Benjamin Juhel

« Parce que le désir d’idéal est le début du désenchantement, il reste les rêves, le désir d’illusion, l’espérance et la volonté de créer, de voyager à travers nos mythes intérieurs. »

L’exposition « Où vont les rêves » est composée d’un ensemble d’images sélectionnées parmi les réalisations de Benjamin Juhel ces dernières années, et propose un regard cinématographique et contemplatif sur l’errance, l’amour, la solitude, la ville la nuit. Une composition méditative et narrative évoquant nos désirs et notre fragilité.

Toujours à distance et sous une forme poétique, cette série d’images de paysages californiens la nuit, rues vides et silencieuses, de personnages candides aux yeux fermés, soulève le désir de se transporter dans un ailleurs imaginé.
C’est en mouvement et avec la volonté d’écrire nos fictions intérieures, que ces images (réalisées entre Los Angeles, la côte californienne, en vol vers Londres, et dans des hôtels et châteaux de Bordeaux) se sont écrites.
Ces images sont au-delà du réel, elles dépassent ce qui existe pour proposer un regard théâtralisé et sacré. Elles sont parfois mise en scène alors que d’autres sont l’interprétation d’un instant.

Cet ensemble se construit comme une intime fiction, naviguant dans la lueur de clairs obscurs, de crépuscules, de nuances de noirs et de pénombres, où le temps long, la solitude, la lumière, les corps sensibles, se dessinent comme une trajectoire nocturne, un rêve, un désir d’illusion.

Benjamin Juhel interprète les fonctions ou images collectives des villes pour évoquer nos rapports aux représentations. Il invite à s’interroger en fabricant des situations et images poétiques où le temps de la nuit fait exister le silence et la solitude.

Il propose des photographies aux textures et lumières proche de la peinture et de la cinématographie. L’obscurité des images invite à la contemplation, à prendre le temps de découvrir ce qui est donné à voir, laissant le temps au regard de saisir les détails apparaissant lorsque notre oeil s’habitue aux nuances de noir.

Né en 1984 en Normandie. Vit à Bordeaux & Los Angeles.
Diplômé de l’École des Beaux-Arts en 2005, Benjamin Juhel développe depuis un travail en photographie et film.
En 2007 il dirige le workshop « Body, Space, Area » avec The Company Theater à Bombay. Ce temps de recherche en film, danse et création sonore ancrera son attachement au chorégraphique, et aux principes de rythme et perception. Questions qu’il développe les années suivantes en réalisant des performances « Live Cinema », films physiques et sensoriels évolutifs à chaque représentation. Les projets videodanse qu’il réalise en collaboration avec Thierry Mabon ( Silence ) et Anne-Charlotte Baranger ( Ark ) continuent d’inscrire cette sensibilité au geste et à l’espace architectural.
En 2015 il renoue avec son attrait pour le noir et la nuit avec « Les Abandons », série entre corps apaisés et ville silencieuse. Depuis il poursuit un ensemble de réalisations nourrissant à travers le noir le rapport au temps long et à la physicalité des images. Son travail a été diffusé dans de nombreux festivals et expositions à travers le monde. ( Londres, Milan, Paris, New York, Buenos Aires, Bordeaux, Tokyo… )
Il est le fondateur et directeur artistique des agences de création Maison Mouton Noir ( Paris – France ) et Outsiders ( Los Angeles – USA ). Il réalise avec ces entités des projets en images dans les domaines de l’Art & Design, de la musique, et du luxe. Ce travail est régulièrement publié dans la presse internationale ( Milk Decoration, Vogue Italia, AD Mexico, Hypebeast, Wallpaper… ) et certains films primés dans des festivals internationaux. ( Helsinki Awards Film festival, Los Angeles Independent Authors, Barcelona Indie Awards… )
Benjamin Juhel intervient régulièrement auprès d’écoles d’arts pour transmettre à travers des masterclass une vision singulière de la direction de création photographie et film, une pensée approfondie sur la fabrication des images.