Gérard Rancinan & Caroline Gaudriault

À l’invitation de la Fondation Le Corbusier, l’artiste-photographe Gérard Rancinan et l’auteure Caroline Gaudriault, dans leur travail de correspondance entre la photographie et l’écriture s’engagent dans un dialogue en résonance avec la Maison La Roche, oeuvre iconique de Le Corbusier et Pierre Jeanneret.

Habitués à circonscrire les symboles de notre société, Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault s’attachent aujourd’hui à ce lieu emblématique, dont l’essentialisme porte toute la signature de Le Corbusier, l’homme visionnaire et humaniste.

De cette maison, ils retiennent l’idée du minimalisme de la matière comme première à toute vision d’un monde. C’est en suivant cette réflexion qu’ils se sont lancés dans une création in situ, travaillant le sujet autant que la forme, avec la conscience de surprendre à nouveau.

Gérard Rancinan aime l’idée d’être là où on ne l’attend pas. C’est une « variation photographique de 45 pièces de fer » qu’il propose dans un cheminement défini. Il est parti de la matière brute, pauvre, rugueuse pour raconter l’humanité des objets.
« Les matériaux s’assemblent comme un langage, ils forment des signes, évoquent la marche de l’Homme, ses désirs, son génie, ses drames, les traces de leur passage et la naissance de toute création. Tous les Hommes cherchent à ajouter quelque chose au monde. C’est bien ce que j’ai voulu dire à travers ces photographies de natures mortes» souligne Gérard Rancinan.

L’artiste qui présente des photographies inédites, se situe dans une démarche expérimentale où pour la première fois, il abandonne la mise en scène pour tourner autour d’une seule matière, comme d’une obsession. Si le photographe opte pour une nouvelle forme, c’est toujours un regard sur l’Homme dont il est question, avec une force nouvelle.

C’est cette même idée de poursuite obsédante d’une vision que l’on retrouve dans les écrits de Caroline Gaudriault, tout au long du parcours scénographique. Elle a choisi l’acier comme support d’écriture et l’absolu comme thème de réflexion. Des tentatives de réponse font écho à des questionnements qui jalonnent l’exposition.

« Derrière chaque esprit visionnaire se cache une poursuite d’absolu. Ce qui m’intéresse, c’est ce que cela implique : l’abnégation, la confrontation avec soi-même, la recherche de l’essentiel, voire la folie ? Le minimalisme de la pensée devient une métaphore de la matière brute», précise l’auteure.

Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault livrent un très étonnant voyage, plein d’émotion et de profondeur dans un lieu au coeur de l’oeuvre de Le Corbusier, dont on ne se lasse pas d’apprécier l’intemporelle modernité.