Chroniques de Verre

Née à Metz en 1984, Anaïs Boudot est diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie en 2010 et du Fresnoy – studio national d’art contemporain – en 2013. Anaïs Boudot poursuit un travail autour des processus d’apparition de l’image et de l’exploration des techniques photographiques. Par des allers-retours constants entre argentique et numérique, accusant ou amenuisant la frontière qui les distingue, elle cherche à interroger les moyens qui font la spécificité de ce medium.

En 2016, dans la continuité de l’exposition « Mouvements de Terrain » sous le commissariat de Michel Le Belhomme, elle rejoint la Galerie Binome. La même année, elle obtient le Grand Prix de la Samaritaine de la jeune photographie, présidé par Sarah Moon et Antoine Arnault, pour son œuvre photographique en noir et blanc empreinte de pictorialisme et de surréalisme, jouant des volumes architecturaux et de la lumière spécifique des lieux.

Après La Fondation des Treilles en 2014, elle poursuit ses recherches plastiques à travers d’autres résidences de création, notamment sur le territoire espagnol : membre de l’Académie de France à Madrid, la Casa de Velazquez, où elle développe la série La noche oscura (2016-2017), elle rejoint ensuite Bilbao Arte (2018-20).

Les premières œuvres sur plaque de verre sont présentées en 2017 à Unseen Amsterdam et Art Paris par la Galerie Binome. Début 2018, la Galerie lui dédie «La noche oscura», sa première exposition personnelle et rétrospective de la série, reprise l’été suivant à l’Abbaye de Boscherville sous le commissariat de Christine Ollier. Elle participe également à de nombreuses expositions collectives à travers la France et l’Espagne : « Senderos ciegos » (Photo Espana), « La amenaza invisible » (Madrid), «Viva Villa! » (Cité internationale des arts, Paris), « Itinérances 2017» (Académie des Beaux-arts de Paris et Saragosse), « Ex-situ » (Madrid). Présentée à Paris Photo 2018, « La noche oscura » a d’une part été sélectionnée sur le parcours Elle x Paris Photo, qui retrace sous l’impulsion du Ministère de la Culture et le commissariat de Fannie Escoulen l’histoire de la photographie à travers le prisme des femmes. Elle a d’autre part intégré le parcours et la prestigieuse collection JP Morgan.

En 2019, elle poursuit une résidence de création à Bilbao Arte et participe notamment aux expositions «Pareidolia, les lignes de la nature» au MUba à Tourcoing, « Espagne déshabitée » à l’Institut Français de Madrid et « Le Laboratoire de la nature » au Fresnoy. Son solo show « Ce qu’il reste des vagues » au Salon APPROCHE Paris 2019 inaugure deux nouvelles séries d’objets photographiques inspirées par la côte basque. Ces dernières œuvres rejoignent en 2020 les expositions « Au bout du plongeoir, le grand bain » et « Sans réserve » présentées à la Galerie Binome.

“ La photo­graphe sillonne des espaces et des géogra­phies défi­nis par leur complexité, pour mieux recons­truire des terri­toires qui seraient, à l’œil nu, inac­ces­sibles. Ce qu’elle convie à chaque instant est avant tout l’ex­pé­rience du regard qui doute, relance à ses franges, se prend les pieds dans le tapis de l’in­vi­sible, cet insai­sis­sable à quoi il faut, malgré tout, donner une forme, et donc une sorte de vérité.”

[extrait] Léa Bismuth, critique d’art et commis­saire d’ex­po­si­tion indé­pen­dante, Anaïs Boudot en son château intérieur, février 2017