Franky Verdickt

Taïwan est un territoire indépendant doté d’une économie dynamique et d’institutions démocratiques solides. Toutefois, cet état insulaire reste isolé sur le plan international.
Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, la Chine considère Taïwan comme une de ses provinces et s’oppose à tout contact officiel entre la capitale Taipei et les gouvernements étrangers en vertu de son principe d’“une seule Chine”. Elle a ainsi menacé d’utiliser la force militaire en réponse à toute déclaration officielle d’indépendance.
Cruciale tant pour la Chine que les Etats-Unis, la situation géographique de Taïwan fait l’objet d’une lutte de pouvoir par procuration.
Le projet de Franky Verdickt aborde toute l’ambiguïté et la complexité du Taïwan contemporain, qui, d’un certain point de vue, peut être considéré comme le “point faible” de la Chine : aussi petit que puisse être cet état, sa démocratie fonctionnelle est une épine dans le pied des dirigeants chinois.
Avec subtilité, le photographe témoigne autant de la lutte d’une nouvelle génération pour une réelle identité taïwanaise, que des actions d’intimidation et de propagande chinoises pour saper ce désir d’autodétermination.
Cette exposition est présentée dans le cadre du festival de cinéma de Rennes Métropole Travelling, qui donne cette année un éclairage particulier à la production cinématographique taïwanaise (20-27 février).

Franky Verdickt est né en 1971 en Belgique. Il vit et travaille depuis Bruxelles, en tant que photographe de reportage et portraitiste pour la presse belge et internationale (Die Zeit, Knack, Financial Dagblad…). Tout au long de sa carrière, Franky Verdickt a développé un grand intérêt pour les sujets géopolitiques. Ses travaux personnels ont été exposés et récompensés dans le monde entier. En 2007, il termine son master à l’Ecole Supérieure des Arts de Saint-Luc avec le projet Fantasma, focalisé sur le territoire autonome de Transnistrie, une région située entre l’Ukraine et la Moldavie, mais contrôlée par la Russie, alors qu’officiellement moldave. S’ensuit une fascination pour la Chine et sa mutation récente ; ce pays qui, en quelques décennies, a basculé d’une société rurale à une économie mondiale majeure. Grand observateur des enjeux impliquant les grandes puissances, Franky Verdickt s’intéresse dès lors naturellement à la situation de Taïwan. Ainsi, By force if necessary [Par la force si nécessaire] est un projet au long court, qui aborde autant la tension quotidienne pesant sur la population taïwanaise que la solitude diplomatique des dirigeants. Avec des images d’une singularité et d’une profondeur qui lui sont propres, le photographe témoigne d’un territoire en proie à un potentiel conflit mondial.