Mars, 2023

Géraldine Lay

jeu30mar(mar 30)14 h 00 minmar23mai(mai 23)19 h 00 minGéraldine LayFar EastGalerie Madé, 30 rue Mazarine 75006 Paris

Détail de l'événement

Anne Cornu à propos de Géraldine Lay

Diplômée de l’Ecole Nationale de photographie en 1997, Géraldine Lay vit et travaille à Arles où elle est éditrice chez Acte Sud. En 2016, l’Institut français et la ville de Lyon lui allouent une bourse de résidence au Japon. Géraldine y crée une série qui constitue une nouvelle étape dans ses explorations des espaces urbains et dans la mise en question de l’humanité citadine, une série construite de façon instinctive au hasard des rencontres. L’artiste fera quatre séjours au Japon. Lors du premier voyage, elle photographie peu et ne comprend qu’à son retour en regardant les planches contacts ce que le Japon a d’étrange et d’insaisissable. Elle repart pour trois séjours de trois semaines en trois ans sans que l’étrangeté du pays disparaisse. Comme Nicolas Bouvier dans les « Chroniques japonaises », Géraldine Lay constate qu’ « autrefois comme aujourd’hui, les gens de ce pays vivaient secrètement. » Les individus photographiés semblent enchevêtrés dans les mailles d’un décor.

L’artiste appréhende tout d’abord mentalement les territoires qu’elle a choisis avant de les photographier. Elle en éprouve la lumière, l’atmosphère… Imprégnation plus que repérage, elle instille une intimité au cœur de l’anonymat. Au fil de ses déplacements à pied – elle marche beaucoup – elle saisit des vies dans le mystère de leur existence quotidienne. Un regard, une expression, un objet abandonné, des contrastes, des ombres portées, des bâtiments plus ou moins abandonnés, plus ou moins graffités, des êtres en mouvements ou occupés à une pensée intérieure… les photographies de la série font voyager le spectateur dans un Japon violemment réel et pourtant insaisissable.

Géraldine Lay s’arrête dans les lieux en marge, dans les villes de moyenne importance aux alentours d’Osaka, de Kyoto, de Nagoya, de Kanazawa ainsi que dans les préfectures du Kansaï et du Chubu. Elle accepte de confronter son imaginaire à celui d’un peuple qui s’est construit sur une nature dangereuse et qui, sous les influences du shinto et du bouddhisme, a intégré les fantômes, les métamorphoses et les esprits dans son quotidien. Géraldine Lay ne cherche ni à comprendre, ni à expliquer. Elle aime les étonnements et se trouve enrichie en faisant l’expérience de l’étrangeté.

A l’heure d’une universalité standardisée, les photographies de Géraldine Lay réaffirment tout à la fois la permanence des individualités singulières et la résistance des identités collectives.

Photo : Kyoto II, Japon 2017 © Géraldine Lay

Dates

30 Mars 2023 14 h 00 min - 23 Mai 2023 19 h 00 min(GMT-11:00)

Galerie Madé

Get Directions