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Partager Partager Le Champ des Impossibles.03, dont la thématique centrale est l’arbre, se déroule jusqu’au 12 juin 2022. Chaque jour, nous vous proposons le portrait d’un artiste du Parcours Art & Patrimoine en Perche .03 rédigé par Emmanuel Berck. Aujourd’hui, retrouvons Grégoire Eloy, photographe éclectique membre du collectif Tendance Floue et lauréat du Prix Niépce 2021. Grégoire Eloy © Olivier Steigel Né en 1971, Grégoire Eloy est devenu photographe professionnel en 2003, après une dizaine d’années dans l’économie et la finance. D’abord assistant du photojournaliste américain Stanley Greene (que l’on connaît pour son travail en immersion en Tchétchénie), il développe, à partir de 2003, un premier projet sur les « nouvelles frontières de l’Europe ». Il sillonne les routes des anciennes républiques de l’Est à la recherche de l’héritage soviétique, des Pays Baltes à la Roumanie, en passant par la Pologne et l’Ukraine. En 2006, « Les oubliés du pipeline » témoignent de la vie des habitants du Sud Caucase, contraints à l’exil par les conflits du Haut-Karabagh, d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie aux débuts des années 90, jamais résolus et oubliés par le reste du monde jusqu’à leur actualité récente. La Parcelle, 2021 © Grégoire Eloy – Tendance Floue A partir de 2010, il entame un nouveau cycle auprès de scientifiques de la matière – astrophysiciens, géologues, glaciologues, géophysiciens – d’où sortira une trilogie de livres consacrés à la matière noire, à la faille de Balmuccia (Italie) et au glacier d’Ossoue (Pyrénées), et réalisés dans le cadre de plusieurs résidences d’artiste. Depuis 2015, il s’intéresse à notre rapport à l’environnement et à la vie sauvage, à travers diverses résidences immersives (Guernesey, Géorgie, Perche), pour lesquelles il cherche à « épuiser un paysage par la photographie ». En 2016 il intègre le célèbre collectif « Tendance floue » et remporte, en 2021, le prestigieux « Prix Niépce – Gens d’images » pour l’ensemble de sa carrière. Immersion en forêt et expérimentation de nouvelles techniques photographiques La Parcelle, 2021 © Grégoire Eloy – Tendance Floue « Mon travail sur notre rapport à l’environnement a démarré lors d’un séjour dans une cabane en Haute-Loire organisée par mon ami Marc-Emmanuel Bervillé (un ancien galeriste qui vient de s’installer dans le Perche en tant que charpentier). Nous avons prolongé ce projet avec la construction d’une nouvelle cabane dans le Perche, située dans une petite parcelle de forêt. Les limites de la parcelle engagent à plus de créativité, à s’affranchir de la surface pour regarder en profondeur. Le rapport à la nature relève d’une mécanique proche de la religion, profondément intime ; c’est donc à chacun de faire sa propre expérience. En me reconnectant avec cette nature sauvage dans mon travail photographique, j’engage chacun à y réfléchir, sans prosélytisme. Le concept même de la cabane me paraît intéressant : si jadis elle permettait de se protéger du monde sauvage, elle devient aujourd’hui le moyen de reprendre contact avec la nature, de prendre de la distance avec la modernité ; une sorte de refuge mental qu’a si bien décrit l’écrivain américain Thoreau. ». Si Grégoire Eloy a installé quelques « pièges » photographiques pour traquer la vie sauvage dans la forêt, il a également développé une approche artistique originale qu’il avait initié en Géorgie : « Je réalise des photogrammes, de nuit, en déployant du papier photographique dans le paysage et dont l’exposition est provoquée par une photographie au flash. L’idée du photogramme est une invention de Man Ray, généralement utilisée en laboratoire et non en extérieur. J’ai aussi testé des tirages par contact (historiquement, la première technique de tirage photographique) en plaquant une tablette numérique sur du papier argentique, révélé ensuite de manière traditionnelle par de la chimie. Puis j’ai peaufiné la technique avec un écran d’ordinateur, plus fin. Le résultat apporte une profondeur et un modelé très originaux. Même si je viens du monde de l’argentique et me suis formé en laboratoire, depuis l’apparition du numérique j’ai toujours cherché à combiner les deux, plutôt qu’à m’arc-bouter sur l’analogique. » Une vingtaine de tirages, fruits de cette résidence au long court