Denis Lebioda

« Désertés en cette morte saison, les lieux avaient le charme des coulisses de théâtre où les régisseurs remisent les décors »
Sylvain Tesson – Les chemins noirs

Une promenade photographique …
Depuis plusieurs années, Denis Lebioda se plaît à documenter le territoire des Hautes-Alpes. Son regard se porte de préférence sur les hommes et les femmes qui y vivent et en vivent. Mais il ne parvient jamais à les dissocier des paysages, des villages, des éléments de patrimoine humains et naturels qui en constituent la richesse.
Quand il se promène, le photographe estime nécessaire de se faire accompagner par son fidèle appareil photo. Même s’il ne l’utilise pas toujours, il se dit que ça ne peut pas faire de mal à un boîtier de prendre l’air. Surtout le bon air de la montagne! Un photographe, un appareil photo, et une destination-sujet de leur quête commune : les stations de ski.
Pour que 1a présentation soit compléta, précisons que le photographe apprécie tout particulièrement l’automne. Vous savez, cette saison d’entre-deux, pas vraiment réputée touristique. Celle que certains n’hésitent pas à affubler de l’infamant qualificatif de« morte saison». Quelle hérésie!

Photographier des stations de ski en automne ?
Vous allez surement vous demander si le photographe et son appareil photo ne seraient pas un peu devenus fous ? Qu’y a-t-il à voir et à photographier en parcourant ces lieux figés dans l’attente de leur raison d’être. Dans l’espoir de l’arrivée de la saison du blanc. Celle qui va arriver. Qui arrivera bientôt. Peut-être. Ou peut-être pas. Allez savoir, avec ce temps qui devient fou.
Le photographe a donc pris le parti de montrer l’envers de la carte postale. Avec lui, vous allez vous retrouver au coeur de territoires semblant désertés par les humains qui les ont pourtant imaginés, conçus et bâtis. Qui leur ont donné vie et les font vivre. Télésièges vides suspendus dans l’azur. Pylônes improbables plantés au milieu des alpages. Terrasses de restaurants possiblement fréquentées par quelques discrets animaux sauvages. Vitrines de magasins hébergeant des mannequins n’ayant personne à aguicher
Vous allez entamer une promenade photographique qui risque d’ébranler vos habitudes. De vous conduire au+delà des imageries alpines traditionnelles et commerciales aussi solidement ancrées dans les imaginaires que dans les brochures promotionnelles.