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CinemaLifestyle Spécial Cannes : Quand le cinéma rencontre l’Art… Grosse Fatigue de Camille Henrot La Rédaction22 mai 2017 Partager Partager Temps de lecture estimé : 2minsLa 70ème édition du festival de Cannes s’est inaugurée la semaine dernière. Pour cette édition anniversaire c’est le célèbre réalisateur espagnol Pedro Almodóvar, qui est nommé Président du Jury. Au fil des décennies, le festival a su se hisser parmi les manifestations les plus importantes du cinéma international. A cette occasion, nous avons décidé de partager chaque jour avec vous, une sélection de films ou quand le cinéma rencontre l’Art. Aujourd’hui, nous vous présentons Grosse Fatigue réalisé par Camille Henrot en 2013. Raconter l’histoire de la création de l’univers, tel est le défi que Camille Henrot s’est donné avec Grosse Fatigue. Grosse en effet est la fatigue de celle qui, à l’image du titan Atlas, s’est elle-même condamnée à devoir porter tout le poids du monde sur ses seules épaules. Mais les sombres fardeaux solitaires ne sont-ils pas destinés lorsqu’ils sont manipulés par un artiste à devenir aussi légers, beaux et fragiles qu’une bulle de savon ? Tenir le monde dans le creux de sa main… flottant sans effort à la surface de la paume comme si, par l’entremise de discrets pouvoirs magiques, l’artiste avait réellement pu ressusciter du fond des âges la jeunesse de l’humanité, aube magistrale que l’on croyait trop lointaine pour pouvoir être encore aperçu mais captivant néanmoins toute notre attention aussi facilement qu’une lanterne magique le regard d’un enfant. La colonne vertébrale de Grosse Fatigue est un long poème déclamé en spoken word ce mode d’expression typique utilisé à bon escient dans les années 70 par le groupe musical new-yorkais The Last Poets. Il mélange dans un joyeux syncrétisme l’histoire scientifique avec des récits de la Création appartenant aussi bien aux traditions religieuses (hindou, bouddhiste, juif, chrétien, islamique…), hermétiques (Cabbale, Franc Maçonnerie…) qu’orales (celles des peuples Dogons, Inuit, Navajo…). A l’arrière plan visuel de cette oraison enflammée, Camille Henrot opère ce qu’elle appelle un « dépliement intuitif du savoir » à travers une série de plans dévoilant les trésors renfermés dans les prestigieuses collections du Smithsonian Institute de Washington1, plans eux-mêmes travaillés de l’intérieur par des images capturées sur internet et des scènes tournées dans des lieux aussi différents qu’une animalerie ou un intérieur domestique et qui apparaissent comme des pop up à la surface de l’écran. Marque-page1
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