Sebastián Bruno

Photo © Sebastián Bruno

La Galerie VU’ expose pour la première fois le travail du photographe hispano-argentin Sebastián Bruno.
Dans les communautés ouvrières du sud du Pays de Galles, ta-ra est une autre façon de dire au revoir. C’est au sein de ces communautés que Sebastián Bruno a photographié pendant 9 ans. Ses images aussi empathiques qu’austères disent son appréhension du quotidien de ces vies ordinaires, à la merci des aléas économiques et politiques. L’épure de ses portraits comme de ses scènes de rue ou de vie quotidienne, son regard très direct, révèlent à la fois une forme de grande intimité et un profond sentiment d’étrangeté.
« Jusqu’alors, mes travaux tournaient autour d’une idée fixe. Mais là, je n’ai pas compris. Je ne me rendais pas compte qu’il s’agissait en fait d’une réponse émotionnelle plutôt que rationnelle à un lieu particulier.
Le Royaume-Uni m’a toujours semblé une terre étrangère. Après y avoir vécu pendant 13 ans, je ne l’ai jamais vraiment compris. On peut considérer ça comme un avantage pour la photographie, ça me permet de maintenir une certaine distance. J’ai compris que je ne serais jamais originaire de ce pays, que je garderais toujours mon accent. J’y serais toujours un étranger. »
Dans sa série, tout semble presque pétrifié, comme si le temps s’était arrêté et qu’il le capturait avec douceur. Sebastián Bruno est sur un fil ténu entre documentaire social -tant ses images sont ancrées dans une culture et une classe laborieuse et nous parlent de la société galloise actuelle – et fable poétique douce amère, où chaque photographie permet de laisser libre court à l’imagination.
« Ce travail est un voyage à travers les gens, le territoire, les textures qui composent le tissu quotidien du lieu, révélant une interprétation alternative et ouverte d’un pays en plein changement »