Novembre, 2022

Du vent dans les pins

jeu17nov(nov 17)11 h 00 minven23déc(déc 23)19 h 00 minDu vent dans les pinsFabienne Percheron & Bruno LabarbèreL'Angle Photographie, 6 Rue des Citronniers, 64700 Hendaye

Détail de l'événement

Exposition collective des photographes Fabienne Percheron : « Le murmure du vent », et Bruno Labarbère : « Agur, Chiberta ».

À travers les regards distincts des deux artistes photographes Fabienne Percheron et Bruno Labarbère, la nouvelle exposition de L’ANGLE présente une balade poétique qui nous plonge tous les sens en éveil, dans le vent marin, en communion avec les arbres qui en sont les interprètes les plus tangibles.
Du vent dans les pins est un hommage au vent et aux arbres de la côte qui l’écoutent, et qui nous parlent enfin de la mer, comme des univers lointains, mais aussi du danger du feu plus que jamais présent, et ainsi de la vie qui est belle et fragile et dont il faut naturellement prendre soin.
Au-delà de nous faire apprécier la beauté de ces images par leur contemplation, l’exposition nous donne à sa sortie, l’envie d’aller écouter ce que les pins ont à nous raconter de leur dialogue avec le vent…


Le murmure du vent, par Fabienne Percheron

« C’est la chose, sans être la chose ; une image résumée dans le miroir de l’esprit et quand même identique avec l’objet » – Goethe
La série Le murmure du vent est une invitation à une balade poétique autour du pin des Landes et de son environnement naturel maritime.
Comme par alchimie, la matière des tirages argentiques s’est vue transformée par le mordançage, ouvrant ainsi des chemins vers un autre monde et invitant le spectateur à faire un pas de côté, pour un voyage vers une rêverie sensible.

Agur Chiberta ! Par Bruno Labarbère

Au Pays Basque français (Euskadi), Anglet est coincée entre ses deux célèbres voisines Bayonne et Biarritz. Dans cette ville plus connue pour ses compétitions de surf et sa plage de 4 km de long, la forêt occupe 10 % du territoire. Ou plutôt « occupait ». La plus grande était Chiberta. Plantée au milieu du 19e siècle à la demande de Napoléon III, ses pins faisaient face à l’Océan, à quelques mètres de là, dansant au rythme du large. Comme beaucoup d’Angloys, nombre de mes souvenirs d’enfance sont liés à cette pinède : ses sentiers sablonneux, ses arbres se balançant au vent, le chant des pics verts et des coucous, ses haies de genévriers et ses parterres de fougères, ses randonneurs à vélo, à cheval, à pied, ses coureurs du dimanche et ses sportifs acharnés. J’y promenais mon chien avec mon père. J’y accompagnais (parfois) ma mère pour son footing. Quand j’étais enfant, mes parents me faisaient croire qu’ils avaient acheté la forêt pour moi et que, une fois grand, je devrai la protéger de ceux qui voudraient la raser pour en faire des golfs ou la bétonner. Mais ça, c’était avant. Alors que Chiberta allait bientôt atteindre son deux-centième anniversaire, elle a soudain disparu. C’était un jeudi, le 30 juillet 2020, au coucher du soleil. Engloutie par un incendie criminel. J’ai eu la chance de voir Chiberta intacte une dernière fois quelques heures à peine avant le drame. Après les longs mois du premier confinement, j’étais descendu voir ma famille dans le Sud-Ouest, pour deux semaines de mise au vert, au grand air. C’est dans le train du retour pour Paris que j’ai appris la triste nouvelle. Puis deux autres confinements se sont succédés et je n’ai finalement pu redescendre à Chiberta qu’en juin 2021. Presque un an s’était écoulé depuis la catastrophe mais le vide laissé par l’incendie continuait à marquer autant le paysage que les coeurs. Pour contenir les tempêtes venues de l’Atlantique, seuls quelques arbres éparpillés, solitaires, demeurent. Les coucous ne chantent plus et les pics sont partis tapoter ailleurs. Les biches, autrefois croisées furtivement, ont été remplacées par la valse des bulldozers et des camions occupés à déblayer et nettoyer ce qu’il reste de la forêt : des troncs calcinés, du sable noirci, des racines sans vie. Tout à fait une autre, Chiberta ne sera plus jamais la même. On ne se promène plus sur le sentier qui longeait la forêt : on y marche lentement, en se recueillant, ravalant sa tristesse et sa colère, jusqu’à atteindre la plage où les embruns piquants et salés, de gré ou de force, vous redonneront le sourire en vous rappelant que la vie continue. Quelque part, j’ai été heureux de revoir Chiberta, dénudée, une dernière fois, pour lui faire mes adieux. « Agur Chiberta ! », comme le diraient les Basques. Maintenant, laissons la biodiversité reprendre ses droits… et veillons à ce que ni les promoteurs immobiliers ni les politiques ne se montrent trop gourmands.

Dates

17 Novembre 2022 11 h 00 min - 23 Décembre 2022 19 h 00 min(GMT-11:00)

L'Angle Photographie

6 Rue des Citronniers, 64700 HendayeOuverture du jeudi au samedi : 11h/13h – 15h/19h et le dimanche : 11h/13h et sur rendez-vous

L'Angle Photographie

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