Juin, 2023

Cycle en hommage à Carole Bellaïche

sam24jui(jui 24)10 h 00 mindim17sep(sep 17)18 h 00 minCycle en hommage à Carole BellaïcheLe règne animalMoulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé

Détail de l'événement

Née à Paris en 1964, c’est à l’âge de 13 ans que Carole Bellaïche commence à photographier, et très vite, ce sont des portraits de jeunes filles de son âge qui l’entourent. Elle les exposera à Aubenas en 1980. Montrant sa série de photos à Dominique Issermann à l’âge de 14 ans, celle-ci la pousse à continuer, et lui envoie ses premiers acteurs pour qu’elle fasse leur « book ». C’est là qu’elle commence à travailler. Elle a 17 ans.
Passionnée par le cinéma, elle trouve là ses modèles favoris, et décide, à 21 ans, d’entamer une grande série de portraits d’acteurs et cinéastes dans les Musées Parisiens. Cette série sera le corps de sa première exposition personnelle à la galerie Agathe Gaillard en 1989. Suivra un travail sur l’enfance exposée pendant le Mois de la Photo à Paris en 1992, et une autre lors du Mois de la Photo 1994 consacrée à ses portraits réalisés pour Les Cahiers du Cinéma – catalogue. En 1995, Alain Bergala est le commissaire d’Histoires de lumières à la Chambre Claire en 1995 qui présente un travail personnel sur des lieux et ambiances aux personnages fantômatiques. Pendant le Mois de la Photo à Paris de 1998, elle montre Les Amants, série de photos de couples nus en noir et blanc, un regard sur l’enlacement amoureux.
Ses expositions commencent à voyager un peu partout en France et en Europe – Prague, Kiev, Thessalonique …Tout en continuant un travail personnel, elle entre en agence de presse en 1998, et voit ses portraits largement diffusés dans la presse, notamment dans les Cahiers du Cinéma toujours mais aussi, le « Elle », et beaucoup d’autres magazines. Le Mois de la photo lui consacre, encore, en 2002 une grande exposition sur ses portraits de femmes célèbres et anonymes, appelée PORTRAIT, au Musée des Archives de Paris.
En 2007, c’est le Musée du Cinéma de Turin qui montre 140 de ses portraits reliés aux Cahiers du cinema -catalogue-. En 2013, elle réalise un premier film court avec Fanny Ardant. Sa dernière exposition à la galerie Sitdown à l’occasion de la sortie du livre Entre jeunes filles avec Alain Bergala, aux éditions Yellow Now, rassemble ses premières photos faites en 1978. Elle sort en 2019 un livre sur 25 ans de photos d’Isabelle Huppert aux éditions de la Martinière, et a fait en résidence pour Planche –contact 2019, un travail de portraits des maraichers du marché de Deauville. A l’été 2021, ses portraits d’Isabelle Huppert sont exposés au Festival de Vichy PORTRAITS. Son dernier travail sur le Balajo a commencé en hiver 2018: C’est comme si j’entrais dans un plateau de cinéma avec des personnages vivants. En Octobre 2021, sort son livre 25 Bd Beaumarchais sur l’appartement de son enfance jalonné par ses premières photos de 1977 à 1990, date d’un déménagement déchirant. Au printemps et à l’automne 2022, elle séjourne au Champ des Impossibles, invitée par Christine Ollier, et réalise des portraits des habitants du Perche ainsi que des portraits de lieux. La série est publiée dans un carnet accompagnée d’un entretien avec Fabien Ribery, dans la collection Les carnets du Champ des Impossibles aux Editions Filigranes.
Son dernier projet, Les Choses, inspiré d’un livre de Georges Perec, est un travail en cours.

