A Long Day of a Certain Year

Li Lang vit et travaille à Chengdu (Sichuan, Chine) où il est né en 1969. Il débute sa carrière de photographe en 1990 et explore, à travers ses images, l’humanité et ses désirs.
Pour lui, la photographie sert de déclencheur d’un réveil d’un soi longtemps réprimé. Il s’inspire et inclut dans son travail l’expérience de vie des autres et crée une relation, intangible, entre les gens et la photographie, reflet de la relation entre modernité et photographie.
Li Lang a remporté le Punctum Award au festival de photographie de Lianzhou (Chine, 2019) ainsi que le prix spécial du jury, Lianzhou Foto Festival (2015). En 1998, il recevait la « médaille d’excellence Mother Jones » et le Prix pour le Fonds International Mother Jones pour la photographie documentaire (San Francisco). Ses œuvres sont collectionnées par de nombreuses institutions : San Francisco Museum of Modern Art (États-Unis), Shanghai Art Museum (Chine), Instituto Valenciano de Arte Moderno (Espagne), Guangdong Museum of Art (Chine), Luxelakes-A4 Art Museum (Chengdu, Chine), White Rabbit Gallery (Sydney, Australie). Il expose pour la première fois en France au Centre de la photographie de Mougins.
« Toute génération vit ainsi.
Une longue journée dans une vie est un temps défini, précis.
Ce n’est pas un moment qui se transforme, dans notre mémoire, en un autre de ces « hiers » anonymes qui se reproduisent à l’infini. Aujourd’hui et demain font également partie d’un « long jour dans une vie » et, à force d’être répétés, ils finiront par constituer notre vie entière.
Je suis monté à bord d’un train à grande vitesse ; j’ai parcouru 4600 kilomètres aller-retour, et j’ai photographié, à travers la fenêtre, à la manière d’un échantillonnage statistique, ce paysage à la fois familier et inconnu qu’est la Chine, en traversant les villes, les villages, la campagne, les collines, les plaines et les terres sauvages. En regardant par la fenêtre, hébété, les tableaux défilent, à contre-courant du train, puis disparaissent. J’ai soudain eu la sensation que l’avenir était devant moi, qu’il était incarné par le mouvement.
Sans cette conscience, l’avenir ne serait qu’une chose du passé. Paradoxalement, il me semble que le présent est inexistant. Ce n’est qu’en descendant du wagon
au terminus que je ressens l’instant présent et que je réalise la nécessité de revenir au point de départ.
Qu’est-ce que la réalité ? »
— Li Lang »