au Champ des Impossibles, sont exposés au Moulin Blanchard (Perche-en-Nocé), dans le cadre du Parcours Art et Patrimoine en Perche.03. « La première étape de la résidence a consisté à documenter la parcelle de forêt où est située la cabane, avec ses habitants, animaux ou végétaux. Dans un deuxième temps, j’ai couvert la construction de la cabane, tout en y participant, en représentant le bois sous toutes ses formes, de l’arbre à la scierie. Enfin, dans un troisième temps, nous prévoyons de faire vivre ce lieu en tant que projet artistique et de réflexion, en invitant d’autres créateurs à produire sur place ; je pense notamment à des musiciens, plasticiens, scientifiques ». Un carnet de résidence, « La Parcelle. Grégoire Eloy rencontre Marc-Emmanuel Bervillé », co-publié par les Éditions Filigranes et Art Culture & Co, relate dans le détail la démarche artistique des deux amis. Il est disponible, comme les 15 ouvrages de la collection, à la boutique du Moulin Blanchard et à la Pocket Galerie de Perche-en-Nocé. Plus d’information : www.lechampdesimpossibles.com INFORMATIONS PRATIQUES Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam07mai(mai 7)10 h 00 mindim12jui(jui 12)18 h 00 minLe Champ des ImpossiblesParcours Art et Patrimoine en Perche .03Moulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementL’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir Détail de l'événement L’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir de son épicentre le Moulin Blanchard et la commune de Perche-en-Nocé pour s’élargir à d’autres communes avoisinantes de la CDC Coeur de perche, St Cyr la Rosière et cour Maugis sur Huisne. La capitale du perche, Nogent-le-Rotrou ouvre pour la première fois quelques-uns de ses lieux secrets. D’une douzaine de lieux en 2019 à 14 en 2021, ce sont 17 sites, patrimoniaux pour la plupart qui ouvrent leurs portes pour cette 3ème édition. dans les villages, églises, belles demeures et galeries s’ouvrent au public les week-ends, tandis que des institutions comme l’ecomusée du perche et le parc naturel régional du perche seront ouvertes en semaine, permettant aux visiteurs de découvrir l’ensemble du parcours sur deux à trois jours. Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française, donnent à voir les travaux réalisés par les artistes en résidence et ceux d’autres auteur(e)s vivants sur ce territoire riche en créateurs. au total 32 artistes sont présentés pour la plupart à travers une exposition personnelle ou une installation in-situ tandis que le jardin du Moulin Blanchard commence à s’orner de quelques sculptures monumentales. Le fil conducteur de cette troisième édition est l’arbre. Thème fédérateur, il traverse l’humanité, abreuve la littérature et l’histoire de l’art. il est au centre de nos préoccupations environnementales, qu’il soit sujet, matière première, cosa mentale ou au coeur des débats citoyens, il étaye des démarches artistiques qui répondent par leur diversité à la volonté d’ouverture de la commissaire générale. Christine Ollier propose à travers cette trame un large panel d’expressions contemporaines en faisant résonner création et lieu d’exposition. enfin ce beau thème, s’il est de toute actualité, il rend aussi hommage au perche, territoire ancestral aux vastes étendues forestières et dont le sens éponyme signifierait “grande forêt”. LE CHAMP DES IMPOSSIBLES.03 PARCOURS ART ET PATRIMOINE EN PERCHE 2022 L’ensemble des expositions démontre de la diversité des expressions et des contenus que peuvent susciter une telle thématique. La photographie est au coeur du festival et représente plus de 50% des expositions avec des écritures fort différentes les unes des autres. Certaines forment des odes végétales aux quatre saisons avec des portraits d’arbres séculaires sublimés par l’usage de la chambre presque aussi ancestral – Chritian Vallée et Philippe Grunchec. D’autres se réapproprient des techniques anciennes, les transposent pour offrir de nouveaux regards – Anaïs Boudot, Philippe Durand. Deux plasticiennes ont mis au point des écritures inédites : Raphaëlle Peria redessine sur la surface du tirage au scalpel tandis que Lisa Sartorio exprime les écorchures de l’histoire et du temps à travers un travail aux frontières de la photographie, du volume et de l’installation. D’autres photographes fleurtent avec les mythologies