Décembre, 2023

Geoffroy Mathieu & Bertrand Stofleth

sam09déc(déc 9)14 h 00 min2024mar27fev(fev 27)18 h 00 minGeoffroy Mathieu & Bertrand StoflethPaysages UsagésCentre Photographique Marseille, 74 rue de la Joliette 13002 Marseille

Détail de l'événement

Dix année d’observation photographique et collaborative des paysages de la métropole marseillaise depuis le sentier de grande randonnée GR2013.

Cette exposition propose de découvrir un suivi photographique collaboratif réalisé pendant dix ans sur le territoire métropolitain marseillais, à travers des installations photographiques, un diaporama, un documentaire captant les récits des « adoptants » des points de vue, le site internet du projet et ses archives, et des interviews filmées d’auteur.e.s et penseur.e.s invités à commenter les images : Paul-Hervé Laveissière (urbaniste), Baptiste Lanaspeze (éditeur), René Borruey (architecte et historien), Frédérique Mocquet (architecte et historienne), Sarah Vanuxem (juriste), Matthieu Dupperex (philosophe), Véronique Mure (botaniste), Sabine Barles (urbaniste), Michel Lussault (géographe), Pascal Beausse (commissaire).

Paysages Usagés est une commande publique du ministère de la Culture et de la Communication – Centre national des arts plastiques (Cnap), co-production Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture. L’exposition présentée au Centre Photographique Marseille du 09 décembre 2023 au 24 février 2024 est co-produite avec le festival Photo Marseille 2023.

Paysages usagés, Observatoire Photographique du Paysage depuis le GR 2013 a été créé à l’initiative de Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth en 2012, à l’occasion de Marseille Provence, Capitale Européenne de la Culture. Projet photographique collaboratif incluant artistes, marcheurs, habitants et chercheurs, Paysages Usagés documente un territoire métropolitain en construction, soumis aux pressions anthropiques qui façonnent nos paysages : les apports et les retraits de matière, les transformations, mutations ou latences liés à l’aménagement, à la protection ou à l’abandon des espaces et des milieux.
Les 100 photographies sont réalisées le long des 365 km du sentier métropolitain GR2013 en intégrant son tracé par un trait blanc qui parcourt l’image et qui s’efface année après année. Pendant 10 ans, chaque année, les artistes ont rephotographié à l’identique 30 points de vue et ont confié les 70 autres à des Adoptant·e·s qui ont assuré les reconductions de leurs points de vue.
Les séries diachroniques obtenues sont à considérer comme un agencement de moments qui s’inscrivent dans l’épaisseur des époques et des lieux. Chaque image prise séparément est l’occasion de ralentir pour un instant la course du temps et de s’attarder sur les micro-changements qui révèlent les dynamiques du monde. La série photographique peut au-delà de l’illustration inscrire l’image comme outil critique. Car c’est ainsi que la photographie est considérée, comme un art éminemment politique, qui permet de mettre en débat et en discussion avec les spectateurs nos rapports au monde ; une invitation à la réflexion sur des paysages qui semblent tout à la fois « s’enruiner » sous les effets du capitalocène, et se réinventer par la poésie des usages.
« À l’heure de ce premier bilan, nous avons travaillé cette matière brute en pensant y retrouver ce que nous y projetions. Mais nous n’imaginions pas à quel point depuis 2012, nos regards étaient changés par l’état du monde et à quel point les humanités écologiques avaient bouleversé nos perceptions et analyses des dynamiques paysagères mises en lumière par les séries. Il nous a alors paru indispensable de le soumettre aux commentaires, en premier lieu des adoptant.e.s qui nous ont accompagné.e.s mais aussi, pour cette exposition et cette édition, à ces personnalités qui par leurs écrits, leurs actions et leurs engagements ont accompagné les métamorphoses de nos regards sur le monde ».

1 Les Humanités écologiques constituent un champ interdisciplinaire émergeant dans les sphères de la recherche et de l’enseignement. Ces travaux visent à repenser les rapports entre l’être humain et son environnement, entre « nature » et « culture », en construisant une nouvelle éthique de la connectivité.

Geoffroy Mathieu
Geoffroy Mathieu, photographe diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, vit et travaille à Marseille. Ses travaux interrogent la manière dont les questions écologiques et politiques se concrétisent dans le paysage. À travers des protocoles de parcours ou d’immersion, seul, en binôme ou encore au sein de collectifs, il documente des territoires en mutation et des zones intermédiaires. Qu’elles émanent de commandes de collectivités territoriales ou d’institutions culturelles, de résidences ou d’initiatives personnelles, ses séries sont menées comme des enquêtes poétiques. Les rencontres avec le réel qui font advenir les images sont nourries d’une préparation documentaire rigoureuse. En utilisant la mobilité de la photographie, à la fois document et fiction, il construit des récits situés. Il montre ses travaux sous forme d’éditions (Actes Sud, Poursuite, Filigranes, Zoème, Wildproject, Building Books), d’expositions personnelles ou collectives, ou plus récemment de performances marchées. En 2021, il publie La mauvaise réputation (Zoème), à propos du ruisseau des Aygalades à Marseille. Il produit en 2021 pour les Regards du Grand Paris #4 (Ateliers Médicis et CNAP) une série sur le glanage urbain : L’or des ruines. En 2022, il conçoit une série sur l’errance canine pour la commande publique de la BNF « Radioscopie de la France » : Royal Bourbon, histoires de chiens à La Réunion. Il est co-auteur avec Jordi Ballesta du livre Anti Installation, publié en 2023 aux éditions Building Books.

Bertrand Stofleth
Né en 1978, Bertrand Stofleth est artiste et photographe. Sa pratique de la photographie
explore les codes du style documentaire en faisant se croiser recherches plastiques, collaborations et écritures. Il arpente les territoires en questionnant leurs conditions contemporaines d’habitations et interroge les paysages dans leurs usages et leurs représentations afin de faire émerger de nouveaux récits. Il documente les lieux inter-médiaires : rives d’un fleuve (Rhodanie), chemins de randonnée (Paysages Usagés en collaboration avec Geoffroy Mathieu), abords de métropoles (Transplantations et Déplacements). Depuis plusieurs années, son intérêt se porte également sur les infrastructures de la modernité (Aéropolis et La Vallée en collaboration avec Nicolas Giraud) et depuis 2018, sur les changements liés aux enjeux climatiques et sociaux : dans les Alpes (Recoller la montagne), dans la région Grand Est (Hyperlendemains) ou sur le littoral de la façade atlantique (Atlantides). Il a exposé et publié plusieurs ouvrages de ses travaux (éditions Actes Sud, Wild Project, Building Books, Spector Books…). Il enseigne la photographie en écoles d’art et à l’université (ENSP Versailles, UJM Saint-Etienne, ECAL Lausanne, …). Son travail est présent dans les collections publiques (CNAP, BNF, FRAC…) et dans des collections privées en France comme à l’étranger.

Dates

9 Décembre 2023 14 h 00 min - 27 Février 2024 18 h 00 min(GMT-11:00)

Centre Photographique Marseille

74 rue de la Joliette 13002 MarseilleOuvert du mercredi au samedi de 14h à 18h

Centre Photographique Marseille

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