Octobre, 2021

Hommage à Jean-Claude Palisse

sam16oct(oct 16)14 h 00 minven31déc(déc 31)19 h 00 minHommage à Jean-Claude PalisseGalerie Le Réverbère, 38 rue Burdeau 69001 Lyon

Détail de l'événement

En juillet 1980, dans la chaleur étouffante de Arles pour la semaine d’ouverture des Rencontres internationales de la photographie, nous rencontrions Jean-Claude Palisse, une allure soignée juste détachée ce qu’il faut. Il nous a montré ses photographies avec légèreté en accompagnant leur feuilletage méthodique de commentaires précis, d’un phrasé lent et méticuleusement articulé. L’instant décisif venait d’avoir lieu, nous ne le savions pas encore, le temps long de notre compagnonnage avait commencé. Ce dandy à l’humour incisif, à la révolte qui se consume au bout de chacune de ses cigarettes portait le romantisme British comme une intimité discrète. Sa vie et ses voyages nous ont parfois éloignés mais jamais séparés. Depuis qu’il était devenu belgo français – il avait parfois une pointe d’accent belge ! – nous cheminions de concert au fil de chacune de ses séries photographiques. Jean-Claude cultivait la lenteur, sa façon de mâcher le temps était une signature, la scène de ses tendances obsessionnelles trouvait sa place dans cette élongation. Paradoxe : il EST photographe, cet art de l’arrêt du temps et de la saisie d’un instantané mais, pour réaliser cela il lui fallait tanner ce temps, en quelque sorte l’user jusqu’à lui faire la peau, d’où son éloge de la lenteur. Son oeuvre dans ses processus est une mise à l’épreuve, il pousse la matière au bout, à l’orée de l’abstraction. Il cherche à faire rendre l’âme aux choses pour enfin y avoir accès, cela aussi rend obsessionnel. Derrière ses petites lunettes cerclées de métal, un regard souriant, lumineux, impertinent et vif et puis, lorsqu’il faut regarder de près pour de vrai, un geste, toujours le même, relève les verres juste au dessus des sourcils. Ils sont posés, là, soulignant le vide de l’absence. Je pourrais établir une liste de « je me souviens » concernant ces presque riens qui qualifient et dessinent le portrait kaléidoscopique de Jean-Claude fait de gestes, d’attitudes, d’habitudes, d’expressions, de codes qui le rendaient unique. Sa dernière série de photographies a pour titre Pandémonium. Il explorait là, littéralement, les lieux de l’enfer, bien sûr connaissant Jean-Claude son enfer était celui des glissements de notre système médiatico-politique. Pour autant, je n’arrive pas à ne pas établir un lien entre l’enfer de ta fin de vie et ce titre prémonitoire qui, dans la littérature, désigne la capitale imaginaire de l’enfer… À toi à jamais.

Jacques Damez

Dates

16 Octobre 2021 14 h 00 min - 31 Décembre 2021 19 h 00 min(GMT-11:00)

Galerie Le Réverbère

38 rue Burdeau 69001 LyonUne galerie en province. 300m2 sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. C'est le Réverbère, qu'anime un double regard aigu, exigeant et sans complaisance : celui de Catherine Dérioz et Jacques Damez, ses créateurs, dont, au fil des années, les qualités se sont faites vertus. Du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous en dehors de ces horaires

Galerie Le Réverbère

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