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Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsPour sa première carte blanche, notre invité, Jean-Denis Walter, fondateur de la première galerie dédiée à la photographie de sport, a choisi de revenir sur les Jeux Olympiques célébrés à Paris, l’été dernier. Jean-Denis Walter a préparé cet événement durant longtemps, et il a vécu un moment aussi exténuant que spectaculaire. La galerie s’était implantée rue Latour-Maubourg à l’espace Durev, l’ouverture était très matinale et la fermeture n’avait lieu qu’après le départ, souvent tardifs, des visiteurs nocturnes. Dans cette carte blanche, il partage avec nous ce moment unique et sa rencontre avec le jeune photographe, Bilal Aouffen. Je vais commencer par une histoire récente, une histoire moderne aussi, qui raconte notre monde d’aujourd’hui. Eté 2024, les JO et les « Paras » s’enchainent, je suis au taquet. De nombreux photographes de la galerie sont engagés sur l’évènement et m’alertent quand ils ont une photographie qui leur semble pertinente pour le catalogue. Un truc qui décoiffe en somme. Mais j’étais aussi attentif à la production générale et cette période a été riche en nouveaux arrivants à la galerie. Jérôme Prévost, un ancien photographe de l’Equipe, un pote aussi, m’alerte sur un petit jeune qui a fait une photographie dont tout le monde parle. Elle a enflamme les réseaux. On y voit le peloton remonter la rue Lepic pendant la course hommes devant une foule en liesse. Ah comme nous étions heureux, comme j’ai aimé Paris à cette période. Jérôme était syndic pour les photographes pendant les JO. C’est lui qui définissait avec son patron Pascal Rondeau, ancien photographe de l’Équipe aussi, les emplacements photographes sur toutes les épreuves et qui géraient les problèmes. 2024 jeux olympiques Paris. Rue Lepic, © Bilal Aouffen / Galerie Jean-Denis Walter Il encourage le jeune homme, Bilal Aouffen, à venir me voir. Le gamin entre dans la galerie, tout timide.. « Jérôme m’a dit que j’ai fait une photo qui pourrait vous intéresser ». Il me montre l’image. Autant demander à un aveugle s’il voudrait voir. « Oui » ai-je répondu. Nous avons discuté. Je lui ai soumis l’idée de la proposer en édition de 24 répartie sur plusieurs formats. Malin le mec, s’agissant des JO 2024. Ça lui a plu. « Et vous pensez que vous pourrez vendre des tirages ? », à ce moment il me vouvoie encore et m’appelle Monsieur, « Oui » ai-je répondu. Il m’a raconté sa vie, j’ai écrit sa bio, il m’a raconté l’histoire de cette photo dans le détail. Je l’ai écrite et j’ai mis l’image sur le site et… roulez jeunesse ! Il a commencé à dérouter toutes les demandes reçus sur son Instagram vers « son galeriste », trop la classe et s’ajoutant à tout mon réseau qui a commencé à frémir parce que j’en avais fait ma lette du jour, j’ai vécu une première. Un truc qui ne m’était jamais arrivé. On a du vendre une quinzaine de tirages en quelques jours…. Un bon début de carrière pour une photographie, ça je connais. Mais un décollage pareil… C’était une première. Pour ne pas faire un texte à rallonge, je vous encourage à lire l’histoire de la photo sur le site. https://www.jeandeniswalter.fr/rue-lepic/ Mais, ce n’est pas de ça dont je veux vous parler. C’est plutôt de décrypter le phénomène. Bonne image, c’est sûr. Super bien construite avec la ligne de fuite au milieu de ces deux murs humains, mais elle est aussi portés par la joie qui s’en dégage. En fait Bilal bossait pour Paris 2024, l’organisateur. Et quand il l’ont mis en ligne le soir de la course, elle a commencé à galoper, à être reprise, commentée. Mais quand elle l’a été par Jérôme Lacôte, ambassadeur de France en Hongrie, qui a eu l’idée de l’associer en dyptique avec le tableau de Monnet « La rue Montorgueil » qui raconte la même chos , les choses sont devenues hors de contrôle. Même le Président Macron y est allé de son commentaire. Elle a même fait le 20h.. J’ai croulé sous les demandes. La plupart des gens venus aux renseignements étaient des novices en matière de tirages originaux. La plupart se sont cabrés devant les prix. Mais pas tous. Certains ont acheté là leur premier tirage en galerie. Et quand je voyais les adresses défiler : rue Marcadet, rue des