Novembre, 2024
Cécile Genest
Détail de l'événement
Photo : © Cécile Genest, lauréate 2024, extrait de Roche Brune Pour sa troisième résidence de recherche et de création photographique, l’association Festival de l’image, organisatrice du festival annuel de photographie
Détail de l'événement
Photo : © Cécile Genest, lauréate 2024, extrait de Roche Brune
Pour sa troisième résidence de recherche et de création photographique, l’association Festival de l’image, organisatrice du festival annuel de photographie contemporaine Les Photographiques, au Mans et dans son agglomération, a eu le plaisir d’accueillir l’autrice nantaise Cécile Genest, désignée lauréate par un jury d’experts nationaux composé de Pascal Beausse (responsable de la collection photographique du Centre National des Arts Plastiques), de Françoise Bornstein (directrice de la galerie Sit Down, Paris) et d’Isabelle Tessier (directrice de l’artothèque de Vitré).
Faisant suite à Charles Delcourt (lauréat 2022) et à Israel Ariño (lauréat 2023), dont les travaux ont été jusqu’alors exposés au sein du Musée Jean-Claude Boulard – Carré Plantagenêt, Cécile Genest présente le résultat de ses recherches dans un nouveau cadre, celui du Centre des Expositions Paul-Courboulay, lieu bien connu des visiteurs du festival comme l’un des points principaux de sa programmation. Habitués à y proposer des expositions collectives, nous y présenterons ainsi pour la première fois un travail individuel.
Cette exposition devrait être réitérée, dans un autre lieu et avec une scénographie renouvelée, lors de l’édition 2025 des Photographiques (15 mars – 13 avril 2025)
Roche brune
« Ce qui parût d’abord être une fable, […] par la suite, s’est trouvé véritable »*.
Dans les débuts du XIXe siècle, on commence à admettre que des pierres en provenance de l’espace, tombent parfois sur la Terre, mais on n’en est pas certain. C’est l’astronome et physicien Jean-Baptiste Biot qui conclura brillamment que des objets nous proviennent bel et bien de l’espace, à la suite d’une enquête sur la chute de la météorite de l’Aigle** dans l’Orne, en 1803.
Quatre années plus tôt, « le 29 septembre 1799, vers trois heures du soir, un ouvrier qui battait du grain dans l’aire de la métairie du Pin, commune de Saint-Ouen-en-Champagne, vit tomber à ses pieds, après un violent coup de tonnerre, une pierre qu’il ne put ramasser immédiatement à cause de sa chaleur ; cette pierre, qui pesait 9 livres 7 onces, fut divisée et les morceaux distri- bués »***.
La météorite de Saint-Ouen, actuellement conservée au Musée Vert du Mans, ouvre la série « Roche brune », un travail photographique sur la richesse paysagère et géologique de la Sarthe. Menée cette année à l’occasion d’une résidence de recherche et de création dans le cadre des Photographiques au Mans, la série installe l’histoire dans le paysage. Réalisé à la chambre photographique, Roche brune est un conte mystérieux, avec une nature intemporelle comme toile de fond.
Dans ses travaux, Cécile Genest raconte l’histoire du vivant par le paysage, ses strates, son passé enfoui et son présent sauvage. Durant ces six semaines de résidence, elle s’intéresse aux milieux
naturels sarthois et à la formation de ce territoire situé à la frontière de deux entités géologiques : le massif armoricain et le bassin parisien.
Onirisme et réalisme s’entremêlent à travers une dizaine de sites photographiés, allant des espaces naturels sensibles du parc national Normandie-Maine aux bocages sarthois, des paysages de pierriers des Alpes Mancelles au bois de Changé. C’est aussi au lieu-dit même du Pin où la pierre chaude est tombée qu’elle construit une partie de son récit. Entre des photographies couleur grand format et celles en noir et blanc de dioramas du Muséum à la gomme bichromatée, Roche brune donne à voir la genèse des paysages sarthois, sur fond de mystère attaché à ce que l’on nommait jadis la pierre de foudre.
* Extrait de la lettre du citoyen Marais au citoyen Château, en date du 13 floréal an XI, après la chute de la météorite de l’Aigle. Annexe du rapport de J.-B. Biot « Relation d’un voyage fait dans le département de l’Orne, pour constater la réalité d’un météore observé à l’Aigle le 26 floréal an XI. Paris. 1803 ». BNF.
** Un fragment de la météorite de l’Aigle est actuellement conservée au Musée Vert du Mans.
*** Extrait d’une note sur les météorites, par M. Guillier, membre titulaire, Bulletin de la société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe, XXVIIIe tome de la collection, Le Mans, 1881. Archives départementales de la
Sarthe.
Dates
29 Novembre 2024 14 h 00 min - 29 Décembre 2024 18 h 30 min(GMT-11:00)
Lieu
Centre des expositions Paul Courboulay
Rue Paul Courboulay 72100 Le Mans