intérieures – Israel Ariño, Sandra Städeli. L’inventaire des typologies forestières à travers le monde de Laurent Monlaü évoque ce qu’il reste de la majesté de nos paradis perdus tandis qu’Andréa Mantovani raconte à travers une série documentaire – fiction l’épopée des dernières forêts primaires de l’est de l’Europe et la lutte de ceux qui se battent pour leur sauvegarde. D’autres photographes ont oeuvré sur le territoire du Perche. Patrick Bard a pénétré les taillis de la forêt plantée de milliers d’arbres par l’artiste et architecte autrichien F. Hundertwasser, site secret où il avait implanté une colonie d’artistes dans les années 60-90. Lors de sa résidence au long cours à Perche-en-Nocé Grégoire Eloy du collectif Tendance Floue, a exploré une parcelle de forêt toute proche et les êtres qui l’habitent, ou, la transforment. Il a conçu une installation documentaire à partir de l’expérience qu’il a partagé avec son complice Marc-Emmanuel Berville constructeur d’une cabane clandestine cachée parmi les arbres. Lors de ses divers séjours en 2021, le photographe Adrien Boyer a porté son regard sur le territoire percheron et ses paysages au fil des saisons. Cet ample travail documentaire est l’occasion d’un beau parcours en extérieur dans le Parc du Manoir de Courboyer qui durera tout l’été. Cette résidence a fait l’objet d’un carnet à même titre que 6 autres à paraitre en avril Chez Filigranes en coédition avec Art Culture & Co sur les artistes Grégoire Eloy, Enzo Mianes, Loïc Pantaly, Catherine Poncin, Lisa Sartorio et Edouard Wolton en conversation avec des auteurs aussi divers que Marc-Emmanuel Berville, Emmanuel Berck, Christian Michel, Christian Gattinoni, Selma Bella Zarhloul et Youry Timsit. En dessin, il fut difficile de sélectionner tant il y a pléthores de pratiques. Pour n’en montrer que quelques-unes ont été privilégiées : les dessins au graphite de Mathieu Maignan, invité par le Manoir de Lormarin, qui donne à voir de grands portraits en pied subtilement stylisés par le trait et les surfaces au noir ; les aquarelles inédites de Thierry Bronchart qui esquisse précieusement des motifs auxquels il confère une autonomie plastique inattendue. Entre sculpture et dessin les arbres tranchés et les racines trouvées d‘Enzo Mianes réactivent le corps et l’histoire qui y est inscrite. En complément, La délicatesse des dessins en broderie de Frédérique Petit dialogue avec les fresques de la précieuse église de St Jean La Forêt. Ailleurs, l’installation de grandes aquarelles conçues par la jeune Salomé Fauc résonnera avec la richesse décorative de l’église de Courcerault grâce au soutien du Fonds Regnier pour la création. En peinture, même si le sujet est plus rare chez nos contemporains Gaël Davrinche, Edouard Wolton, Ashley Ashford-Brown relèvent le défi et peignent des univers où le végétal forme le trait et porte haut la couleur. Quant aux céramistes Manoli Gonzales et Murielle Joubert, elles usent de la délicatesse du biscuit pour conserver la trace des écorces ou des feuilles. La vidéo est également présente dans ce parcours d’art contemporain grâce aux films de Marcel Dinahet et de Jean-Claude Ruggirello. Enfin des sculpteurs-installateurs présentent des volumes à partir de l’arbre lui-même comme Martin Monchicourt et Sylvain Ristori. L’arbre de S. Ristori, également financé grâce au Fonds Régnier pour la Création, est placé de façon pérenne dans le jardin de sculptures du Moulin Blanchard, qui sera ouvert jusqu’en septembre pour un 1er petit parcours. Cette oeuvre monumentale voisine le Belvédère de Rico D’Ascia et d’Antoine Lauvaux mis en place en 2021 et animé des siestes sonores d’Anne Pastor et The Wholly of Holies de Téo Bétin présentée à 2019 et réinstallée au printemps dans ce futur parc tandis que la grande cour accueille les oeuvres offertes par Frédérique Petit et Pierre Tual et qu’enfin les images de Patrick Bard habitent le petit verger. 9 Lives magazine est partenaire de l’événement. Dates7 Mai 2022 10 h 00 min - 12 Juin 2022 18 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-NocéOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Les samedis et dimanches de 14h00 à 19h00 Entrée 10 euros pour les 17 sites d’expositions du Parcours – tarifs réduits (5 euros) et gratuité jusqu’à 18 ans Marque-page0
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