Mai, 2021

1981

jeu06mai(mai 6)10 h 00 minven25jui(jui 25)19 h 00 min1981Yan MorvanGalerie Thierry Marlat, 2, rue de jarente 75015 Paris

Détail de l'événement

Pour la deuxième fois, la Galerie Thierry Marlat consacre une exposition à l’oeuvre photographique du photoreporter Yan Morvan.
La présente exposition réunit une trentaine de tirages argentiques vintages de 1981 en noir et blanc et des tirages platines actuels.
L’exposition met en lumière la photographie vive et poétique d’un reporter hors norme.
En 1981, Yan Morvan a 27 ans. Il est un jeune photo-journaliste et travaille pour l’agence Sipa Press qui le missionne pour couvrir une année française riche en évènements politiques, sociaux et culturels.
40 après l’année historique que représente 1981, la photographie de Yan Morvan, extraite de son contexte journalistique, s’impose comme une photographie intense et empreinte d’un esthétisme propre à son auteur dont l’oeuvre photographique mérite exposition.

Yan Morvan : une esthétique du « border-line »
Tout au long de sa carrière de photoreporter, Yan Morvan a portraitisé ses contemporains et leurs batailles, non pas au coeur des conflits apparents que l’actualité s’attache à relayer, mais au coeur de leurs univers intrinsèques. Cet attachement aux usages communs, aux paysages locaux n’est pas sans rappeler le travail extraordinaire d’autres photographes documentaires, comme Robert Frank ou encore Walker Evans.
Qu’ils soient pris dans des conflits qui les dépassent ou livrés à leurs propres démons organiques, les visages et les silhouettes photographiés par Yan Morvan s’échappent de l’organisation politique ou territoriale qui cherche à s’imposer à eux. Sa photographie se consacre aux « à côtés », là où l’humain se livre parce qu’il sort du sens commun qu’on aimerait lui donner.
C’est cette esthétique du « border-line », celle de l’émergence historique de formes locales non planifiées, que semble pouvoir mettre en oeuvre l’image photographique du style documentaire de Yan Morvan, mieux que tout autre medium.
Peu de photographes ont réussi à se placer à cet endroit sensible.
Observateur inlassable des conditions matériels d’existence de ses contemporains, Yan Morvan est un portraitiste « sur le vif », une figure majeure de la photographie française contemporaine par sa portée humaniste et sa singularité artistique.

Yan Morvan : une photographie vernaculaire française ?
La photographie de Yan Morvan résulte d’une histoire collective qui cherche toujours son témoin objectif et véridique. Le photographe est féru d’histoire. Il adopte une posture finalement contemplative de sa propre époque, pour se placer au service de cette cause que représente la documentation objective, neutre. Ne serions-nous pas en présence d’un style vernaculaire, saisissant les visages et les corps des gens, célèbres ou anonymes, comme autant de figures icôniques qui peuplent l’imaginaire collectif et d’une certaine manière le gouvernent.
C’est dans une esthétique de l’expérience commune ou singulière, surtout non dirigée par une volonté organisée du sens à donner, que Yan Morvan construit son paysage vernaculaire uniquement gouverné par une réalité profondément humaine, profondément locale.

Yan Morvan : la question du portrait
Yan Morvan n’est pas prioritairement un portraitiste mais il a une pratique du portrait « sur le vif », en mouvement, dans les confrontations spontannées ou arrêtées, qui constitue bel et bien une variante française de la « street photography » américaine dont Robert Frank a été le chef de file.
Comme Walker Evans en 1930-1940 dans ses premiers reportages sociaux pour la Farm Security Administration, Yan Morvan a débuté sa carrière dans les années 70 par une photographie sociale qui cherche à archiver, comme un anthropologue, inlassablement, l’humain au coeur des bouleversements politiques, économiques, culturels et évidemment sociaux de son époque.

1981,

Durant la campagne présidentielle, sous la houlette de Jacques Ségalat, patron de l’agence Euro RSCG qui a fait toute la campagne publicitaire de François Mitterrand, la photographie s’impose comme le vecteur de communication moderne. Le portrait est travaillé, pour ne pas dire dressé, mais il est également saisi sur le vif par les photoreporters qui fournissent la matière première du procédé narratif. L’époque est ancrée dans une ère du sloggan et de l’image.
L’élection de François Mitterrand et la première année de septennat qui commence en mai 1981 signent la fin du conservatisme français et la fin d’une certaine forme de certitude conservatrice internationale. Elle porte l’espoir d’une société nouvelle, plus humaniste, résolument moderne, d’une refonte culturelle puissante, d’une pensée sociale effective et féconde. Le 10 mai 1981, un élan historique fraternel réunit à la Bastille comme sur la plupart des places des villes françaises tout un panel de genres, des générations clivées depuis 68, des cultures qui semblaient ne pas pouvoir être rassemblées. Du côté des opposants, c’est la stupéfaction voire l’incrédulité.
Le tournant que représente l’année 1981 avec l’abolition de la peine de mort, le remboursement de l’IVG, l’inauguration du TGV, la loi sur les nationalisations, l’instauration de l’ISF, la naissance des radios libres, … mérite un focus quarante ans après au moment où le monde se réorganise autour d’une pandémie et discute de ses orientations et de son avenir.
40 ans après le tournant historique de l’élection de François Mitterrand, les photographies de Yan Morvan réouvrent les consciences sur un événement historique d’importance internationale et contribuent à lui donner le juste poids nécessaire à sa (re-)connaissance.

 

Galerie ouverte uniquement sur rendez-vous.

Dates

6 Mai 2021 10 h 00 min - 25 Juin 2021 19 h 00 min(GMT-11:00)

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