Damien Daufresne

« D’abord le corps. Non. D’abord le lieu. Non. D’abord les deux. »
S. Beckett – Cap au pire

Kontakt est un dialogue entre le travail commencé à Wuppertal avec le danseur Dominique Mercy en 2018, et celui déroulé depuis 2014 au Mexique en écho au livre « El Gallo d’oro » de Juan Rulfo, et celui qui se joue au quotidien dans l’atelier berlinois de Damien Daufresne.
Les dessins, films et photos qui composent cette exposition sont les échos de ces trois lieux, des contacts des corps, et des gestes qui inlassablement s’y déroulent.

« Seul »

Lorsque Damien Daufresne propose à Dominique Mercy de collaborer sur ce projet, il lui montre son travail – notamment les films et photographies réalisées autour des combats de coqs au Mexique, des dessins – mais surtout des images, des peintures, des photos, des oeuvres d’artistes et d’écrivains qui lui paressaient pouvoir être des points de départs de ce qu’il souhaitait qu’il exprime sur la scène; Giacometti, Beckett, Marey, Rodin, Goya, De Kooning entre autres.
Il était avant tout question d’incarnation, de présence.
Il lui demande de danser, pour lui, un solo extrait de la pièce Vollmond, pièce exigeante physiquement, qu’il n’avait pas dansé depuis longtemps.
Dominique Mercy est alors âgé de 68 ans, et inlassablement un magnifique danseur.
Une grande partie de ce que Damien Daufresne et Dominique Mercy ont fait ensemble à été de faire, refaire, s’arrêter, interrompre, refaire, s’arrêter, essayer encore : « Try again, fail again, fail better” (Samuel Beckett).
Damien Daufresne a filmé en super 8.

De cet échange, Damien Daufresne a d’abord tiré quelques dessins, puis des photos et suites de photos, et enfin 4 courts films. Une partie de ce travail à été montrée en 2020 à la Chapelle Saint Jacques, centre d’art contemporain de Saint Gaudens lors de son exposition “Mondfinsternis”.
Puis, ce travail a trouvé une autre forme dans le livre “Attraction”, paru en 2020 aux éditions Edizioni Origini. Un livre mêlant photos extraites de films, dessins et textes.
« Seul » présente à Toulouse l’aboutissement de ce travail, sous la forme d’un dispositif visuel et sonore qui plonge le spectateur au centre d’une arène, composée de trois écrans. Le montage s’écrit en suivant plusieurs formes, fugue, suite, canon.