abbesses, rue Caulaincourt… je me suis dit qu’ils étaient tout simplement dans la foule ce jour-là et voulaient acheter le souvenir d’une émotion. Ma galerie dédiée au sport a ce truc particulier qui fait que certaines photos, certaines liées à un événement sportif, portent en elles, une émotion ressentie tellement puissante qu’elle fait vibre une corde de plus, celle de la nostalgie. Il faut pour ça qu’au delà de son propos, l’image soit aussi portée par sa force esthétique. Et là… Si poser les yeux sur une photo chaque matin vous ramène à un moment béni, il y a du monde au portillon. Aujourd’hui il ne reste que trois tirages disponibles. Deux tirages en 80 x 120 cm et the big one 100 x 150 cm qui est un N°1/1. Je n’ose même pas mettre le prix sur le site et j’ai choisi pudiquement d’écrire dans cette case sur le site : Nous consulter. C’est terrible à dire et Bilal le sait. Il est un tout jeune photographe et il a probablement déjà fait la photographie de sa vie. Mais combien de grands talents n’ont jamais connu ça… The Golden moment. 2024 jeux olympiques Medina olympics Paris teahupoo © Jérôme Brouillet / Galerie Jean-Denis Walter C’est la même chose pour Jérôme Brouillet et The Golden Moment (Le surfeur Gabriel Medina en lévitation doit tendu vers le ciel), également représenté par la galerie. Mais lui a 39 ans… Il le vit comme une récompense pour une carrière déjà bien entamée. https://www.jeandeniswalter.fr/the-golden-moment/ Alors pour Jérôme le cas est un peu différent parce que sa photographie est plus internationale. Il travaillait pour l’AFP pendant les JO et autant qu’en matière de diffusion, c’est la puissance de feu de la grosse Bertha. Le truc l’a submergé dès le soir de l’épreuve. Jérôme a plus d’expérience. Il a choisi de se terrer, de ne répondre à personne, pour faire le point et prendre la bonne décision pour l’avenir de sa pépite. Il vit à Tahiti et par miracle (pour moi) il est ami avec Ben Thouard, une grosse pointure qui vit aussi là et avec qui je suis ami. Je l’ai représenté des années. Il a fait ses débuts en galerie avec moi. Ça a joué. Beaucoup. J’avais comme les autre essayé de prendre contact Jérôme. Et comme tous je n’avais pas de réponse. Gabriel Medina est brésilien et là bas, sa notoriété est comparable à celle de Neymar. Vous imaginez comme les grandes galeries brésiliennes avaient la bave aux lèvres. Bref, Ben a qui il demandait conseil lui a simple dit : « Va chez JD, tu peux lui faire confiance ». Et voilà comment deux des photographies les plus importantes des JO se sont retrouvées à la galerie entre autres merveilles. Je dois avoir 80 photographies de ces JO au catalogue, et pas de la came de Mickey. Vous tapez 2024 dans la barre de recherche et vous ferez une jolie balade dans vos souvenirs. Je le savais ou plutôt je l’espérais. Mais l’été 2024 a été mon moment. Ça fait des années que je le préparais. J’ai tout donné. Pour moi c’est pareil, je ne vivrais jamais plus un été comme celui-là. Mais je l’ai vécu et j’ai adoré ça. J’ai adoré ma ville, j’ai adoré travailler sans relâche. Je ne rentrais même pas chez moi. Un ami compatissant avait mis à ma disposition un petit studio à proximité de la galerie de Latour-Maubourg, l’espace Durev, qui porte si bien son nom. Avec mon assistant FX, un sacré guerrier, on avait vu que dès le matin tôt il commençait a y avoir des gens dans les rues, des « touristes JO ». OK on ouvre à 8h30 ! On avait vu aussi que tard le soir il y avait toujours du monde dans les rues. OK on ferme à 23 heures ! Au bout de quelques jours FX a du partir, mais j’ai continué sur ce rythme à ces horaires incongrus pour une galerie. Je me souviens même qu’un soir, il y avait des trainards dans la galerie à minuit et demi… Je n’ai pas fermé. J’ai continué à raconter des photographies et des auteurs dans mon anglais approximatif en servant des verres de Chardonnay et j’ai adoré ça. Ja savais que je développais mon réseau, que je travaillais pour l’avenir, pour que ma galerie puisse rester vivante même quand je n’aurais plus la force de faire des trucs pareils. C’est le plan. Que la galerie survive pour que moi aussi je reste vivant. https://www.jeandeniswalter.fr/ Marque-page0
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