Septembre, 2022

Grégoire Korganow

ven09sep(sep 9)10 h 00 minsam10déc(déc 10)19 h 00 minGrégoire KorganowProche. Au-delà des murs, regards croisés sur la prisonMémorial National de la prison de Montluc, 4 rue Jeanne Hachette 69003 Lyon

Détail de l'événement

En février 2009, les prisons lyonnaises fermaient leurs portes. La maison d’arrêt de Montluc achevait alors son histoire d’établissement pénitentiaire, après environ 90 ans de service. L’État tournait à Montluc la page de la détention pour écrire celle de l’histoire et de la mémoire. En sauvegardant ces bâtiments vétustes de la démolition et en érigeant en ces murs le Mémorial National de la prison de Montluc, il ouvrait la voie du savoir et de la transmission en ce lieu. Haut lieu de la mémoire nationale, le Mémorial raconte le passé de cette prison et rend hommage aux près de 10 000 hommes, femmes, enfants internés dans son enceinte par l’occupant allemand en 1943-1944. Si l’histoire de la prison de Montluc s’arrête en 2009, celle des prisons se poursuit et, précisément pour Lyon, à la maison d’arrêt de Corbas. Le site, désormais accessible, interroge par sa typologie carcérale. Le Mémorial National de la prison de Montluc est aujourd’hui l’unique prison de France entièrement préservée et ouverte au public. C’est dans l’ancien quartier de détention des femmes, en fonctionnement jusqu’en 2009, que l’exposition PROCHE est présentée. Elle trouve ici un écho particulier, dans cet espace exceptionnellement ouvert pour l’occasion. Les oeuvres questionnent le lieu, son architecture, ses traces. Par cette installation, dans une aile cellulaire, Grégoire Korganow offre la possibilité d’appréhender l’évolution pénitentiaire par le prisme de l’art.

PROCHE est une étape d’un travail au long cours sur les prisons françaises et aborde cette fois la politique de l’enfermement en France par l’absence et le creux, sans jamais montrer la prison mais en mettant en regard ses réalités adjacentes, résiduelles, marginales. PROCHE est une tentative artistique, utopique, destinée à sortir les personnes détenues de leur isolement en s’intéressant aux zones de contact entre la Cité et la Prison, à ces corps intermédiaires, interstices ténus où se révèlent les liens fragiles entre les prisonniers et la société qui les enferme. Depuis 2016, Grégoire Korganow s’immerge dans les rêves de personnes détenues, collectés dans une correspondance épistolaire et dont les lectures par des anonymes sont filmées dans « Mon rêve familier ». Il photographie les « Périphéries » carcérales, espaces attenants à une vingtaine de nouveaux lieux d’enfermement en France. Il fait le portrait de proches de personnes détenues à Strasbourg, photographiés à la sortie des parloirs dans la série « L’instant d’après ». Le plasticien traite ces états distincts comme des matières disparates, composantes infimes et partielles d’une réalité complexe. PROCHE a pour ambition que lentement, collectivement, le portrait du prisonnier, invisible à l’image, s’esquisse et s’invente au fil de ses rêves, des empreintes que son absence génère sur d’autres que lui et des géographies que son isolement dessine dans le paysage.
– Mélanie Roger Directrice Libre champ, productrice de l’exposition

Légende : 300 mètres du Centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet. Périphéries, France 2019

Dates

9 Septembre 2022 10 h 00 min - 10 Décembre 2022 19 h 00 min(GMT-11:00)

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