Mémoire(s) de Diaspora

Récit photographique d’après les témoignages et les archives de la diaspora arménienne, réalisé de janvier à juillet 2018 à Arnouville dans le Val d’Oise.

Le nombre de personnes en situation de diaspora est estimé à 600 millions, soit 10 % de l’humanité. Plus de la moitié des sept millions d’Arméniens vit aujourd’hui hors des frontières de la République d’Arménie.

La « grande diaspora » naît du génocide et de la soviétisation de l’Arménie. Elle est majoritairement formée par les Arméniens de Turquie, survivants des massacres et des déportations de 1915-1922 qui ont fait un million deux cent mille morts. Ce génocide a inauguré la politique humanitaire de l’Occident, substitut de l’action militaire et diplomatique. Tous les observateurs s’accordent sur le courage et les sacrifices de la première génération de l’exil entièrement vouée à la survie. Ces qualités valent à beaucoup des contrats d’embauche et des visas pour la France qui manque d’hommes après l’hécatombe de la Grande Guerre. Ils seront plus de 60 000 à débarquer à Marseille, à essaimer le long et autour du sillon rhodanien ou à monter jusqu’à Paris.

À Arnouville, dans le Val d’Oise, les premiers Arméniens arrivent en 1922. Ils s’installent dans le quartier de la Fosse aux poissons et développent des activités commerciales et artisanales. 100 ans plus tard, cette exposition présente un récit photographique sur la mémoire du génocide et de l’exil d’après les témoignages et les archives de leurs enfants et petits-enfants, membres de la diaspora arménienne d’aujourd’hui.