (confusion hôpital et vie intime)
Posée sur un socle, une pile de draps blancs d’hôpital (dans la tradition du ready-made, les draps se font sculpture)
Un drap blanc ancien, nouvellement brodé de mots (un trousseau de jeune fille revisité)
Un chemisier blanc avec une manche coupée (blanc hôpital, vêtement maladie)
Un cube photo en plexiglas posé sur un tabouret en formica blanc
Les photographies :
L’artiste a photographié au téléphone portable, les mouvements de femmes en blouse blanche, dans un hôpital. Les tirages deviennent les facettes du cube en plexiglas. Le spectateur peut manipuler le cube.
Une autre photo d’hôpital est tirée sur une grande affiche directement collée au mur.
Des scans de cinq photographies, des années 70 et 80 : mère et fille à la maternité, en bord de mer, le jour de la communion, portrait d’une jeune adulte, un groupe de blouses blanches. Juste à côté, quelques mots, énigmatiques. Ces scènes de vie, sélectionnées dans un album personnel, semblent presque trop lisses. Le curieux assemblage avec du texte invite le spectateur à (se) raconter une histoire.
Toutes les photos sont au format carré, certaines seront surlignées de blanc, notamment quelques visages ; Un acte qui s’accomplira en public le jour du vernissage.
L’artiste est active, le spectateur aussi (cube photo).
C’est une oeuvre participative, relationnelle.
Les tirages sont petits, l’affiche collée est très grande, aucune photo n’est encadrée.
Une atmosphère datée, vintage.

Existe un texte narratif.
Tant que faire se peut, l’auteure a souhaité l’écriture dépouillée, comme un compte rendu d’opération chirurgicale. Ce texte est-il incontournable ? Elle répond non. Elle invite le visiteur à se perdre en interrogations dans l’espace visuel, à tirer lui-même le fil de l’exposition.
IDEAL BLANC® donne suite longtemps après à La Chambre claire (1995). La première exposition personnelle de Christelle Richard-Dauphinot est déjà une installation avec meubles, objets, projection diapo, moniteur vidéo. Silence. Absence.
L’artiste reprend aujourd’hui cette quête fantomatique, amniotique.
Le blanc en est le leitmotiv.
La couleur de l’hôpital devient couleur du vide