1. PORTRAITS DU PERCHE, ENTRE NOBLESSE ET PUDEUR

Après Guillaume Zuili en 2019-21, Anne Rearick en 2020- 21, Carole Bellaïche a porté son regard sur la société percheronne en 2022. L’artiste est venue en résidence quelques mois en 2021/22 à la rencontre des habitants, ces personnes que l’on croise rarement aux bords des chemins car ils sont bien à l’abri dans leur ferme ou leur manoir d’un Perche tout en profondeur. Grâce à quelques-uns qui en ont convaincu d’autres, elle a pu croiser des personnes de toutes conditions qui à force de douceur et de sincérité, ont accepté d’ouvrir leur intimité à l’appareil de la portraitiste. C’est à travers une grande fresque d’une centaine d’images en noir et blanc parsemée de quelques couleurs, rythmée de quelques natures mortes et décors, qu’elle livre un ensemble de portraits à fleur de peau et d’humanité. L’exposition présente la série photographique au travers des projections et des fondus enchainés sur écrans. La scénographie conçue par Christine Ollier pour la grange cathédrale échappe au support photographie traditionnel et permet de voir le travail dans son intégrité et d’insuffler un souffle de vie à ces portraits empreints de fugacité. La photographe Carole Bellaïche est connue pour son style qui échappe aux archétypes du portrait car elle aime ce qui échappe au réel, prendre celui qui l’a regardé sur le vif, au détour de la conversation, adore le flou et même la surimpression… Pas plus qu’elle n’utilise un équipement sophistiqué pour capter la lumière. Elle s’appuie simplement sur celle du lieu et fait affleurer les personnages de la pénombre ambiante. Portraitiste du monde du cinéma, ses images ne sont pas celles du studio Harcourt, au contraire elle capte l’ineffable, ce presque rien, ces mains qui en disent plus long parfois que le visage, ces objets désuets qui parsèment les intérieurs, le sourire fugace et les yeux pénétrants qui racontent tant de la profondeur de l’être. Un carnet dans la collection du Champ des Impossibles aux éditions Filigranes vient de paraitre avec un entretien avec Fabien Ribery, critique photographique qui côtoie l’artiste depuis longtemps. Paroles secrètes et petites histoires jalonnent une vie de photographie et pimentent le récit .

2. LES ACTRICES DE CAROLE B.

En contrapposto, le cycle Bellaïche propose un aperçu de son travail sur le monde du cinéma en deux expositions.

J’ai voulu pour cette exposition montrer mes photos comme j’aurais pu montrer des films. J’ai photographié à l’âge de 16-17 ans les premières actrices et j’ai trouvé en elles, des complices de jeu avec qui j’ai continué depuis, à créer des images, à faire des photos, mais le plus souvent en ayant envie de les mettre dans un lieu, dans une ambiance, comme si ce plan-là, cette image-là, était le démarrage d’un film. Ma passion pour le cinéma il est vrai depuis toujours m’a beaucoup influencée dans ma recherche photographique. Les actrices et les acteurs, toujours prêts à jouer des rôles, à se déguiser, et parfois à retrouver leur vrai visage, sont mes modèles réguliers. Dans cette exposition j’ai choisi de montrer des images de mes tous débuts en 1985 avec Juliette Binoche et Julie Delpy, des expériences, des moments de jeu, des photos inédites jamais publiées, mais aussi des photos faites avec mes complices du moment Isabelle Carré, Jeanne Balibar, Fanny Ardant, Isabelle Huppert ces femmes merveilleuses avec qui je travaille au long cours.

3. LES METTEURS EN SCÈNE, CES GÉNIES DE L’IMAGE

J’ai aussi voulu montrer un extrait de mon travail pour les Cahiers du Cinéma avec lesquels j’ai collaboré une quinzaine d’années.
Grâce à cela, j’ai rencontré des cinéastes de génie. Au Moulin Blanchard je présente une quinzaine de cinéastes mythiques en extérieur , dans le verger.

4. LES CHOSES

Ce projet, démarré au printemps 2022, adaptation d’un livre de Georges Perec, est un travail en cours. De ce projet elle dit: J’ai toujours été très sensible aux écrits de Georges Perec, dans leurs obsessions, leur extravagance, et leur folie. Ce livre, « Les choses », dont je m’inspire à ma façon me permet de rassembler mes obsessions photographiques. Je n’ai pas fini mon travail mais déjà plusieurs thèmes ont été explorés, le rapport amoureux, l’obsession des lieux et des objets, et j’ai pu aussi enrichir ma série dans le Perche en parallèle avec mes portraits.

Photo : David Lynch, Carole Bellaïche

Dates

24 Juin 2023 10 h 00 min - 17 Septembre 2023 18 h 00 min(GMT-11:00)

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