Constance Landowski

PÉTILLANTE POÉTESSE DE L’IMAGE FIXE ET ANIMÉE, CONSTANCE LANDOWSKI NOUS OFFRE ICI SON PREMIER OPUS ISSU DE SON AMOUR POUR LA MODE ET LA NATURE. UN TALENT À SUIVRE…

« Les Exilés déambulaient dans la torpeur comme dans une carcasse vide. S’extirpant du corps froid et cinglant. Les poumons en vibration, ils se sentaient enfin libre. Libre de danser, libre de hurler, libre de vivre. Le sang dans leur veine était chaud et leur audace imparfaite hurlait insolente. Insolente face aux douleurs des souvenirs.

Insolence ébranlée.

L’incoercible liberté errait dans leur désordre émotionnel. Les âmes voletaient alors dans l’essence même de la solitude et leur corps, en apesanteur, flottaient au dessus des vivants.

Au dessus d’eux.

Eux.

Eux qui ont détruit leur âmes, glacé leur sang, eux qui ont meurtri leur chair, qui ont blâmé leur rêve et éteint leur coeur. Les responsables qu’ils écrasaient désormais de toute leur force, d’une ardeur extrême.

Reines. Rois.

Dans l’euphorie du crépuscule, le silence leur rendait la vie. Un silence criard. Eclatant.

Et sur le sol aride et chaud, le poids de leur atome s’embrasait à la terre, ils respiraient enfin. Contre les vents salés, les libérés restaient fixes et immobiles. Plus rien ne pouvait à présent les ébranler.

L’incandescente folie dans la lumière rougeâtre rendait leur corps forts et beaux.

Les décombres des souvenir les rendaient pitoyables, et eux, les dressaient Reines, Rois. Reines et Rois.

Pour toujours. » Constance Landowski